Solitude d'Israël
Solitude d’Israël est un essai de Bernard-Henri Lévy paru le aux éditions Grasset.
Solitude d’Israël | |
Auteur | Bernard-Henri Lévy |
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Pays | France |
Genre | Essai |
Éditeur | Grasset |
Date de parution | |
Nombre de pages | 174 |
ISBN | 978-2246838722 |
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Résumé
modifierPlaidoyer pour Israël dans sa lutte contre le Hamas, Solitude d’Israël fait suite à L'Esprit du judaïsme et à L’Empire et les cinq rois, des ouvrages où Bernard-Henri Lévy expose sa conception de la culture juive, notamment sur le plan éthique et philosophique, mais aussi ses inquiétudes en ce qui concerne la survie des juifs dans le monde.
« Jamais de ma vie, je n’ai eu aussi peur pour Israël », déclare BHL en présentant ce livre qui constitue son troisième volet sur le judaïsme[1].
Accueil
modifierLe livre est un best-seller, classé dans le Top 50 des meilleures ventes d’essais et d’ouvrages de référence durant 6 semaines après sa sortie en librairie[2], accueilli favorablement par la critique en règle générale.
« Bernard-Henri Lévy signe un excellent essai, où il démonte un à un les arguments antisionistes », note Vincent Jaury dans Transfuge. « Certes, rappelle-t-il, ce n’est pas la première fois qu’Israël se sent seul. À chaque guerre contre Israël, c’est la même rengaine. Israël fautif, comme les juifs depuis toute éternité. C’est si simple. Mais cette fois-ci, l’événement est d’une telle ampleur que sa solitude semble immense »[3].
« Comment penser un événement qui se révèle strictement impensable ? » se demande Nathan Devers en mettant en jeu le pogrom du 7 octobre 2023 en Israël. « Face à cet événement, constate Devers, Bernard-Henri Lévy éprouve un sentiment étrange, évident et sinistre, immédiat et pourtant revenu des siècles : celui de l’indépassable, de l’intime solitude d’Israël »[4].
« En racontant le “plus vieux peuple persécuté du monde”, confronté, le 7 octobre, à “la plus vieille de toutes les haines” et à sa solitude, Bernard-Henri Lévy a, selon Mathieu Laine dans Les Échos, écrit l’un de ses plus grands livres »[5].
« Il y a un avant et un après 7 octobre, et l’intention de Bernard-Henri Lévy est précisément de chercher à penser cet après à partir de la déchirure de l’Événement », selon Manon Grimaud dans La Règle du jeu[6].
« “Dans un monde assailli par la plus atroce barbarie”, [BHL] rejoint l’historien et résistant Marc Bloch pour trouver dans “la généreuse tradition des prophètes hébreux” une raison de croire et de lutter », remarque Sébastien Lapaque dans Le Point. « Par là, il répond à tous ceux qui crient “Vive la mort !” en leur opposant la vocation des Juifs sur la terre : choisir la vie »[7].
« Le philosophe fait l’anatomie de la tragédie du 7 octobre », pour Alexandre Devecchio dans Le Figaro. « Un événement qui aurait dû ébranler la conscience universelle et que beaucoup ont pourtant tenté de refouler, abandonnant l’État hébreu à sa solitude, regrette-t-il. Enfin, BHL répond également aux critiques visant Tsahal et aux procès en génocide contre Israël. Il démontre pourquoi l’État juif n’est pas un État colonial et déconstruit le mythe de l’innocence du monde arabo-musulman dans les crimes nazis »[8].
« Quel avenir peut espérer un monde qui oublie ? C’est l’inquiétude qui imprègne le dernier ouvrage de Bernard-Henri Lévy, Solitude d’Israël », selon Laureline Dupont et Thomas Malher dans L’Express. « Alors que des coalitions internationales s’étaient formées pour détruire Al-Qaeda, puis Daesh, personne, regrette le philosophe, ne vient aider Israël à mener la guerre contre le Hamas »[9].
Pour BHL, c’est « bien plus que la survie de l’État hébreu qui se joue dans ce conflit au Proche-Orient. Mais – comme en Ukraine – une guerre de civilisation entre le monde libre et la tyrannie », observent Charles de Saint Sauveur et Robin Korda dans Le Parisien[10].
Premier objectif de BHL : « Convaincre les démocraties que le combat d’Israël est aussi le leur, telle est la mission impossible qu’il s’est fixé pour tenter de briser la spirale de la solitude juive », selon Anna Cabana dans La Tribune. « Le deuxième dessein du livre n’est pas moins ambitieux : persuader les Juifs de ne pas se donner à l’extrême droite et de ne pas se laisser terroriser »[11].
« Ce livre, fort, puissant, dense, est le “J’accuse” de BHL. Un texte qui s’inscrit non seulement dans la littérature, mais aussi dans la lignée des meilleurs essais de géopolitique », pour Éliette Abécassis dans Elle[12].
En saluant dans Challenges la parution de Solitude d’Israël, Maurice Szafran précise : « Bernard-Henri Lévy, depuis des décennies, milite en faveur de la création d’un État palestinien ; il a toujours appartenu au “camp de la paix” qui croyait avoir triomphé après les accords d’Oslo en 1993 ; il abhore Benyamin Netanyahou »[13].
