State Grid Corporation of China

La Société nationale chinoise des réseaux électriques (anglais : State Grid Corporation of China, SGCC; chinois : 国家电网公司) est une société chinoise qui est le plus grand gestionnaire de réseau, transporteur et distributeur d'électricité au monde en nombre d'employés (1 564 000 en 2011)[2]. Elle est chargée de l'acheminement de l'électricité au travers de filiales implantées dans toutes les provinces du Nord, de l'Est et du centre de la Chine, soit 26 provinces représentant 88 % du territoire chinois[3]. La SGCC distribue l'électricité à plus d'un milliard de personnes[2].

State Grid Corporation of China
国家电网公司
logo de State Grid Corporation of China
illustration de State Grid Corporation of China

Création 2002
Forme juridique Entreprise publique
Siège social Xicheng District, Beijing
Drapeau de la Chine Chine
Direction Liu Zhenya (Président du conseil d'administration)
Président Xin Bao'an (en) (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité Distribution de l'électricité
Produits Réseau électriqueVoir et modifier les données sur Wikidata
Société mère Commission d'État pour la supervision et l'administration des actifs de l'ÉtatVoir et modifier les données sur Wikidata
Filiales Global Energy Interconnection (en)[1]
State Grid Electrical Power Research Institute (d)[1]
China Electric Power Research Institute (d)[1]
State Grid Henan Electric Power Company (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Effectif 1 564 000 (2011)
Site web www.sgcc.com.cn

Fonds propres 1 701,7 G¥ ()[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Chiffre d'affaires 265 milliards de dollars US (2011)
en augmentation +9,4 %
Bilan comptable 3 929,3 G¥ ()[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Résultat net 5,678 milliards de dollars US (2011)

L'adoption le de la réforme séparant les activités de production et de distribution de l'électricité a abouti à la division de la State Electric Power Corporation (国家电力公司) en deux nouvelles entités : la Société nationale chinoise des réseaux électriques et la China Southern Power Grid Company[4].

C'est la troisième entreprise mondiale en ce qui concerne le nombre de salariés (1 564 000) derrière Walmart et China National Petroleum Corporation. En 2011, elle affichait un chiffre d'affaires de 265 milliards de dollars américains, la classant au 7e rang des plus grandes entreprises mondiales classées en fonction de leur chiffre d'affaires.

Histoire

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La Chine a entamé une réforme en trois étapes du secteur énergétique du pays à partir de 1986[5]. La troisième étape de ce programme de réforme, réalisée en par le Conseil des affaires de l'État de la République populaire de Chine, a consisté à séparer les activités de distribution et de production d'électricité afin de créer de la concurrence dans ce secteur. Dans ce nouveau contexte réglementaire, la Société nationale chinoise des réseaux électriques a été créée le , issue de la division de l'ancienne State Electric Power Corporation[6].

Le début des années 2000 a été marqué par des pénuries d'électricité, forçant le gouvernement à instaurer un système de délestages planifiés. Ainsi, entre 2002 et 2005, la Société nationale chinoise des réseaux électriques estime les pertes économiques à un milliard de yuans [7].

Développement national

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Entre 2006 et 2011, la quantité d'électricité transportée chaque année par la SGCC est passée de 1 710 à 3 093 TWh, soit une augmentation de 12,6 % par an. Les investissements sur les réseaux électriques chinois sont, eux, passés de 28 milliards de dollars en 2006 à 47,7 milliards en 2011[2].

En 2006, la Société nationale chinoise des réseaux électriques a connecté au réseau 545 000 nouveaux foyers situés en zone rurale, leur offrant gratuitement l'électricité sine die dans le cadre du projet « Courant pour tous » (« Power for All »). Sur la période 2007-2008, la SGCC planifie d'investir 3 milliards de dollars pour le même projet afin de raccorder 4,5 millions de Chinois pauvres supplémentaires dans 18 provinces[réf. nécessaire].

En 2015, la Société nationale chinoise des réseaux électriques a annoncé qu'elle investira 65 milliards de dollars pour développer et entretenir les réseaux électriques dont elle a la charge[8].

