The Anti-Jacobin, or Weekly Examiner est un hebdomadaire créé à Londres par George Canning en 1797. William Gifford en était le directeur[1]. Le premier numéro parut le et par la suite tous les lundis de la session parlementaire de 1797-1798[2].

The Anti-Jacobin
The Friend of Humanity and the Knife-Grinder (1797), caricature de James Gillray publiée dans The Anti-Jacobin.
Titre original
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Fondateur
Date de création
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ISSN
2043-1201Voir et modifier les données sur Wikidata

Canning le fonda, selon ses mots, pour « être plein de bruyants raisonnements, de bons principes et de bonnes plaisanteries, et former droit l'esprit des gens sur chaque sujet[3]. » L'un des biographes de Canning décrit ses buts comme étant de « railler et réfuter les idées des Jacobins, de présent le point de vue du gouvernement sur les sujets du jour et d'exposer la désinformation et les contresens dont étaient pleins les journaux de l'opposition[3]. » Dans les premiers numéros, Canning affirmait que lui et ses amis :

« …avouent eux-mêmes être partiaux à l'égard du PAYS dans lequel nous vivons, malgré les panégyriques quotidiens que nous lisons et entendons sur les vertus supérieures et atouts de ses voisins rivaux et hostiles. Nous sommes prévenus en faveur de ses élites, civiles et religieuses ; bien que sans revendiquer pour l'un ou l'autre que l'idéale perfection, que la philosophie moderne prétend découvrir dans les plus lumineux systèmes qui surgissent de toutes parts[4]. »

La « plus sérieuse, véhémente et efficace attaque en vers » de Canning contre les valeurs de la Révolution française se trouvait dans un long poème, New Morality, publié dans le dernier numéro de l'Anti-Jacobin (no 36, ). Canning considérait ces valeurs comme la « philanthropie française » qui professerait un amour de l'ensemble de l'humanité dans le même temps qu'elle éradiquerait tout sentiment patriotique. Il traitait les partisans de ces idées en Grande-Bretagne de « pharisiens pédants » qui « renient une part de Britannique, et rejettent le nom de l'Angleterre de leur cœur » :

No – through th'extended globe his feelings run
As broad and general as th'unbounded sun!
No narrow bigot he; – his reason'd view
Thy interests, England, ranks with thine, Peru!
France at our doors, he sees no danger nigh,
But heaves for Turkey's woes the impartial sigh;
A steady patriot of the world alone,
The friend of every country – but his own[5].

Pour faire connaître l'Anti-Jacobin, Canning paya au caricaturiste James Gillray des dessins sur le thème des principes anti-jacobins, et l'artiste aurait fourni vingt dessins selon cet accord[6]. Par ailleurs, l'artiste reçut une pension du gouvernement[7].

Le Premier ministre, William Pitt le Jeune, contribua également au journal[8].

L'Anti-Jacobin estimait à 50 000 le nombre total de ses lecteurs : il multipliait par sept les 2 500 exemplaires du journal régulièrement écoulés chaque semaine sous prétexte que c'était la taille moyenne d'une famille britannique de l'époque, arrivant ainsi à 17 500 lecteurs ; à quoi il ajoutait 32 500 lecteurs sous prétexte que de nombreux lecteurs prêtaient leur exemplaire à leur voisins plus pauvres[9].

Le journal est aujourd'hui plus connu pour ses quatre parodies ridiculisant des poèmes de Robert Southey, alors partisan des idées républicaines, parus dans les premiers numéros, en novembre-décembre 1797[10], que pour ses articles, ses vers patriotiques ou ses imitations latines[11]. Parmi les autres victimes de la revue, on compte également le chef des Whigs Charles James Fox et les poètes Samuel Taylor Coleridge, Charles Lamb ou Charles Lloyd[12],[13],[14].

Notes et références

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  1. Son rôle lui valut un poste de maître-payeur des pensions des gentlemen puis celui d'intendant de la loterie. , Biographie universelle, ancienne et moderne, Paris, Louis-Gabriel Michaud, 1838, tome 65, p. 324-326.
  2. Wendy Hinde, George Canning, Purnell Books Services, 1973, p. 59.
  3. a et b Wendy Hinde, Op. cit., p. 58.
  4. Wendy Hinde, Op. cit., p. 60.
  5. Wendy Hinde, Op. cit., p. 61.
  6. Wendy Hinde, Op. cit., p. 60, et Draper Hill Gillray, 1965, p. 68.
  7. Chris Evans, Debating the Revolution: Britain in the 1790s, I. B. Tauris, 2006, 198 pages, p. 147 (ISBN 186064936X).
  8. Wendy Hinde, Op. cit., p. 63.
  9. Wendy Hinde, Op. cit., p. 65.
  10. Notamment Inscription, le , n° 1, p. 8, The Widow, le 27 novembre, n° 2, p. 15-16, The Soldier'swife, le 11 décembre, n° 5, p. 39. Voir Lionel Madden, Robert Southey: The Critical Heritage, Routledge, 1984, 512 pages, p. 55-60 (ISBN 0710203942). Voir également Jean Raimond, Robert Southey, l'homme et son temps, l'œuvre, le rôle, Paris, Didier, collection « Études anglaises », 1968, 679 pages, p. 181.
  11. David A. Kent, Geoffrey Wigoder, D. R. Ewen, Romantic Parodies, 1797-1831, Fairleigh Dickinson University Press, 1992, 409 pages, p. 25-31 (ISBN 0838634583).
  12. Jacques Voisine, J.-J. Rousseau en Angleterre à l'époque romantique : les écrits autobiographiques et la légende, Paris, Didier, 1956, 482 pages, p. 227.
  13. Charles Cestre, La Révolution française et les poètes anglais (1789-1809), Paris, Hachette & Cie, 1906, 570 pages, p. 241.
  14. Kenneth R. Johnston, Joseph Nicholes, « Transitory Actions, Men betrayed: The French Revolution in the English Revolution in Romantic Drama », in Terence Allan Hoagwood, Daniel P. Watkins (dir.), British Romantic Drama: Historical and Critical Essays, Fairleigh Dickinson University Press, 1998, 235 pages, p. 115-158 (ISBN 0838637434).

Bibliographie

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  • Emily Lorraine de Montluzin, The Anti-Jacobins, 1798–1800: The Early Contributors to the Anti-Jacobin Review, Palgrave Macmillan, 1987.