Teplice

ville tchèque

Teplice (en allemand : Teplitz, anciennement « Teplitz-Schönau ») est une ville et une station thermale de la région d'Ústí nad Labem, en Tchéquie, et le chef-lieu du district de Teplice. Ville historique, elle fut longtemps le principal siège des princes Clary-und-Aldringen. Sa population s'élevait à 50 843 habitants en 2023[1].

Teplice
Teplice
Place de la Liberté (Svobody).
Blason de Teplice Drapeau de Teplice
 
Administration
Pays Drapeau de la Tchéquie Tchéquie
Région Ústí nad Labem
District Teplice
Région historique Bohême
Maire Hynek Hanza
Code postal 415 01
Indicatif téléphonique international +(420)
Démographie
Population 50 843 hab. (2023)
Densité 2 138 hab./km2
Géographie
Coordonnées 50° 38′ 24″ nord, 13° 49′ 28″ est
Altitude 228 m
Superficie 2 378 ha = 23,78 km2
Localisation
Localisation de Teplice
Géolocalisation sur la carte : Tchéquie
Voir sur la carte topographique de Tchéquie
Teplice
Géolocalisation sur la carte : Tchéquie
Voir sur la carte administrative de Tchéquie
Teplice
Géolocalisation sur la carte : région d'Ústí nad Labem
Voir sur la carte administrative de la région d'Ústí nad Labem
Teplice
Liens
Site web www.teplice.cz

Sur les autres projets Wikimedia :

Géographie

modifier

Proche de la frontière allemande, Teplice se trouve à 16 km à l'ouest d'Ústí nad Labem, à 46 km au sud de Dresde (Allemagne) et à 77 km au nord-ouest de Prague[2].

La commune est limitée par Újezdeček, Dubí, Novosedlice et Proboštov au nord, par Krupka au nord-est, par Srbice et Modlany à l'est, par Bystřany au sud-est, par Kladruby et Zabrušany au sud, et par Lahošť, Jeníkov et Košťany à l'ouest[3].

Histoire

modifier

Le nom de Teplice dérive d'une racine slave qui signifie « chaud » et fait référence aux eaux chaudes qui ont donné naissance à l'activité thermale de la ville. Les eaux ont été découvertes, selon la légende, vers l'an 762 et un village est mentionné pour la première fois par écrit au XIIe siècle. C'est la reine de Bohême Judith de Thuringe qui est à l'origine de la fondation de la ville entre 1158-1164, lorsqu'elle fonde une abbaye bénédictine ad aquas caldas, à l'emplacement du château actuel. Le nom de l'abbaye (près des eaux chaudes, en latin) est transcrit en Teplice, ou Töplitz/Teplitz en allemand. L'abbaye est détruite au moment de la révolte hussite et laisse la place par la suite à un château. La région appartient au Moyen Âge au Royaume de Bohême et mêle des populations tchèques (de Bohême) et d'origine germanique. À partir du XIIIe siècle, la ville fait partie de la seigneurie de la famille des comtes Kinsky. Vers 1630, la ville et son château appartiennent au comte Wilhelm Kinsky von Wchnitiz und Tettau, qui meurt assassiné avec Wallenstein à Eger en 1634.

Ferdinand II confisque les biens du comte Kinski. La seigneurie de Teplitz et son château, sont alors donnés au comte Johann von Aldringen, qui meurt sans héritier direct. En 1634, la ville devient donc propriété de sa sœur Anna, épouse du baron Hieronymus von Clary, ancêtres de la famille princière von Clary und Aldringen, ou Clary-Aldringen.

 
La chapelle du château des Clary-und-Adringen

Le château des Clary-Aldringen, ainsi qu'une partie de la ville thermale, est reconstruit en style néoclassique après un incendie qui a lieu en 1793. Dès lors elle reçoit le surnom de Klein-Paris (Petit Paris).

Teplitz est une destination mondaine prisée de l'aristocratie d'Europe centrale et allemande à partir de la fin du XVIIIe siècle[4].

Ludwig van Beethoven y séjourne plusieurs étés consécutifs. En juillet 1812, il y rédige la Lettre à l'immortelle Bien-aimée et y achève sa Septième symphonie.

Pendant les guerres napoléoniennes, Teplitz est le quartier général des trois alliés autrichien, prussien et russe. C'est au château des Clary und Aldringen qu'est scellée la Sainte-Alliance qui sera formellement signée à Paris le .

Le roi de Prusse, l'empereur de Russie et l'empereur d'Autriche se retrouvent aux eaux de Tepliz en . À l'automne 1849, y séjournent le jeune empereur François-Joseph, ainsi que ses oncles les rois de Prusse et de Saxe. François-Joseph y retourne le en y invitant le prince-régent de Prusse. Les villes d'eaux permettaient aux monarques européens de l'époque de se rencontrer sans protocole et de régler des affaires pressantes.

Jusqu'en 1918, la ville de Teplitz , comme tous les états de la couronne de Bohême, fait partie de l'empire d'Autriche, puis d'Autriche-Hongrie (Cisleithanie après le compromis de 1867), chef-lieu du district de même nom, l'un des 94 Bezirkshauptmannschaften en Bohême[5]. Teplitz est réunie à la petite station thermale voisine de Schönau en 1895 et prend alors le nom de Teplitz-Schönau.

