Tête de cheval blanc
Tête de cheval blanc est un tableau à l'huile sur toile du peintre français Théodore Géricault, daté de 1815, et conservé au musée du Louvre. Ce portrait montre une tête de cheval claire au regard profond, surgissant d'un fond sombre.
Artiste | |
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Date |
1815 |
Technique | |
Dimensions (H × L) |
65 × 54 cm |
Propriétaire | |
No d’inventaire |
RF 544 |
Localisation |
Réalisation
modifierGéricault réalise ce tableau en 1814[1], avant son voyage en Italie[2]. Il en marque en effet le châssis d'un numéro à l'encre, dans le cadre d'un catalogage et d'un marquage de ses études qu'il confie à son père[2]. Le tableau est réalisé peu de temps avant sa mort[3]. Il le considère comme un autoportrait, ce tableau ayant la particularité d'avoir été réalisé « sans confrontation avec un cheval vivant », à partir d'une gravure peu connue de Carle Vernet[4].
Description
modifierC'est un tableau figuratif, représentant une tête de cheval blanc[5] traitée comme un portrait[6]. Anatole France note que le traitement de l'ensemble donne au tableau une dimension fantastique, la tête du cheval, pâle avec des ombres marquées et une arête du nez apparente, semblant surgir du fond sombre[5].
Chez le cheval, les yeux sont tournés vers le côté comme chez beaucoup d'oiseaux. Mais sur la peinture, l’œil gauche est tourné vers l'avant ce qui la rapproche d'un portrait [7].
Il fait partie des œuvres équestres de Géricault, dont le cheval a constitué le sujet artistique majeur[8].
Les dimensions sont de 65 cm de hauteur pour 54 cm de largeur[1].
Parcours du tableau
modifierLe tableau est donné au musée du Louvre en 1889[9] ; d'après le site du musée du Louvre, il s'agit d'un don de M. et Mme Jules Jullienne-Montini, effectué en mémoire de leur fils Paul[10].
Ce tableau est habituellement exposé dans l'espace Sully, au 2e étage, en salle 941[10].
Réception
modifierIl s'agit d'un des plus célèbres tableaux de Gericault[3]. Le fils du peintre George-Hippolyte Géricault l'aime particulièrement, y retrouvant une image de son père, qu'il n'a jamais connu[11]. Andrée Chedid note dans son roman intitulé Dans le soleil du père : Géricault (1992) que « L'âme de Gericault hante l’œil droit de ce cheval et son regard lointain ; ce regard planté dans l'ailleurs, dans l'absence, dans la mort prochaine »[3]. Jean Rochefort témoigne également de son admiration pour cette œuvre[12].
En 2016, Olivier Supiot réalise un roman graphique mettant en vedette ce tableau, qui prend vie dans les galeries du musée du Louvre : Le cheval qui ne voulait pas être une œuvre d'art[13].
Notes et références
modifier- Les plus belles œuvres de Géricault, Presses Électroniques de France, (ISBN 979-10-260-0036-5), p. 1807.
- Charles Clément, Géricault : étude biographique et critique, avec le Catalogue raisonné de l'oeuvre du maître, Didier, , 2e éd., 426 p., p. 284.
- Jean-Louis Gouraud, « Hommage à Andrée Chedid », Cheval Chevaux, Éditions du Rocher, no 6, (ISBN 2268004597 et 9782268004594).
- Yves Michaud, Le Renouvellement de l'observation dans les sciences, vol. 9 de Université de tous les savoirs, Odile Jacob, , 288 p. (ISBN 2-7381-6984-8 et 9782738169846, lire en ligne), p. 57.
- Edith Tendron, Anatole France inconnu, vol. 1 de Collection "Histoire et critique littéraires", Éditions du CEFAL, , 240 p. (ISBN 2-87130-046-1 et 9782871300465, lire en ligne), p. 123.
- Dominique Williatte et Jean-Jacques Breton, L'Histoire de la peinture Pour les Nuls, EDI8, coll. « Pour les Nuls Culture Générale », , 600 p. (ISBN 978-2-7540-4274-1 et 2-7540-4274-1, lire en ligne), p. 234.
- Jean-Jacques Breton, Louvre insolite : L'autre visage des œuvres (vulgarisation), Hugo et Compagnie, , 287 p. (ISBN 9782 7556 13070), « Un autoportrait », p. 162
- Eliane Reynold de Seresin, Théodore Géricault, le père du romantisme français : La fougue et la passion au bout du pinceau, 50 Minutes, (ISBN 978-2-8062-6157-1 et 2-8062-6157-0), p. 17-18.
- Germain Bazin et Théodore Géricault, Théodore Géricault : étude critique, documents et catalogue raisonné, vol. 3, Bibliothèque des arts, (ISBN 2-85047-033-3 et 9782850470332).
- « Tête de cheval blanc », sur cartelfr.louvre.fr, Site officiel du musée du Louvre (consulté le ).
- Carmen Boustani, Andrée Chedid. L'Écriture de l'amour, Flammarion, , 407 p. (ISBN 978-2-08-138725-6 et 2-08-138725-5, lire en ligne), p. 84.
- Jérôme Garcin, Galops, Editions Gallimard, , 191 p. (ISBN 978-2-07-248992-1 et 2-07-248992-X, lire en ligne), p. 88.
- Eric Guillaud, « Le cheval qui ne voulait plus être une œuvre d'art : la nouvelle BD de l'Angevin Olivier Supiot », France 3 Pays de la Loire, (lire en ligne, consulté le )
Annexes
modifierArticle connexe
modifierLiens externes
modifier- Ressources relatives aux beaux-arts :
Bibliographie
modifier- Sophie Lebeuf, « La “Tête de cheval blanc”, un autoportrait équin », sur grandprix.info (consulté le )