Tadoussac

municipalité de village au Québec (Canada)

Tadoussac est une municipalité de village de la municipalité régionale de comté de La Haute-Côte-Nord de la région administrative de la Côte-Nord, au Québec (Canada)[1].

Tadoussac (Municipalité de village)
Tadoussac
Administration
Pays Drapeau du Canada Canada
Province Drapeau du Québec Québec
Région Côte-Nord
Subdivision régionale La Haute-Côte-Nord
Statut municipal Municipalité de village
Maire
Mandat
Richard Therrien
2021-2025
Code postal G0T 2A0
Fondateur
Date de fondation
Pierre de Chauvin
1600
Constitution
Démographie
Gentilé Tadoussacien et Tadoussacienne
Population 814 hab. ()
Densité 4,2 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 09′ 00″ nord, 69° 43′ 00″ ouest
Superficie 19 410 ha = 194,1 km2
Divers
Fuseau horaire UTC−05:00
Code géographique 2495005
Localisation
Liens
Site web www.tadoussac.com

Toponymie

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Ce nom désigne une municipalité de village de la Côte-Nord, implantée à 222 km au nord-est de Québec. Plus précisément, cette municipalité se trouve là où la rivière Saguenay se jette dans l'estuaire du fleuve Saint-Laurent. Dotée d'un décor exceptionnel fait de montagnes et d'eau, de roc et de verdure, cette municipalité constitue un point de convergence entre la Haute-Côte-Nord, le Saguenay et Charlevoix.

Tadoussac pourrait venir de l’innu-aimun « Totouskak » qui signifie « mamelles » ; deux collines rondes étant situées à l'ouest du village[2]. Le nom Tadaosakw est une variante traditionnelle autochtone du nom du village[2]. Selon Serge Bouchard, les Innus appellent cet endroit Tsheshagut[3].

Géographie

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Confluence Saguenay - Saint-Laurent. Tadoussac dans le lointain.
 
Tadoussac vu du fleuve Saint-Laurent.

Tadoussac est situé dans une baie, sur rive nord de l'estuaire maritime du fleuve Saint-Laurent[4], à l'embouchure du fjord de la rivière Saguenay.

Tadoussac offre un décor exceptionnel de montagnes, d'eau, de roc et de verdure. La municipalité de village constitue un point de convergence entre la Haute-Côte-Nord, le Saguenay-Lac-Saint-Jean et Charlevoix[2].

Municipalités limitrophes

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Démographie

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Évolution démographique
1991 1996 2001 2006 2011 2016 2021
832913870850813799814

Langues

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En 2011, sur une population de 813 habitants, Tadoussac comptait 99,4 % de francophones et 0,6 % d'allophones (innu-aimun et autres)[7].

Administration

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Les élections municipales se font en bloc pour le maire et les six conseillers[8].

Tadoussac
Maires depuis 2001
Élection Maire Qualité Résultat
2001 Pierre Marquis Voir
2005 Voir
2009 Hugues Tremblay Voir
2013 Voir
2017 Charles Breton Voir
2021 Richard Therrien Voir
Élection partielle en italique
Depuis 2005, les élections sont simultanées dans toutes les municipalités québécoises

Histoire

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Colonisation

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Le port de Tadoussac et le poste de traite cartographié par Samuel de Champlain en 1615

La région de Tadoussac a été visitée par Jacques Cartier en 1535 alors qu'il remontait le fleuve Saint-Laurent[9],[10]. Dès 1578, François Gravé, sieur du Pont, fait la traite des fourrures avec les autochtones à Tadoussac et jusqu'à Trois-Rivières. Tadoussac fut également visité par Pierre de Chauvin[11], sieur de Tonnetuit, en 1599[12].

Après l'échec des établissements de Charlesbourg-Royal et de Floride, Tadoussac devint la première colonie française pérenne en Amérique du Nord à la suite de l'installation d'un poste de traite de la fourrure[13]. En effet, en 1599, le roi Henri IV accorda le monopole du commerce de la fourrure à Tadoussac à François Dupont-Gravé et Pierre de Chauvin[14], qui fondèrent, sous l'autorité de Pierre Dugua de Mons, l'établissement en 1600. À cette époque, la région de Tadoussac était habitée durant les mois d'été par une tribu innue (dite montagnaise) dont le chef était Begourat.

