Squatina squatina
L’ange de mer commun, l’ange de mer, l’angel, l’antjou, le bourget, l’anelot, le martrame ou mordacle[1] (Squatina squatina), est une espèce de poissons cartilagineux sélachimorphes. C’est une espèce en danger critique d’extinction (UICN) classée dans la liste des 100 espèces les plus menacées au monde. En France, à Nice, la baie des Anges lui doit son nom[2].
CRA2bcd+3d :
En danger critique
Répartition géographique
Description et caractéristiques
modifierCes poissons pourraient être décrits comme des requins très aplatis ou comme des raies au corps fusiforme. La queue est effilée et surmontée de deux courts ailerons dorsaux arrondis. Les nageoires pectorales, fusionnées avec le corps, forment deux « ailes » de part et d'autre du thorax - la tête est cependant séparée de cet ensemble, contrairement aux raies. Leur peau est brune avec des taches plus foncées, et la face ventrale est blanche[3]. Leur taille est comprise entre 1,83 et 2,44 mètres.
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Ancien dessin naturaliste.
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Spécimen observé à Lanzarote.
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Dessin d'une maxillaire, montrant les dents.
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Vidéo montrant la nage d'un ange de mer commun.
Habitat et répartition
modifierIl se rencontre au niveau du plateau continental des côtes du nord-est de l’Atlantique, du sud de la Norvège à l’ouest du Sahara et en Méditerranée, entre les latitudes 65° N and 15° N, à 150 mètres de profondeur.
Une population encore importante survit aux îles Canaries, et notamment à Lanzarote.
Biologie
modifierL’ange de mer se tient généralement à l'affût à demi-enterré sur le fond en attendant qu’une proie passe à sa portée. Il se nourrit de poissons osseux, de raies, de crustacés et de mollusques. Il est ovovivipare.
Utilisation
modifierSelon Pline l'ancien (qui nomme déjà cet animal squatina dans son Histoire Naturelle), la peau de ce poisson, épaisse, rugueuse et couverte de denticules, était utilisée dans l'antiquité pour polir le bois et l'ivoire.
Menaces et conservation
modifierCette espèce est considérée par les halieuticiens comme en danger critique d'extinction depuis 2006 et classée dans la liste des 100 espèces les plus menacées au monde par l'UICN depuis le UICN (23 janvier 2023)[4]. Le nombre d'individus a diminué d'au moins 80 % ces 45 dernières années. Le déclin de l'espèce est majoritairement dû aux activités humaines, l'ange de mer étant souvent une victime collatérale de la pêche intensive, notamment au chalut[5].
Voir aussi
modifier- Liste rouge de l'UICN (liste des espèces en danger critique d'extinction).
Liens externes
modifier- (en + fr) Référence FishBase :
- (fr + en) Référence ITIS : Squatina squatina (Linnaeus, 1758)
- (en) Référence Animal Diversity Web : Squatina squatina
- (en) Référence NCBI : Squatina squatina (taxons inclus)
- (en) Référence Catalogue of Life : Squatina squatina (Linnaeus, 1758) (consulté le )
- (fr) Référence INPN : Squatina aculeata (Linnaeus, 1758) (TAXREF)
- (fr) Référence DORIS : espèce Squatina squatina
- (en) Référence UICN : espèce Squatina squatina (consulté le )
- Terré dans le sable, cet ange de mer attend le meilleur moment pour attaquer
Références
modifier- (en) Référence UICN : espèce Squatina squatina (Linnaeus, 1758)
- « La Baie des Anges à visiter d'Antibes à Nice | Provence 7 », (consulté le ). L'écrivain niçois Francis Gag (1900-1988) témoigne de l'extermination des anges de mer : les pêcheurs poussaient un charreton sur lequel gisaient ces poissons nommés en provençal pei ange (« poisson-ange ») précédé d'une pescairis (femme de pêcheur) qui criait Venés, venés vèire la marrida bestiassa que destrugue lou aret dòu paure pescadou ! (« Venez, venez voir la mauvaise bête qui détruit les filets du pauvre pêcheur ! ») : Francis Gag et Françoise Arnulf, Nice au fil des jours et des saisons, Éditions Alp'Azur 1985, (ISBN 2-902700-11-3), page 118.
- DORIS, consulté le 10 mai 2019
- UICN, consulté le 23 janvier 2023
- (en) IUCN, « Squatina squatina: Morey, G, Barker, J., Hood, A., Gordon, C., Bartolí, A., Meyers, E.K.M., Ellis, J., Sharp, R., Jimenez-Alvarado, D. & Pollom, R.: The IUCN Red List of Threatened Species 2019: e.T39332A117498371 », International Union for Conservation of Nature, (DOI 10.2305/iucn.uk.2019-1.rlts.t39332a117498371.en, consulté le )