La ville faisant depuis toujours partie de la Bohême intègre donc la nouvelle Tchécoslovaquie créée par les Alliés en 1919 d'après les termes de la conférence de Versailles. Elle prend le nom officiel de Teplitz-Schönau, car elle est alors majoritairement peuplée d'Allemands de Bohême. Selon le recensement de 1930, la ville comptait 23 100 « Allemands » pour 5 300 « Tchèques », désormais tous citoyens tchécoslovaques, dont près de 7 000, très majoritairement germanophones, appartenaient à l'importante communauté juive.

En , la ville est annexée par l'Allemagne nazie à la suite des accords de Munich en ce qui concerne la Région des Sudètes. Certains hôtels deviennent peu après des lieux de détention pour les opposants au nazisme — notamment des Mosellans refusant l'annexion de leur département à l'Allemagne.

Après la défaite du Troisième Reich, les décrets Beneš de 1945 contraignent la population de germanophone de la ville, considérée comme majoritairement favorable au régime nazi, à s'exiler, laissant la place aux Tchèques qui l'appellent désormais Teplice. Les princes Clary-Aldringen, seigneurs de Teplitz depuis 1634, sont également expropriés en 1945 pour les mêmes raisons.

À la suite de l'invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes du Pacte de Varsovie en 1968, puis au maintien de troupes soviétiques dans le pays, la dernière victime sur le sol tchèque de ces forces d'occupation serait, à Teplice, un retraité de 72 ans, écrasé le 16 novembre 1990 par un camion soviétique[6].

Population

modifier

Recensements ou estimations de la population[7] :

Évolution démographique
1870* 1881* 1891* 1901* 1911* 1921*
15 46923 64931 05644 62650 89652 655
1930* 1950* 1961* 1970* 1980* 1991*
56 08841 89149 36052 94153 96453 004
2001* 2011* 2014 2015 2016 2017
51 06049 64050 02450 07949 95949 697
2018 2019 2020 2021* 2022 2023
51 06049 57549 73148 42848 76650 843

Économie

modifier

Activité thermale

modifier

La ville se présente comme une des plus anciennes stations thermales d'Europe[4]. Les températures des eaux, selon les sources, varient de 32,5 à 48 °C. Les sources ont été utilisées presque exclusivement pour des traitements par bain, en particulier contre les rhumatismes chroniques, la goutte, des formes de paralysie, contre les gonflements scrofuleux et les plaies, les névralgies, mais aussi pour guérir les séquelles de blessures et de fractures dues aux guerres dans le Therme militaire. La source principale a également été utilisée comme eau à boire. Les sources d'eau alimentaient dix thermes. En 1887, le nombre de patients des thermes de Teplice s'élèvait à 7 351 en plus des 19 224 curistes de passage. Depuis la fin de la guerre froide et la disparition du rideau de fer, cette station thermale est fréquentée par des curistes allemands[4].

Lieux et monuments

modifier

La ville

modifier

L'aspect de la ville a été durablement transformé durant la période socialiste qui a vu la destruction de maintes maisons historiques, à l'exemple de l'ancienne place du Marché — devenue place de la Liberté —, dont de nombreuses maisons ont été démolies pour faire place à un centre commercial et à un bâtiment Telecom. La place du château avec l'église Sainte-Croix, la colonne de la Sainte-Trinité (appelée aussi la colonne de la Peste, puisque construite en guise de remerciements pour avoir évité à la ville une épidémie de peste), le Palais et ses maisons historiques, colorées et aux formes arrondies, ont en revanche été relativement bien conservés. Cette place historique offre un bel exemple d'harmonie baroque. Élevée en 1718, la colonne de la Peste et ses angelots dans des positions extravagantes, est l’œuvre de Matthias Braun, un des grands sculpteurs du baroque tardif[4].

Le château

modifier

Construit dans la deuxième moitié du XVe siècle, profondément remanié dès le siècle suivant, et reconstruit au XVIIIe siècle, dans un style néoclassique, après un incendie, il fut le siège principal des princes Clary-und-Aldringen de 1636 à sa confiscation en 1945.

Transports

modifier

Par la route, Teplice se trouve à 21 km d'Ústí nad Labem, à 26 km de Most et à 91 km de Prague[8].

Un stade de grande capacité a été construite en 1973, le Na Stínadlech. C'est le stade du club de football de la ville, le FK Teplice, plusieurs fois vainqueur de compétitions nationales.

Résidents célèbres

modifier
 
Monument aux morts et cimetière des soldats soviétiques morts en 1944-1945 à Teplitz/Teplice.

Notes et références

modifier
  1. (cs) Population des communes de la République tchèque au 1er janvier 2023.
  2. Distances à vol d'oiseau ou distances orthodromiques.
  3. D'après geoportal.gov.cz.
  4. a b c et d Pierre Daum, « Casanova une vie de Bohême », Libération,‎ (lire en ligne)
  5. Wilhelm Klein, Die postalischen Abstempelungen und andere Entwertungsarten auf den österreichischen Postwertzeichen-Ausgaben 1867, 1883 und 1890, Vienne, Briefmarken-Kolbe, 1967.
  6. « Le bilan de l'occupation soviétique en Tchécoslovaquie », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  7. D'après pop-stat.mashke.org.
  8. Selon viamichelin.fr. Distances suivant l'itinéraire le plus court.

Voir aussi

modifier

Articles connexes

modifier

Liens externes

modifier