Laurence Ferrari dans Paris Match conçoit que « le philosophe célèbre l’esprit du sionisme » à sa manière, en retenant notamment ce passage de son livre : « Il faut que se lève chez les Palestiniens une force prête à dire : nous sommes prêts au partage »[14].
Alexandra Schwartzbrod organise pour Libération une rencontre entre Bernard-Henri Lévy et Pierre Haski, à l'occasion de la sortie de leurs livres respectifs, le premier résolument pro-israélien, le second résolument pro-palestinien, l’un et l’autre « irréconciliables », note Schwartzbrod, néanmoins le dialogue a lieu entre eux : « Autant je partage votre jugement sur le 7 octobre, déclare Haski, autant je suis en désaccord sur le reste : vous partez du 7 octobre pour délégitimer les Palestiniens de A à Z. » — « Je ne dis pas les Palestiniens de A à Z, je n’essentialise personne, répond Lévy. Les Palestiniens modérés, favorables à la paix, anti-totalitaires, ceux-là sont mes frères. »[15]
« Ce livre sans illusions n’est pas sans espoir », note Roger-Pol Droit dans Le Monde. « Analyse, pamphlet et plaidoyer, traversé de colère et d’angoisse, porté par l’urgence immédiate et la mémoire longue, il est soutenu par un chant d’amour. Dans la complexité des ténèbres, malgré l’atrocité de la guerre, il clame que “l’âme, l’esprit et le génie du judaïsme tiennent bon”. Intime conviction : si ce n’était plus le cas, c’en serait fini de l’humain »[16].
« Ce livre de Bernard-Henri Lévy est important, car il répond à la question du sens de la présence d’Israël dans le monde », constate Haïm Korsia, grand-rabbin de France, dans Le Journal du dimanche. « Les dernières pages sont les plus bouleversantes. Malgré un désespoir qui semble inextinguible, l’écrivain nous ouvre la porte de l’espérance »[17].
« BHL a retrouvé l'idée de la parabole talmudique (Berakhot 61a) du Renard et du Poisson : Un renard vit dans une rivière un poisson qui fuyait les pêcheurs. Il lui dit : “Viens sur la terre ferme et je te protégerai.” Le poisson lui rétorqua : “Es-tu vraiment celui dont on dit qu'il est le plus sage des animaux ? Tu es un sot ! Si déjà dans notre élément qu'est l'eau je suis menacé, à plus forte raison si j'en sors !” », ajoute Haïm Korsia dans Le Point. « Israël doit rester dans sa vocation pour espérer survivre […]. Et il ne le fera jamais s'il abdique ce qu'il est fondamentalement. C'est la grandeur de ce livre de ne pas éluder l'adresse à Israël. »[18].
Notes et références
modifier- Bernard-Henri Lévy, « Chéma Israël», Actualité juive, 21 mars 2024
- Édisat, statistiques de l’édition, Solitude d’Israël[1]
- Vincent Jaury, « Bernard-Henri Lévy, Solitude d’Israël, indispensable livre de combat »,Transfuge, 20 mars 2024[2]
- Nathan Devers, « Le concept du 7 octobre »,Transfuge, 1er mars 2024
- Mathieu Laine, « Le chant de BHL pour Israël », Les Échos, 29 mars 2024[3]
- Manon Grimaud, « Israël et la déchirure de l’Évènement », La Règle du jeu, 20 mars 2024[4]
- Sébastien Lapaque, « Plaidoyer pour Israël », Le Point, 14 mars 2024
- Alexandre Devecchio, « Pas une terre, sur cette planète, qui soit un abri pour les Juifs, voilà ce qu’énonce le 7 octobre », Le Figaro, 19 mars 2024[5]
- Laureline Dupont et Thomas Malher, Entretien avec Bernard-Henri Lévy, L’Express, 24 mars 2024 [6]
- Charles de Saint-Sauveur et Robin Korda, « Bernard-Henri Lévy : “Il faut aider Israël à vaincre le Hamas” », Le Parisien, 16 mars 2024[7]
- Anna Cabana, « La prière de BHL », La Tribune, 17 mars 2024[8]
- Éliette Abécassis, « Bernard-Henri Lévy », Elle, 28 mars 2024
- Maurice Szafran, « Aimer Israël », Challenges, 21 mars 2024
- Laurence Ferrari, « Bernard-Henri Lévy : « Depuis la naissance d’Israël, ses ennemis veulent sa mort », Paris Match, 21 mars 2024 [9]
- Entretien entre Bernard-Henri Lévy et Pierre Haski, présenté par Alexandra Schwartzbrod, Libération, 23 mars 2024[10]
- Roger-Pol Droit, « Fidèle à Israël, indéfectiblement… », Le Monde, 12 avril 2024[11]
- Haïm Korsia, « Israël ou la ligne de front du combat des Lumières », Le Journal du dimanche, 17 mars 2024
- Haïm Korsia, « Bernard-Henri Lévy et le destin d’Israël », Le Point, 20 mars 2024[12]