Apache Subversion
Subversion (en abrégé svn) est un logiciel de gestion de versions, distribué sous licence Apache[3]. Il a été conçu pour remplacer CVS. Ses auteurs s'appuient volontairement sur les mêmes concepts (notamment sur le principe du dépôt centralisé et unique) et considèrent que le modèle de CVS est bon, seule son implémentation est perfectible.
Créateur | CollabNet |
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Développé par | Apache Software Foundation |
Première version | [1] |
Dernière version | 1.14.5 ()[2] |
Dépôt | svn.apache.org/repos/asf/subversion/trunk |
Écrit en | C, Python, C++, Java, Ruby et Perl |
Système d'exploitation | GNU/Linux, Microsoft Windows, macOS et BSD |
Formats lus | SVN dump format (v1) (d), SVN dump format (v2) (d), SVN dump format (v3) (d) et SVN dump format (generic) (d) |
Formats écrits | SVN dump format (v1) (d), SVN dump format (v2) (d), SVN dump format (v3) (d) et SVN dump format (generic) (d) |
Type |
Gestionnaire de code source centralisé (d) Projet de la fondation Apache (d) |
Licence | Licence Apache 2.0 |
Site web | subversion.apache.org |
Subversion fonctionne donc sur le mode client-serveur, avec :
- un serveur informatique centralisé et unique où se situent :
- les fichiers constituant la référence (le « dépôt » ou « référentiel », ou « repository » en anglais),
- un logiciel serveur Subversion tournant en « tâche de fond » ;
- des postes clients sur lesquels se trouvent :
- les fichiers recopiés depuis le serveur, éventuellement modifiés localement depuis,
- un logiciel client, sous forme d'exécutable standalone (ex. : SmartSVN) ou de plug-in (ex. : TortoiseSVN, Eclipse Subversive) permettant la synchronisation, manuelle et/ou automatisée, entre chaque client et le serveur de référence.
Le projet a été lancé en par CollabNet, avec l'embauche par Jim Blandy de Karl Fogel, qui travaillait déjà sur un nouveau logiciel gestionnaire de version.
Le , Subversion est devenu officiellement un projet de la fondation Apache, prenant le nom d'Apache Subversion.
Les apports de Subversion
modifierSubversion a été écrit afin de combler certains manques de CVS.
Voici les principaux apports :
- les commits, ou publications des modifications sont atomiques. Un serveur Subversion utilise de façon sous-jacente une base de données capable de gérer les transactions atomiques (le plus souvent Berkeley DB) ;
- Subversion permet le renommage et le déplacement de fichiers ou de répertoires sans en perdre l'historique ;
- les métadonnées sont versionnées : on peut attacher des propriétés, comme les permissions, à un fichier, par exemple.
Du point de vue du simple utilisateur, les principaux changements lors du passage à Subversion, sont :
- les numéros de révision sont désormais globaux (pour l'ensemble du dépôt) et non plus par fichier : chaque commit a un numéro de révision unique, quels que soient les fichiers touchés. Il devient simple de se souvenir d'une version particulière d'un projet, en ne retenant qu'un seul numéro ;
svn rename
(ousvn move
) permet de renommer (ou déplacer) un fichier ;- les répertoires et métadonnées sont versionnés.
Branches et tags
modifierUne des particularités de Subversion est qu'il ne fait aucune distinction entre un label, une branche et un répertoire. C'est une simple convention de nommage pour ses utilisateurs. Il devient ainsi très facile de comparer un label et une branche ou autre croisement.
Quel que soit le système de gestion de versions, les numéros de révision à plusieurs chiffres sont difficiles à mémoriser. Pour cette raison, de nombreux systèmes laissent l'utilisateur définir des tags comme des synonymes plus faciles à retenir. Alors que dans la plupart des autres systèmes un tag est une référence, un « tag » Subversion n'est qu'une copie. Seules quelques références prédéfinies sont disponibles : HEAD
, PREV
, BASE
, COMMITTED
. Une date permet aussi d'identifier une révision.
Une autre différence est que les tags des autres systèmes sont des points dans le temps, alors que Subversion recommande de définir les tags comme des points dans l'espace du système de fichiers.
Cette absence de tag au sens habituel rend certaines opérations un peu moins pratiques dans Subversion. Par exemple, retrouver ce qui a changé d'un tag à l'autre dans un fichier est un petit peu plus compliqué que de lancer une simple commande : svn diff -r tag1:tag2 monfichier
dans le répertoire de travail.
D'autres opérations deviennent impossibles : par exemple une commande telle que svn log -r tag1:tag2 monfichier
ne fonctionne pas et il n'y a pas d'alternative qui fonctionne.
Pour pallier ces manques, l'ajout de « labels » ou « alias » a été proposé sur les listes de discussions de Subversion[4]. Ces labels seraient équivalents aux tags d'autres systèmes comme CVS, Git ou autre. En 2010, cette suggestion n'a pas dépassé le stade de la discussion.