Traite des fourrures

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Au début du XVIIIe siècle, Tadoussac était un passage obligé pour qui voulait commercer des fourrures. C’est à ce comptoir qu’aboutissaient les peaux récoltées dans un immense territoire couvrant les bassins versants du Saguenay et celui de la baie d’Hudson.

Pierre-Esprit Radisson (1636-1710) et Médard Chouart des Groseillers (1618-1696), explorateurs du continent nord-américain jouent un grand rôle dans le développement de la traite des fourrures. Au retour de l’une des expéditions, tracassés par le fonctionnariat colonial qui saisit leur cargaison de fourrures, les deux hommes se révoltent et se tournent vers l’Angleterre pour réaliser leur projet d'implanter un commerce des fourrures à la baie d’Hudson. Radisson et des Groseillers réussiront si bien que la compagnie de la Baie d'Hudson est la plus ancienne des entreprises d'Amérique du nord encore existante[15].

XXe siècle et après

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Le , la municipalité de village de Tadoussac est officiellement constituée. Le , la municipalité de paroisse est incorporée par détachement de la municipalité de village, mais est dissoute le .

En , Tadoussac a célébré son 400e anniversaire.

Tourisme

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Observation des baleines

Le village moderne de Tadoussac est situé non loin du poste de traite originel, à l'embouchure de la rivière Saguenay, aux limites des régions touristiques de Charlevoix et de Manicouagan. C'est maintenant une destination touristique prisée, principalement pour l'observation des baleines et grâce à la beauté sauvage du fjord glaciaire de la rivière Saguenay. Le village est aussi reconnu internationalement, depuis 1998, comme faisant partie du très sélect Club des plus belles baies du monde et il est aussi le premier membre officiel en Amérique du Nord. Plus de 300 000 visiteurs visitent chaque année ce village de moins de 1 000 âmes. On y retrouve la chapelle de Tadoussac, la plus ancienne chapelle de bois encore existante au Canada.

 
Hôtel Tadoussac, 1915

La région de Tadoussac est principalement constituée de zones rurales ou sauvages et est le site de parcs nationaux et provinciaux, tels que le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent et le parc national du Saguenay. À quelques kilomètres du village, se trouvent les dunes de Tadoussac, les plus hautes dunes de sable du Canada. Le Grand Hôtel de Tadoussac jouit aussi d'une réputation internationale, célèbre notamment pour son toit rouge immortalisé par le tournage du film L'Hôtel New Hampshire, d'après le roman de John Irving, tandis que l'auberge de jeunesse l'a été avec le tournage du film Tadoussac (2017). La Petite Chapelle, le Centre d'interprétation des mammifères marins et le Poste de traite Chauvin sont parmi les attraits touristiques les plus prisés par les visiteurs des quatre coins du monde.

La rivière Saguenay se jette dans le fleuve Saint-Laurent et y apporte de l’eau douce froide. Or, à cet endroit, du fait que le fleuve contienne de l'eau salée et qu'il soit beaucoup plus profond, on assiste à la construction de turbulences idéales où pullulent une faune et une flore uniques. C'est la raison pour laquelle les baleines s'y donnent rendez-vous. On y retrouve les plus gros cétacés, entre autres le rorqual commun et, parfois, la baleine bleue. Le fond marin autour de Tadoussac est devenu le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent.

Le Centre d'interprétation des mammifères marins, qui comporte également un centre de recherche scientifique sur les cétacés et mammifères marins est ouvert aux visiteurs de mai à octobre.

