Stanislas de Clermont-Tonnerre

homme politique français

Stanislas Marie Adélaïde, comte de Clermont-Tonnerre, né le , assassiné à Paris le , est un officier et homme politique français, partisan d'une monarchie constitutionnelle.

Stanislas de Clermont-Tonnerre
Stanislas Marie Adélaïde par Adolf Ulrik Wertmüller (1781).
Fonctions
Président de l'Assemblée constituante
14 -
Président de l'Assemblée constituante
17 -
Titre de noblesse
Comte
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 34 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Homme politique, militaireVoir et modifier les données sur Wikidata
Famille
Père
François Joseph de Clermont-Tonnerre (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Marie Louise Josephine Delphine de Rosières de Sorans (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Parti politique
Grade militaire

Biographie

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Jeunesse

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Né au château d'Hamonville, à Mandres-aux-Quatre-Tours (duché de Bar), le , Stanislas est le fils aîné du marquis François-Joseph de Clermont-Tonnerre (1726-1809) et de sa première épouse, Marie Anne de Lentilhac de Gimel, ainsi que le petit-fils du duc Gaspard de Clermont-Tonnerre (1688-1781), maréchal de France.

Suivant la carrière des armes, il devient colonel du 1er régiment de cuirassiers.

Carrière politique

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Élu en 1789 premier député de la noblesse de Paris aux États généraux, il conduit avec le duc d'Orléans le groupe de 47 députés de la noblesse qui rejoignent l'Assemblée nationale le , après le serment du Jeu de paume. Il sera élu président de l'Assemblée nationale à deux reprises, le , puis le de la même année (le président de l’Assemblée nationale était élu pour 15 jours et n’était pas directement rééligible).

Dans un discours célèbre fin , il prend position pour l'accession des Juifs à la citoyenneté en déclarant : « Il faut tout refuser aux Juifs comme nation et tout accorder aux Juifs comme individus »[1]. Partisan d'une monarchie parlementaire à l'anglaise, il réclame l'établissement de deux Chambres et le veto itératif pour le roi. Avec Pierre Victor Malouet, il fonde successivement le Club des Impartiaux (1790), puis la Société des Amis de la Constitution monarchique, qui réunit les conservateurs de l'Assemblée partisans d'une monarchie tempérée à l'anglaise, les monarchiens, et rédige avec Jean-Pierre Louis de Fontanes le Journal des Impartiaux. Étranglée par les poursuites judiciaires et les manifestations hostiles, la Société doit fermer à la veille de la fuite du roi à Varennes ().

En , Clermont-Tonnerre publie une Analyse raisonnée de la Constitution française, qui constitue le premier ouvrage critique sur la question. Non rééligible à l'Assemblée législative qui succède à la Constituante, il publie ses Opinions en (quatre volumes in-octavo). En , il se joint à la conjuration Malouet qui prévoit de faire sortir Louis XVI de Paris non plus en cachette comme durant le triste épisode de Varennes, mais à la tête d’une petite troupe et de le conduire vers Rouen, où un bateau est prévu pour gagner l’Angleterre. Le , la reine, pour la sécurité de ses enfants et de ses gens, s'oppose au plan Malouet prévu pour le lendemain[2].

Décès

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Le , Clermont-Tonnerre est arrêté à Paris lors de la chute de la royauté. Il est relâché, mais est défenestré le même jour par des émeutiers alors qu'il se cachait dans la maison de Madame de Brassac[3].

Famille

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Portrait « en sultane » de Marie Louise Joséphine Delphine de Rosières de Sorans, connue sous le nom de « marquise de Clermont-Tonnerre[4] », par Élisabeth Vigée-Lebrun, 1785.

Il épouse en 1782 Marie Louise Joséphine Delphine de Rosières de Sorans (, Paris), dont il aura trois enfants. Seule leur fille aînée parviendra à l'âge adulte ; elle se mariera en 1803 avec Esprit Louis Charles Alexandre Savary de Lancosme (1784-1853), fils de Louis-Alphonse Savary de Lancosme. Marie Louise Joséphine fut dame de compagnie (1782-1789) de Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI. Elle épouse en secondes noces, en 1802, le dernier marquis de Talaru, sans postérité[5].

