Théorie modèle-complète
En théorie des modèles, une théorie est dite modèle-complète si tout plongement entre modèle de est élémentaire. Cela équivaut à ce que toute formule soit équivalente à une formule universelle, c'est à dire que pour toute formule , il existe une formule sans quantificateur, telle que
Cette notion a été introduite par Abraham Robinson.
Théories modèles-compagnes
modifierUne théorie compagnon d'une théorie T est une théorie T* telle que tout modèle de T se plonge dans un modèle de T*, et réciproquement.
Une théorie modèle-compagne d'une théorie T est une théorie compagnon modèle-complète. Robinson a prouvé qu’une théorie possède au plus une théorie modèle-compagne. Cependant, toutes les théories n'en admettent pas, comme par exemple la théorie des groupes. On dispose néanmoins du critère suivant : si T est -catégorique (en) (ses modèles dénombrables sont isomorphes), alors elle possède une théorie modèle-compagne. [2] [3]
Une modèle-complétion d'une théorie T est une théorie modèle-compagne T * tel que pour tout modèle M de T, la théorie de T * augmentée du diagramme de M soient complets. Grossièrement, cela signifie que tout modèle de T peut être plongé dans un modèle de T * d'une unique façon.
Si T * est une théorie modèle-compagnion de T, alors les conditions suivantes sont équivalentes : [4]
- T * est une modèle-complétion de T
- T a la propriété d'amalgamation (en) .
Si T possède également une axiomatisation universelle, les deux propositions ci-dessus sont équivalentes à :
Exemples
modifier- Une théorie qui élimine les quantificateurs est modèle-complète. La réciproque n'est pas vraie : un contre-exemple est donné par la théorie des corps réels clos dans le langage des anneaux, sans symbole pour l'ordre[5].
- La théorie des corps algébriquement clos est la modèle-complétion de la théorie des corps. Elle est modèle-complète, mais pas complète.
- La modèle-complétion de la théorie des relations d'équivalence est la théorie des relations d'équivalence avec une infinité de classes d'équivalence, chaque classe étant infinie.
- La théorie des corps réels clos, dans le langage des anneaux ordonnés, est une modèle-complétion de la théorie des corps ordonnés.
Contre-exemples
modifierRéférences
modifier- Lascar 2009, p. 166.
- Saracino 1973.
- Simmons 1976.
- Chang et Keisler 2012.
- Lascar 2009, p. 165 et 167-168.
Bibliographie
modifier- Chen Chung Chang et H. Jerome Keisler, Model Theory, 3rd, coll. « Dover Books on Mathematics », (1re éd. 1990), 672 p. (ISBN 978-0-486-48821-9)
- Joram Hirschfeld et William H. Wheeler, Forcing, Arithmetic, Division Rings, vol. 454, Springer, coll. « Lecture Notes in Mathematics », , 44–54 p. (ISBN 978-3-540-07157-0, DOI 10.1007/BFb0064085, MR 0389581), « Model-completions and model-companions »
- David Marker, Model Theory: An Introduction, New York, Springer-Verlag, coll. « Graduate Texts in Mathematics 217 », (ISBN 0-387-98760-6)
- Daniel Lascar, La théorie des modèles en peu de maux [détail des éditions]
- Saracino, « Model Companions for ℵ0-Categorical Theories », Proceedings of the American Mathematical Society, vol. 39, no 3, , p. 591–598
- Simmons, « Large and Small Existentially Closed Structures », Journal of Symbolic Logic, vol. 41, no 2, , p. 379–390