Développement des réseaux intelligents

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La Société nationale chinoise des réseaux électriques est un acteur de premier plan dans le cadre du programme chinois de développement des réseaux électriques intelligents qui court de 2011 à 2015. Sur cette période, l'entreprise a annoncé investir 400 milliards de dollars pour l'ensemble du réseau électrique, dont 100 milliards spécifiquement destinés aux réseaux électriques intelligents[2]. L'objectif est d'installer 300 millions de compteurs communicants d'ici 2015 contre 36 millions en 2011[2].

À la fin de l'année 2011, la SCGG menait 238 projets-pilotes de réseaux intelligents à travers la Chine en vue de résoudre les problèmes techniques et de développer de nouveaux systèmes de gestion[2].

En outre, le projet chinois de smart grids repose sur le déploiement de lignes ultra haute tension (en)(1 100 kV) pour le transport de l'électricité. D'ici 2015, l'entreprise planifie de construire six lignes électriques ultra haute tension en courant alternatif et onze autres en courant continu[9].

Développement international

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En 2014, la SGCC dispose d'actifs dont la valeur est évaluée à 17 milliards d'euros en dehors de la Chine (sans Hong Kong)[10]. Ceux-ci se concentrent principalement au Brésil, au Portugal, en Australie, aux Philippines, en Italie et à Hong Kong[11]. L'entreprise compte investir de 30 à 50 milliards de dollars à l'étranger d'ici 2020 [11].

Le , le consortium philippin Monte Oro Grid Resources Corp., associé à la SGCC, remporte l'appel d'offres (proposition de 3,95 milliards de dollars) lancé par le Power Sector Assets and Liabilities Management (PSALM) Corp. pour gérer pendant 25 ans le réseau électrique des Philippines[12].

En 2010, la Société nationale chinoise des réseaux électriques a investi 11 milliards de dollars dans l’État malaisien du Sarawak pour développer plusieurs projets de barrages hydroélectriques[13]. Ces nouveaux barrages ont néanmoins suscité la polémique en raison de leur coût environnemental et du déplacement de communautés traditionnelles[14],[15].

En 2010 également et pour un montant d'un milliard de dollars, la SGCC a acquis sept sociétés au Brésil, devenant le principal gestionnaire de réseaux du Sud-Ouest du pays, dont celui des villes de Rio de Janeiro et São Paulo[16]. En 2014, la SGCC et Eletrobras ont signé un accord en vue de construire une ligne ultra haute tension (en) de plus de 2 000 km entre le bassin amazonien et les régions du Sud-Ouest du pays pour acheminer l'électricité des nouveaux barrages hydroélectriques [11]. En 2015, la SGCC a remporté un nouveau contrat pour construire et exploiter 2 500 kilomètres de lignes électriques entre le barrage hydroélectrique de Belo Monte et l'État de Rio de Janeiro. Le coût de construction de cette ligne ultra haute tension (en) a été estimé à 1,9 milliard d'euros (7 milliards de reals)[17].

En 2012, la SGCC a acquis 25 % de Redes Energéticas Nacionais, le gestionnaire des réseaux électriques et de gaz portugais, pour 387 millions d'euros[18].

En 2013, la SGCC a reçu l'autorisation du ministre australien des Finances, Joe Hockey[19], d'acquérir 19,9 % de SP AusNet (en) ainsi que 60 % de Jemena (en), principaux distributeurs d'énergie de l’État de Victoria[20].

En 2014, la Caisse des dépôts italienne a cédé 35 % du capital de CDP Reti à la Société nationale chinoise des réseaux électriques pour un montant de 2,4 milliards d'euros[21],[22]. La CDP Reti est un fonds[23] qui gère des parts de contrôle minoritaire au capital des deux principales sociétés de réseau de transport d'énergie en Italie : la SNAM (réseau de transport de gaz) et TERNA (réseau haute tension de transport d'électricité).

En , la Société nationale chinoise des réseaux électriques a acquis 54,64 % du capital de CPFL Energia, présent à la fois dans la production d'énergie verte et dans les réseaux de transport et de distribution d'électricité brésiliens, pour 4,2 milliards d'euros ; State Grid contrôlait déjà 10 000 km de lignes électriques au Brésil[24].