Les principales commandes de Subversion
modifierCommande | Signification |
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add | Déclare l'ajout d'une nouvelle ressource pour le prochain commit. |
blame | Permet de savoir quel contributeur a soumis les lignes d'un fichier. |
checkout (co) | Récupère en local une version ainsi que ses méta-données depuis le dépôt. |
cleanup | Nettoie la copie locale pour la remettre dans un état stable. |
commit (ci) | Enregistre les modifications locales dans le dépôt créant ainsi une nouvelle version. |
copy (cp) | Copie des ressources à un autre emplacement (localement ou dans le dépôt). |
delete (rm) | Déclare la suppression d'une ressource existante pour le prochain commit (ou supprime directement une ressource du dépôt). |
diff (di) | Calcule la différence entre deux versions (permet de créer un correctif à appliquer sur une copie locale). |
export | Récupère une version sans métadonnées depuis le dépôt ou la copie locale. |
import | Envoie une arborescence locale vers le dépôt. |
info | Donne les informations sur l'origine de la copie locale. |
list (ls) | Donne la liste des entrées d'un répertoire du dépôt. |
lock | Verrouille un fichier. |
log | Donne les messages de commit d'une ressource. |
merge | Calcule la différence entre deux versions et applique cette différence à la copie locale. |
move (mv) | Déclare le déplacement d'une ressource. |
propdel (pd) | Enlève la propriété du fichier. |
propedit (pe) | Édite la valeur d’une propriété. |
propget (pg) | Retourne la valeur d’une propriété. |
proplist (pl) | Donne une liste des propriétés. |
propset (ps) | Ajoute une propriété. |
resolved | Permet de déclarer qu'un conflit de modifications est résolu. |
revert | Revient à une version donnée d'une ressource. Les modifications locales sont écrasées. |
status (st) | Indique les changements qui ont été effectués. |
switch (sw) | Bascule sur une version/branche différente du dépôt. |
update (up) | Met à jour la copie locale existante depuis la dernière version disponible sur le dépôt. |
unlock | Retire un verrou. |
Applications clients et serveur
modifierLogiciels clients
modifierL'accès au serveur subversion peut se faire en utilisant son protocole natif (port TCP par défaut : 3690), ou sur une connexion HTTP (le serveur doit alors prendre en charge les extensions WebDAV). Ces deux modes d'accès peuvent être sécurisés au niveau de la couche de transport (tunnel SSH ou HTTPS), ce qui est particulièrement recommandé dans le cas de serveurs sur un réseau public comme Internet.
Outre l'outil en ligne de commande, plusieurs logiciels pourvus d'interface graphique existent, sous forme d'exécutable standalone, mais également de plugins notamment pour EDI.
Logiciels serveurs
modifierDeux types de serveurs subversion sont disponibles actuellement[5] :
- svnserve est un serveur léger qui utilise un protocole TCP/IP spécifique. Il est destiné aux petites installations ou lorsqu'un serveur complet Apache ne peut pas être utilisé. Il utilise par défaut une authentification par un fichier contenant des noms d'utilisateur et leur mot de passe mais peut également être utilisé avec le protocole Simple Authentication and Security Layer (SASL). On peut également utiliser une connexion sécurisée SSH avec svnserve.
- Apache HTTP Server[6]. Dans ce cas les dépôts sont rendus accessibles aux clients via l'installation d'un module WebDAV. L'utilisation du protocole SSL permet de sécuriser la transmission via l'Internet. Dans le cas d'un grand nombre d'utilisateurs, le protocole SSH peut être plus contraignant et moins sécurisé puisqu'il crée des utilisateurs de plein droit sur le serveur hôte. Un des avantages de la solution HTTP d'Apache malgré sa lourdeur d'installation ainsi que sa réactivité plus lente, par rapport à svnserve, est la possibilité de tracer les connexions des clients.
Logiciels annexes
modifierSur serveurs Windows, le logiciel VisualSvn Server[7] permet un packaging de Apache + Subversion avec un paramétrage automatique et une console d'administration graphique du serveur pour gérer les droits à partir d'un serveur ActiveDirectory…
Côté serveur
modifier- Trac, logiciel de gestion de projet Web utilisant Subversion, implémentant un Wiki et un système de suivi de bugs (licence BSD).
- Redmine, logiciel de gestion de projet Web utilisant Subversion, implémentant un Wiki et un système de suivi de bugs (licence GPL).
- User friendly SVN[8], interface web permettant la configuration de dépôts Subversion (licence CeCILL).
- Interface web Sventon.
- CodingTeam, forge permettant de gérer subversion, possédant un wiki, un système de suivi des bugs et le support de Jabber.
Voir aussi
modifierLiens externes
modifier- (en) Site officiel
- (en) « Version Control with Subversion » (livre en libre accès écrit par les développeurs de Subversion)
- Documentation de Subversion : Documentation en français
Notes et références
modifier- « https://subversion.apache.org/docs/release-notes/release-history.html »
- (en) Daniel Sahlberg, « Apache Subversion 1.14.5 released », (consulté le )
- « Subversion », sur directory.fsf.org, Free Software Directory, (consulté le ).
- (en) « Subversion Users List Archives », sur svn.haxx.se (consulté le ).
- « Gestion de versions avec Subversion ».
- « Apache Subversion », sur subversion.apache.org (consulté le ).
- Site de www.visualsvn.com
- Site USVN