Tendre Banlieue
Tendre Banlieue est une série de bande dessinée créée en 1982 par Tito (scénario et dessins) pour le magazine de jeunesse Okapi, dans lequel elle est pré-publiée, avant de sortir en album l'année suivante aux éditions Bayard, puis à partir de 1991, aux éditions Casterman.
Tendre Banlieue | |
Série | |
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Auteur | Tito |
Genre(s) | Humour |
Thèmes | adolescence problèmes de société |
Lieu de l’action | banlieue parisienne |
Époque de l’action | fin du XXe siècle / début du XXIe siècle |
Pays | France |
Langue originale | Français |
Éditeur | Casterman |
Collection | Grande Ligne |
Nombre d’albums | 20 |
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Historique
modifierEn 1982, le magazine pour la jeunesse Okapi cherche une nouvelle série de bande dessinée destinée aux jeunes. Répondant à cet appel, l'auteur Tito crée la même année Tendre banlieue qui rencontre rapidement le succès. La série est publiée au format album à partir de l'année suivante et continue d'être pré-publiée dans son journal d'origine[1].
Synopsis
modifierThématique
modifierTendre Banlieue raconte des histoires d'adolescents vivant en banlieue parisienne. La série aborde de manière simple et optimiste certains problèmes de société : le chômage des parents, l'illettrisme, le handicap, la toxicomanie , etc., mais également des aspects plus positifs de la vie en banlieue comme des histoires sentimentales (évoquant parfois l'homosexualité), des groupes de musique qui se forment, etc.
Lieu
modifierLes épisodes se déroulent, la plupart du temps, dans les Hauts-de-Seine, en banlieue sud de la région parisienne. On peut y reconnaître différents lieux existant réellement, comme la Butte-Rouge, la Coulée verte, le Parc de Sceaux, la Vallée-aux-Loups, ainsi que différents établissements scolaires des communes de Châtenay-Malabry, Le Plessis-Robinson, Sceaux… dont Tito s’est inspiré. Cette documentation très précise donne une plus grande crédibilité à chaque histoire. Celles-ci ont toutes un fond social auquel les lecteurs peuvent s’identifier.
Personnages
modifierTendre Banlieue a la particularité, quasi-exclusive pour une série à grand succès, d'avoir des personnages totalement différents selon les albums (chaque histoire mettant en scène de nouveaux personnages). Il n'y a pas de héros récurrents. Ce choix est parfaitement assumé par l'auteur car, d'après lui « Ce qui relie tous les Tendre Banlieue, ce n'est pas un héros, c'est un univers » ; de plus il faut savoir que ces personnages sont inspirés de véritables jeunes de l'entourage de l'auteur[2].
Albums
modifier- Tome 1 : Virginie (1983)
- Tome 2 : Le Grand Frère (1984)
- Tome 3 : La Briqueterie (1986)
- Tome 4 : Le Bahut (1988)
- Tome 5 : Samantha (1991)
- Tome 6 : Le Tournage (1991)
- Tome 7 : Le Cadeau (1992)
- Tome 8 : La Signature (1993)
- Tome 9 : Madrid (1994)
- Tome 10 : Les Yeux de Leila (1995)
- Tome 11 : Le Prof (1996)
- Tome 12 : Regarde-moi (1998)
- Tome 13 : Le Père de Julien (1999)
- Tome 14 : Appel au calme (2000)
- Tome 15 : Le Pari (2003)
- Tome 16 : Secret de famille (2004)
- Tome 17 : L'Intrus (2005)
- Tome 18 : Photos volées (2006)
- Tome 19 : L'Absence (2008)
- Tome 20 : Les carnets de Laura (2010)
Critique et analyse
modifierLa série a souvent été décrite comme très réaliste tant dans les scénarios que dans les dessins[3],[1],[4], avec des sujets toujours plus proches du public visé, ancrés dans la vie quotidienne des adolescents[3], que Tito décrit avec une extrême pudeur et sans jamais porter de jugements[3],[1],[5]. La philosophie des scénarios a été aussi souvent saluée, de par donc son éloignement du manichéisme et du misérabilisme[6],[4], mais aussi pour son caractère éducatif et simple, ludique[7]. Enfin, on attribue aussi à l'auteur le mérite d'avoir pris le contre-pied des préjugés et clichés sur les banlieues et leurs habitants, en relatant un message positif, sensible et tendre décrivant avec une justesse qui permet parfois de comprendre mieux la situation de ces quartiers dits sensibles[8],[1],[6],[7],[5].
Pour ce qui est plus spécifiquement du dessin, outre son réalisme évoqué plus haut, la qualité plastique de la série est due, ou amplifiée, par le découpage classique des planches parfaitement maîtrisé, aux tons pastels employés qui contribuent à tisser une ambiance « années 1980 », d'après certains[8] ainsi qu'au trait élégant et précis[1].
D'une manière plus nostalgique, la série est considérée comme une bonne « peinture-souvenir » des années collège-lycée qu'un lectorat plus âgé a connues, au même titre, par exemple, que la chanson Rockollection de Laurent Voulzy[1],[4].
Prix
modifier- 1987 : Alfred Enfant au festival d'Angoulême pour La Briqueterie[9]
Notes et références
modifier- Portraits d'ados, Henri Filippini pour dBD, no 27, octobre 2008, consulté le 3 mars 2011
- Entretien avec Tito réalisé pour l'ancienne page de Tendre Banlieue du site officiel des éditions Casterman, consulté le 4 mars 2011.
- Présentation et critique de L'Absence (tome 19), pour Le rail, décembre 2008, consulté le 3 mars 2011.
- Ados article de L'Indépendant du 11 octobre 2008, consulté le 4 mars 2011.
- Présentation et critique de L'Absence (tome 19) article de La revue des livres pour enfants, no 244, décembre 2008, consulté le 4 mars 2011.
- Quand manque le père..., article pour Le Journal de l'Orne du 23 octobre 2008, consulté le 3 mars 2011
- Un papa vous manque... article de Le Bien public / Le Journal de Saône-et-Loire du 23 octobre 2008, consulté le 4 mars 2011.
- Présentation et critique de L'Absence (tome 19) pour Notes bibliographiques, décembre 2008, consulté le 3 mars 2011
- Thierry Groensteen et collectif, Primé à Angoulême : 30 ans de bande dessinée à travers le palmarès du festival, Angoulême, Éditions de l'An 2, , 103 p. (ISBN 2-84856-003-7)
Voir aussi
modifierDocumentation
modifier- Patrick Gaumer, « Tendre banlieue », dans Dictionnaire mondial de la BD, Paris, Larousse, (ISBN 9782035843319), p. 831-832.
- Henri Filippini, « Tendre banlieue, t. 19 : portraits d'ados », dBD, no 27, , p. 72.