Œuvres

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  • Stanislas de Clermont-Tonnerre, Analyse Raisonnée De La Constitution Française Décrétée Par L'assemblée Nationale Des Années 1789, 1790 Et 1791, Paris, Migneret, (BNF 30250825)
  • Stanislas de Clermont-Tonnerre, membre de l'Assemblée nationale, Au peuple de Paris, , 27 p. (BNF 35944692)
  • Stanislas de Clermont-Tonnerre, Nouvelles observations sur les Comités des recherches, Paris, Dessenne, libraire, , 44 p. (BNF 37244220)

Sources partielles

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  • Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Stanislas de Clermont-Tonnerre » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource)
  • Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889, éd. Bourloton, Paris, 1889, tome 2, 2/CLEMENT_CLUSERET.pdf de Clément à Cluseret, p. 187.
  • Biographie universelle, ancienne et moderne, éd. Michaud frères, Paris, tome 9 (Cl-Co), p. 90-92.
  • François-Xavier Feller, Dictionnaire historique ou Histoire abrégée des hommes qui se sont fait un nom par leur génie, leurs talents, leurs vertus, leurs erreurs ou leurs crimes, éd. L. Lefort, Lille, 1832, tome 4, p. 45-46.
  • François Furet et Ran Halévy (dir.), Orateurs de la Révolution française, t. 1, Les Constituants, 1989, Paris, Gallimard (Bibliothèque de La Pléiade), pp. 1256-1261.
  1. Histoire des Juifs en France
  2. Mémoires de Malouet (publiés par son petit-fils le baron Malouet), 1868, Paris Librairie académique Didier et Cie, t. 2, p. 135.
  3. Courcelles, Histoire Généalogique et Héraldique des Paris de France,
  4. « Marquise de Clermont-Tonnerre » : titre de courtoisie, son beau-père vécut trop longtemps pour que son mari ait le temps de devenir marquis.
  5. « roglo.eu », Louis Justin Marie de Talaru (consulté le ).

Voir aussi

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Liens externes

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Bibliographie

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  • Charles Du Bus, Stanislas de Clermont-Tonnerre et l'échec de la révolution monarchique (1757-1792), Paris, F. Alcan, , 524 p.
    • Compte rendu : Eugène Lavaquery, « Charles Du Bus. Stanislas de Clermont-Tonnerre, et l'échec de la Révolution monarchique (1757-1792). », Revue d'histoire de l'Église de France, t. 18, no 80,‎ , p. 389-391 (lire en ligne)
    • Compte rendu : A. Hennebert, « Du Bus (Charles). Stanislas de Clermont-Tonnerre et l'échec de la Révolution monarchique (1757-1792). », Revue belge de philologie et d'histoire, t. 11, no fascicule 3-4,‎ , p. 797-799 (lire en ligne)
  • Richard Ayoun, Les Juifs de France, de l'émancipation à l'intégration (1787-1812), Paris, L'Harmattan, , 319 p. (ISBN 2-7384-5346-5), p. 66-70.
  • Judith Friedlander, « Les juifs et le droit à la différence : entre l'idéal de l'état-nation et le nationalisme des minorités », Les Cahiers du Centre de Recherches Historiques, no 9,‎ (DOI 10.4000/ccrh.2811, lire en ligne)
  • Patrice Rolland, "Penser la liberté religieuse en 1789: Stanislas de Clermont-Tonnerre", Revue française d'Histoire des idées politiques, No 49, Paris, 1er semestre 2019, pp. 65-99.
  • Jean-Guy Rens, "Pavane pour une révolution heureuse: Aperçu de la pensée politique de Stanislas de Clermont-Tonnerre (1757-1792)", Revue française d'Histoire des idées politiques, No 49, Paris, 1er semestre 2019, pp. 101-129.