Subjectivation (psychanalyse)

La subjectivation est une notion d'apparition récente en psychanalyse, reliée à celle de sujet. Sans que le terme en figure par exemple dans le Dictionnaire international de la psychanalyse (2002), elle apparaît sous d'autres formulations comme « processus de subjectivation », « subjectivable » (adjectif), et « appropriation subjective ».

Le « processus de subjectivation » est souvent présenté comme un travail psychique, particulièrement marqué à l'adolescence.

Notion de subjectivation

modifier

Bien que d'apparition récente, la notion de subjectivation, selon Michèle Bertrand, « connaît à l’heure actuelle un grand succès »[1]. Absent du Vocabulaire de la psychanalyse de Jean Laplanche et Jean-Bertrand Pontalis, le terme « subjectivation » ne dispose pas non plus d'une entrée dédiée dans le Dictionnaire international de la psychanalyse (2002), tandis que, dans ce dernier, le terme « sujet » apparaît plusieurs fois : sous sa forme de substantif dans le « processus de subjectivation », sous la forme d'adjectif dans « subjectivable », et dans un synonyme explicatif de la notion, l'« appropriation subjective »[1].

Toujours d'après Michèle Bertrand, le rapport de Raymond Cahn au Congrès des psychanalystes de langue française en 1991 sur le thème du « sujet » aura « largement contribué à la divulgation de la notion de subjectivation »[1]. C'est même à partir de son rapport au congrès des « Langues romanes » de 1991 que la notion de “subjectivation” est devenue « concept[2], concept que Cahn a en grande partie formé à l'occasion de son travail avec des adolescents, « souvent en grande difficulté psychologique », précisent Dominique Agostini et Marie-Christine Aubray[2].

Pour Raymond Cahn, « le concept de subjectivation est différent du concept “du sujet lacanien” car la dimension subjectale englobe à la fois le corps et la pensée »[3]. Cahn « propose une première définition de la subjectivation qui serait un processus d’instauration d’un moi autonome : le noyau même du sujet »[3].

Notes et références

modifier
  1. a b et c Michèle Bertrand, « La subjectivation : Succès et sens d’une notion », Le Carnet Psy, N° 259(2), p. 5-7, 2023, [lire en ligne].
  2. a et b Dominique Agostini et Marie-Christine Aubray, « Chapitre I. Raymond Cahn : l'Odyssée de la subjectivation, de l'unheimlich au heimlich », dans Givre, P. et Tassel, A. (dir.), Le tourment adolescent tome 3 Perspectives contemporaines, p. 37 -89, Presses Universitaires de France, 2014, [lire en ligne].
  3. a et b « La subjectivation : un nouveau point de vue en psychanalyse ? », sur www.minkowska.com, (consulté le )

Voir aussi

modifier

Bibliographie

modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

(Dans l'ordre alphabétique des noms d'auteurs :)

  • Dominique Agostini et Marie-Christine Aubray, « Chapitre I. Raymond Cahn : l'Odyssée de la subjectivation, de l'unheimlich au heimlich », dans Givre, P. et Tassel, A. (dir.), Le tourment adolescent tome 3 Perspectives contemporaines, p. 37 -89, Presses Universitaires de France, 2014, [lire en ligne].  
  • Michèle Bertrand, « La subjectivation : Succès et sens d’une notion », Le Carnet Psy, N° 259(2), p. 5-7, 2023, [lire en ligne].  
  • Bernard Penot, La passion du sujet entre pulsionnalité et signifiance, in Revue française de psychanalyse, 1999, XLIII, n.5
  • François Richard,
    • Le processus de subjectivation à l'adolescence, Dunod
    • « Le Sujet dans la psychanalyse aujourd’hui de Raymond Cahn », Revue française de psychanalyse, 2018/1 Vol. 82, p. 241-249, [lire en ligne].
  • Steven Wainrib, « La psychanalyse, une question de subjectivation ? », Le Carnet PSY, n° 109(5), p. 23-25, 2006, [lire en ligne].

Articles connexes

modifier

Lien externe

modifier