Suzanne Foccart
Suzanne Koch-Foccart, né le à Ambrières et morte en à l'Île-aux-Moines, est une religieuse catholique[1].
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Biographie
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modifierFille de Guillaume-Louis Koch-Foccart, propriétaire du Château du Tertre, conseiller de l'arrondissement et maire d'Ambrières et de Marie Masson, elle est la tante de l'homme politique Jacques Foccart[2]. Son frère Marie-Pierre est chanoine, secrétaire particulier de Mgr Jean-Charles Arnal du Curel[3].
Carmel de Laval
modifierElle est élue comme prieure du Carmel de Laval sous le nom religieux de Sœur Cécile-Marie du Sauveur le 5 juin 1897[4]. Elle possède à titre personnel une grande partie des biens du carmel. Ses allures donnent lieu à de nombreuses critiques. Pour Michel Denis, « c’est une jeune femme de 25 ans que sa famille, riche et connue, à la mentalité bourgeoise étriquée, a placée au couvent pour lui éviter des écarts de conduite[réf. souhaitée]. »
Santissime Bambina
modifierAuteur d'une brochure répandue à profusion, Suzanne Foccart est la promotrice d'une dévotion à Marie Enfant, ou encore nommé la Santissima Bambina[5].
Amie de Maud Gonne
modifierAmie de Maud Gonne[6], elle sera la marraine de sa fille Iseult Gonne[7], qui sera élevée au Carmel[8]. Maud Gonne est connue pour ses engagements dans le mouvement féministe et pour l'indépendance de l'Irlande, elle est la mère de Seán MacBride, l’un des cofondateurs d’Amnesty International. Elle demeure une icône du mouvement nationaliste irlandais.
L'affaire
modifierLes rumeurs sur les liens entre l'évêché et le carmel passent de la rumeur locale aux articles de presse. Le secrétaire personnel de l'évêque Jean-Pierre Dissard est le premier visé. Il entretenait dit-on des relations clandestines avec la prieure. Le deuxième visé est l'évêque Pierre Geay, dont les relations avec la prieure seront nuisibles et qui sera attaqué sur la vie privée de préfet violet. Il est fort possible que cette affaire dite du Carmel de Laval ait pesé sur le vote de la loi de séparation des Églises et de l'État[réf. nécessaire].
Attaquée en justice, la présidente du Carmel l'emporte de 1904[9] à 1906. Le successeur de Geay, Mgr Eugène Grellier, évêque de Laval de 1906 à 1936, n'aura de cesse d'obtenir le départ de Suzanne Foccart. Il l'obtient en 1912. Jean-Pierre Dissard est décédé en 1911. L'ancien carmel déménage alors à Remouillé[10], où Suzanne s'installe en compagnie de plusieurs carmélites.
L'Île aux Moines
modifierSuzanne se retira dans une villa, près de Tours, et près de l'archevêque de Tours, Mgr René François Renou. L'abbé Grangereau[11] devient alors le favori de Foccart.
Elle rejoint l'Île-aux-Moines, où elle reste régulièrement au couvent de San Francisco en compagnie de plusieurs compagnes, mesdemoiselles Ventrions et de Prunelé[12]. Elles sont décrites comme des pauvresses habillées en guenilles, qui portaient des sabots, coiffées de casquettes informes fabriquées avec de vieilles culottes de marin, et qui élevaient des chèvres. Suzanne Foccart est décrite comme excentrique, et un peu fêlée.
Selon Pierre Péan[13], sa vie sera un destin brisé : l'amour, la déception, l'entrée au Carmel, l'évocation d'un ami cher, le joug de l'évêque Pierre Geay qu'elle déteste, l'illumination à propos de son petit vicaire Jean-Pierre Dissard, l'enfant qu'elle a eu de cet ami et qui leur a été arraché. Elle est enterrée au cimetière de l'Île-aux-Moines, qui jouxte l'église Saint Michel[14]
Bibliographie
modifier- Marie enfant, ou, La santissima bambina, 1910, Mame.
Notes et références
modifier- La famille Koch est autorisée en 1868 à ajouter à son nom patronymique celui de Foccart, et à s'appeler, à l'avenir, Koch-Foccart.
- Guillaume-Louis Koch-Foccart décède à Monaco le 10 mars 1916. Propriétaire de la Villa Auguste, il hivernait à Monaco depuis une quarantaine d'années. Selon un rapport effectué pour Roger Frey, Louis serait liée à la famille de Monaco et serait le fils naturel de Marie-Amélie de Bade.
- Il est ordonné prêtre à la chapelle du Carmel de Laval le 8 septembre 1897
- En remplacement de Thérèse de Saint-Augustin, décédée.
- Dans l'ouvrage de Pierre Péan, il est fait référence à des « chérubins bandants qui ornaient l'autel, et qu'elles avaient ramenés de Laval ! Ils ressemblaient plus à Eros qu'à des bambins accompagnant l’ascension de la Vierge-Marie. »
- Elle est par exemple au Carmel au 5, rue du Paradis, en janvier 1910 comme l'indique une de ses lettres à Yeats. The Gonne-Yeats Letters, 1893-1938, p. 286.
- Iseult détestait être là et détestait la Révérende Mère qui marquera l'enfant en l'habillant comme une poupée et avec aussi toutes sortes de vêtements étranges tout en défilant devant des miroirs, un souvenir conservé jusqu'à l'âge adulte. Elle conservera néanmoins le souvenir d'une carmélite sans nom, et de Dissard, comme guide spirituel, dont elle conservait la photographie. [1]
- En compagnie d'Eileen Wilson, future épouse de Joseph MacBride, demi-sœur de Maud Gonne. Cette dernière aimait le Carmel de Laval et s'y plaisait, apprenant le français et portant des broderies exquises. Elle aurait pu devenir postulante, mais tomba amoureuse de Joseph MacBride. [2]
- Accusée de contravention à la loi sur les congrégations, elle est acquittée en 1905. Menacée de la liquidation de ses biens, elle l'emporte sur le liquidateur en 1904 et 1906.
- Pierre Péan, L'homme de l'ombre.
- Né en 1878, mort en 1965. Il est curé de Béhuard de 1906 à 1952, puis chanoine honoraire en 1942. Il serait le père supposé de l'enfant qu'aurait eu Suzanne Foccart en 1913. Il reste de l'influence de Foccart une Bambina dans la chapelle de Béhuard. in Jacques Maître, Les stigmates de l'hystérique et la peau de son évêque: Laurentine Billoquet, 1862-1936, Psychanalyse (Paris. 1989). Collection Psychanalyse, Anthropos, 1993, p. 236.
- Fille du marquis de Prunelé
- Foccart, l'homme de l'ombre, Fayard, 1990.
- Le cas de Suzanne Foccart interpella Albert Houtin, non parce qu'elle est l'auteur d'une dévotion nouvelle qui, comme on dit en pieux style, « rayonne maintenant dans tout l'univers », mais parce qu'il illustre magnifiquement l'un des principaux traits de la psychologie des mystiques. Bien qu'ils répètent toujours « Dieu seul suffit », ils ont constamment besoin d'une amitié, ordinairement d'un autre sexe que le leur. Après avoir tendrement aimé la prieure sous laquelle elle fit son noviciat, la Mère Cécile du Sauveur aima Mgr Geay, puis Mgr Dissard, puis Mgr Renou.