Tassin Hangbè
Tassi Hangbé (Ahangbe ou Na Hangbe) règne sur le royaume du Danhomè en tant que reine d'Abomey de 1708 à 1711 et succède à son frère jumeau Akaba[1]. Peu de choses sont connues sur elle car elle a été largement effacée de l'histoire officielle du Dahomey. La plupart des connaissances sont à travers différentes histoires orales. Cependant, il est souvent considéré qu'elle est devenue reine après la mort soudaine du roi Akaba en 1708 car son plus vieux fils, Agbo Sassa, était trop jeune. Il existe des divergences sur la durée et l'étendue de son règne. Elle était en faveur d'Agbo Sassa dans la lutte de succession avec Agadja ; Agadja devenu roi, son histoire a largement été oblitérée[2].
Hangbé | |
Titre | |
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Reine d'Abomey | |
– (3 ans) |
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Prédécesseur | Houessou Akaba |
Successeur | Agadja |
Biographie | |
Dynastie | Rois d'Abomey |
Père | Houegbadja |
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Régente du Dahomey
modifierFille de Houegbadja et sœur jumelle d'Akaba, Hangbé avait un frère cadet nommé Dossou, qui est le nom traditionnel du frère cadet de jumeaux, et qui prit ensuite le nom d'Agadja en accédant au trône.
Akaba devient roi de Dahomey vers 1685. Par la suite, il décède à la veille d'une bataille décisive. Il est alors décidé de cacher sa mort en déguisant sa sœur jumelle Hangbé afin de ne pas décourager les combattants. Le combat gagné, Hangbé remplace son frère comme reine du royaume mais cette fois sous son vrai nom[3].
Elle est connue pour avoir créé une armée de guerrières, les Agojié (désignée plus tard par les historiens européens sous le nom des Amazones du Dahomey). Elle a aussi créé un comité pour les femmes afin de leur apprendre les métiers traditionnellement masculins ; elle veille à ce que les hommes et les femmes participent aux mêmes travaux de force[3],[4].
Les traditions orales sont en désaccord sur ce qui s'est passé ensuite. Une version raconte que son fils unique a été mis à mort pour empêcher toute réclamation au trône, tandis que Hangbé, dégoûtée du choix d'Agadja et de l'exécution de son fils, s'est déshabillée devant le conseil et a lavé ses organes génitaux pour montrer son mépris envers leur décision[5]. D'autres versions ont vu son fils rester en vie, mais un discours de colère de Hangbé à l'adresse des conseils incluait une prédiction selon laquelle cela conduirait à la conquête du Dahomey par les Européens.
Notes et références
modifier- « Université de Paris| Culture | Hangbé », sur culture.u-paris.fr (consulté le ).
- Samson Gabiam, « Histoire : TASSI HANGBÈ, LA REINE DE DANHOMÈ OUBLIÉE », sur Bénin Espoir, (consulté le ).
- Charlotte Renault, « Hangbè, reine évincée », dans Collectif Georgette Sand, Ni vues, ni connues, Hugo Doc, , p. 133.
- « A voir au Bénin : « Tassi Hangbé, la reine amazone », une création de Ousmane Alédji », sur Banouto (consulté le ).
- Alpern 1998.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Arnaud Codjo Zohou, Histoires de Tasi Hangbé, Neuilly-Plaisance, Éditions cultures croisées, , 112 p. (ISBN 2-913059-13-9, BNF 39007062).
- Sylvia Serbin, « Tassin Hangbe, éphémère reine du Dahomey », in Reines d'Afrique et héroïnes de la diaspora noire, Sépia, Saint-Maur-des-Fossés, 2004, p. 50-56 (ISBN 2-84280-082-6).
- (en) Stanley B. Alpern, « On the Origins of the Amazons of Dahomey », History in Africa, no 25, , p. 9–25 (lire en ligne).
- (en) Edna G. Brien, « The Authority of Princesses: The Succession Struggle between Hangbe and Agaja », in Wives of the leopard: gender, politics, and culture in the Kingdom of Dahomey, University of Virginia Press, Charlottesville, 1998, p. 51-56 (ISBN 0-8139-1792-1).
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier- Hangbé, reine oubliée, film documentaire d'Arnaud Zohou, Bénin, 2004, 88 min.
- « Au Bénin, les fières Amazones du Dahomey », documentaire, Arte, 2020.