Vie culturelle

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Dunes de Tadoussac

Les nombreux touristes en visite à Tadoussac peuvent profiter des activités culturelles qu'on y retrouve en été. On peut découvrir le Festival de la chanson de Tadoussac fin juin. Le reste de l'été, dans le cadre du Festival, on peut assister à des spectacles quasi quotidiens, soit à l'Auberge de jeunesse, au Gibard, au Pub de la Microbrasserie Tadoussac ou encore au sous-sol de l'église. Chaque année, s'y produit le groupe québécois worldbeat Sagapool dont un des membres est originaire du village. À l'été 2014, Tadoussac accueillait la toute 1re Biblio plage du Québec, la Biblio plage de Mme Chose. Depuis 2012, se tient un festival de musique et d'art étudiant Le Grand Tintamarre à Tadoussac (appelé en 2012 Cégep en vacances à Tadoussac). Se tenant à l'auberge de jeunesse de Tadoussac durant la première fin de semaine de juin, le festival se veut un tremplin pour la relève musicale québécoise. En 2017, l'ouverture de la Microbrasserie Tadoussac, ouverte à l'année apporte un vent de fraicheur au village. Récipiendaire de plusieurs prix tel que Canada Gold pour la Triplette et le Canada Bronze pour la Buse au concours prestigieux du Beer World Award, la bière y est produite sur place et distribuée à travers le Québec.

Monuments

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Plage de Tadoussac

Hommages toponymiques

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La rue de Tadoussac a été nommée en l'honneur de cette municipalité, en 1955, dans la ville de Québec.

Notes et références

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  1. Affaires municipales et Occupation du territoire Québec, « Tadoussac », sur Répertoire des municipalités (consulté le ).
  2. a b et c Gouvernement du Québec, « Tadoussac », sur Commission de toponymie du Québec, (consulté le ) : « Autres graphies : Tad8ssaki et Tadousac, au XVIIe et XVIIIe siècles, ainsi que Tadoussak, Tatoushak et Thadoyzeau. ».
  3. Serge Bouchard, « Les rêveries du promeneur solitaire » (chronique), Québec Science,‎ (lire en ligne)
  4. Frère Marie-Victorin, « Flore laurentienne : f) Section maritime du Saint-Laurent » [PDF], sur Bibliothèque nationale ou aux Archives nationales (BAnQ), Imprimerie de La Salle, (consulté le ) : « À partir de Saint-Jean-Port-Joli, l'eau du Saint-Laurent commence à être salée », p. 59, 60 de 920.
  5. « Statistique Canada - Profils des communautés de 2006 - Tadoussac, VL » (consulté le ).
  6. « Statistique Canada - Profils des communautés de 2016 - Tadoussac, VL » (consulté le ).
  7. Population selon la langue parlée le plus souvent à la maison. Recensement de 2011 dans les municipalités et la MRC de la Côte-Nord.
  8. « Liste des municipalités divisées en districts électoraux », sur DGEQ (consulté en ).
  9. « Cartier, Jacques », sur Répertoire du patrimoine culturel du Québec (consulté le ).
  10. Musée virtuel de la Nouvelle-France, « Les explorateurs - Jacques Cartier 1534-1542 », sur Musée canadien de l'histoire (consulté le ) : « La route maritime qu’il emprunte, en 1534, lui était déjà familière ».
  11. Nathalie Hamel, « Un musée amérindien à Tadoussac : le projet de William H. Coverdale », Ethnologies, vol. 24, no 2,‎ , p. 79–105 (ISSN 1481-5974 et 1708-0401, DOI https://doi.org/10.7202/006640ar, lire en ligne, consulté le ).
  12. Musée virtuel de la Nouvelle-France, « Les explorateurs - Samuel de Champlain 1604-1616 », sur Musée canadien de l'histoire (consulté le ) : « Vers 1602, Henri IV accorde à Samuel de Champlain le titre de géographe royal ».
  13. Municipalité de Tadoussac : Historique
  14. William F. E. Morley, « Chauvin de Tonnetuit, Pierre de », Dictionnaire biographique du Canada, Université Laval, University of Toronto, vol. 1,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. Còté Hélène, « La traite des fourrures en Nouvelle-France » [PDF], sur Érudit, Centre interuniversitaire d’études québécoises (CIEQ), (consulté le ) : « Le commerce des pelleteries n’était pas une nouveauté pour les Amérindiens de l’est lors du passage de Jacques Cartier, en 1534. », p. 15.
  16. Gouvernement du Québec, « Chapelle de Tadoussac - Valeur patrimoniale », sur Répertoire du patrimoine culturel du Québec (consulté le ).

Annexes

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Articles connexes

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Liens externes

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