Parc aérien

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Elle dispose via la State Grid General Aviation Company d'une flotte, en 2019, d'une quinzaine d'hélicoptères Airbus Helicopters H125, H120, H215 et H225[25].

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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(en) Site officiel

Notes et références

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  1. a b c d et e « http://www.sgcc.com.cn/html/files/2019-07/11/20190711173917838628075.pdf »
  2. a b c d e et f CHINA : State Grid Corporation of China Profile, site de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, mars 2012, consulté le 29 janvier 2014
  3. State Grid Corporation of China (China), site du Global Sustainable Electricity Partnership, consulté le 29 janvier 2013
  4. Li Guanghua, Separation of Power Plants from the Grids - A Theme of the Reform in China Power Industry, site de l'Agence pour l'énergie nucléaire, 25 mars 2003, consulté le 26 septembre 2013
  5. R.W. Gee, S. Zhu, X. Li China's power sector: Global economic and environmental implications, Energy Law Journal, 2007, disponible sur le site du North American Energy Standards Board, consulté le 5 novembre 2013
  6. (en) Chen Wenying, China's Energy Outlook, Guida Editori, , 103 p. (ISBN 978-981-256-748-2, lire en ligne)
  7. Chun Chun Ni, The Xinfeng Power Plant Incident and Challenges for China’s Electric Power Industry, site de l'Institute Energy Economics, Japan, février 2007, consulté le 14 novembre 2013
  8. China State Grid to spend $65bn on power networks, Gulf Times, dépêche Bloomberg, le 6 décembre 2014, consulté le 11 décembre 2014
  9. China grid eyes building 2 new UHV power lines this yr, Reuters, le 13 août 2010, consulté le 15 novembre 2013
  10. Geert De Clercq, Charlie Zhu et Stephen Jewkes, Le chinois State Grid tisse sa toile autour de la Méditerranée, Reuters, le 11 août 2014, consulté le 20 février 2015
  11. a b et c State Grid Corp to construct UHV power grid in Brazil « Copie archivée » (version du sur Internet Archive), Want China Times, le 22 juillet 2014, consulté le 25 juillet 2014
  12. Two groups vie for multi-billion dlr Manila power deal, Reuters, le 12 décembre 2007, consulté le 19 novembre 2013
  13. State Grid Corporation, site International Rivers, consulté le 4 février 2014
  14. Kirk Herbertson, Fooling China's dam builders, site China dialogue, le 6 avril 2012, consulté le 4 février 2014
  15. Malaysia: Indigenous groups contest mega-dams in Sarawak, site Minority Voices Newsroom, 15 juin 2012, consulté le 4 février 2014
  16. David Winning et Chuin-wei Yap, China's State Grid to Buy Brazilian Power Firms, Wall Street Journal, le 22 décembre 2010, consulté le 31 janvier 2014
  17. Vanessa Dezem, China’s State Grid Expands in Brazil With Belo Monte Contract, Bloomberg, le 17 juillet 2015, consulté le 28 juillet 2015
  18. Henrique Almeida et Anabela Reis, Portugal Agrees to Sell REN Stake for 592 Million Euros, Bloomberg, le 2 février 2012, consulté le 18 mai 2015
  19. Hockey approves China State Grid power buy, Business Spectator, le 20 décembre 2013, consulté le 31 janvier 2014
  20. Malcolm Maiden, China's State Grid powers up in Australia, The Sydney Morning Herald, le 18 mais 2013, consulté le 31 janvier 2014
  21. Cession d'une part du réseau électrique italien au chinois SGCC, Reuters, site de Challenges, le 24 juillet 2014, consulté le 24 juillet 2014
  22. Le chinois SGCC finalise l'acquisition de 35 % des actions de l'italien CDP Reti, Centre d’informations sur internet de Chine, le 1er décembre 2014, consulté le 11 décembre 2014
  23. « Actionnaires et participations de CDP Reti », sur www.cdp.it (consulté le )
  24. La Chine à l'offensive dans l'électricité au Brésil, Les Échos, 25 janvier 2017.
  25. « Airbus Helicopters livre le premier H215 chinois », sur Aerobuzz, (consulté le ).