Expansion de l'Empire ottoman

Empire Ottoman d'environ 1450 à 1570

L’expansion de l’Empire ottoman à partir de son noyau originel en Asie mineure se réalise du XIVe au XVIIIe siècle, en direction des régions voisines d’Anatolie, d’Europe du Sud-Est, du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.

Carte de l’expansion de l’Empire ottoman avec les détails.

Après la domination des Omeyyades et des Abbassides, les dynasties turques s’imposent, tout d’abord avec les Seldjoukides, puis avec les Ottomans qui, à l’époque des beylicats, s’établissent dans l’actuelle province d’Eskişehir[1],[2]. Là, le beylicat d’Ertuğrul est fondé par une famille issue des Kayı, l’une des vingt-quatre tribus turciques oghouzes qui avaient conquis l’Anatolie au XIe siècle[3]. Son expansion qui réunifie les autres beylicats en fait un empire qui, en 1453, conquiert Constantinople, mettant fin à l’Empire romain d'Orient que l’Empire ottoman remplace, héritant de sa civilisation, de son architecture, de ses sciences et de ses populations (y compris chrétiennes) mais apportant une religion nouvelle, l'islam, et créant de nouvelles formes artistiques. Cet empire musulman, dont le sultan devient aussi calife, couvre les régions méditerranéennes de l'Asie, de l'Afrique et de l'Europe du Sud-Est ainsi que les rives de la mer Noire et, par moments, les rives occidentales de la mer Caspienne. À son extension maximale il couvre 5 200 000 km2 soit près de dix fois la France[4].

Chronologie

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Du VIIe au XIVe siècle :

Expansion de l'Empire ottoman

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L'expansion ottomane commence avec la prise d'Andrinople sur les Byzantins en 1361 ou 1369, puis la conquête des beylicats d'Anatolie. Interrompue par la défaite d'Ankara en 1402 contre Tamerlan, elle reprend sous les héritiers de Bayezid. La prise de Constantinople par Mehmed II, dit le Conquérant, en 1453, dote les Ottomans d'une nouvelle capitale et fait d'eux une grande puissance à la charnière de l'Europe et de l'Asie. Après Constantinople, Mehmed II soumet grâce à l'armée ottomane la péninsule des Balkans (sauf Belgrade qui lui résiste en 1456), puis en 1477, la Bosnie et l’Herzégovine. Son successeur, le sultan Sélim Ier, repousse vers l'est la Perse des Séfévides et conquiert le sultanat mamelouk d'Égypte.

Soliman le Magnifique

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Soliman le Magnifique monte sur le trône en 1521 et devient le plus grand des sultans ottomans. Il conquiert Belgrade en 1521, occupe Rhodes en 1520 où se trouvent les Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem qui se déplacent à Malte que Charles Quint leur donne. Il reçoit les régence d'Alger, de Tunis et Tripoli. Il assiège Vienne et défait le roi de Bohême et de Hongrie, Louis II, qui est tué en 1526. En 1529, l’armée turque conquiert Buda en Hongrie.

En 1538, Charles Quint, le Pape, les Hospitaliers et Venise s’allient pour affronter la flotte turque au large de l’Albanie. Il n’en ressort aucun vainqueur jusqu'à la défaite de Lépante où les Européen prennent le dessus. Soliman s’allie avec la France qui dispose de nombreux intérêts commerciaux avec les Turcs.

D’importants succès sont obtenus grâce au corps de fantassins des Janissaires. Soliman meurt en 1566.

La Méditerranée et l'Empire ottoman – La bataille de Lépante

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Carte de l'expansion de l'Empire ottoman avec ses états vassaux.

Sélim II succède à Soliman et continue sa politique expansionniste. Ils sont les maîtres de la mer Méditerranée, grâce aussi à l’alliance avec la France.

En 1565, les Ottomans attaquent Malte, mais les Hospitaliers repoussent l’assaut et deviennent « le rempart de la Chrétienté [contre les Ottomans] ». Charles Quint, en 1535, lance contre les Turcs une croisade soutenue par le pape Paul III, les Portugais et les Hospitaliers. Il prend Tunis, libérant 20 000 prisonniers chrétiens. En 1541, il cherche à conquérir Alger, mais l’attaque échoue.

En 1570, les Turcs reprennent Tunis et assiègent Chypre, après avoir lancé un ultimatum à Venise. Ainsi, le , se conclut la « Sainte Ligue » entre l’Espagne, Venise, le pape Pie V, le duc de Savoie, l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, ainsi que d’autres républiques italiennes. En octobre, la Sainte Ligue se met en marche et, le 7, à la bataille de Lépante, obtient une victoire contre la flotte turque ; 80 navires turcs sont coulés, 130 capturés et 50 000 Turcs sont tués ou fait prisonniers. Pie V instaure alors la fête de Notre Dame des Victoires, fixée ensuite par Grégoire XIII comme fête de Notre Dame du Rosaire.

Les divisions des princes chrétiens favorisant un retour des musulmans, Venise abandonne la Sainte Ligue et conclut une paix séparée avec Sélim II.

En 1661, l’archiduc Léopold d’Autriche tente de reconquérir la Hongrie, mais en vain, et en 1663, les Ottomans atteignent Presbourg et menacent Vienne. S’ensuit une nouvelle coalition qui obtient une victoire en 1664 contre les Turcs. Puis Vienne est à nouveau assiégée jusqu’à ce que, le , à Kahlenberg, en Autriche, les forces chrétiennes, sous la conduite du duc Charles V de Lorraine et du roi de Pologne, battent les Ottomans par une victoire totale.

Le nouveau sultan, Soliman II, capitule sur tous les fronts. Par l’accord de Karlowitz, en 1699, le Saint-Empire romain germanique s’attribue la Hongrie, la Croatie, la Transylvanie et la Slavonie; Venise s’octroie une grande partie de la Dalmatie, et la Pologne, d’autres régions plus au nord.

Après la défaite de Vienne, commence le déclin ottoman. Le , le prince Eugène de Savoie bat encore les Ottomans.

La Pologne, la Russie, l'Empire ottoman et les chrétiens orthodoxes et orientaux

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Carte de l'Empire ottoman en 1801.

Avec la chute de Constantinople et le mariage entre Ivan III et la fille du dernier empereur byzantin, la Russie s'affirme comme héritière historique du patrimoine orthodoxe byzantin et siège de la « troisième Rome ». Les tsars se considèrent comme les protecteurs des chrétiens orthodoxes. Plusieurs guerres les opposent au khanat de Crimée, vassal des Ottomans[5].

La République polono-lituanienne, qui étend sa souveraineté sur l'Ukraine, affronte l'Empire ottoman dans les guerres polono-turques. Après 1699, la Pologne, politiquement affaiblie par le régime de la Liberté dorée, ne constitue plus un danger pour les Ottomans.

Les guerres russo-turques, au contraire, représentent une menace grandissante. Pierre le Grand occupe brièvement Azov, sur la mer Noire, de 1696 à 1711, mais doit y renoncer. C'est Catherine II de Russie (1729-1796) qui impose l'hégémonie russe en Europe orientale : elle songe à restaurer l’ancien Empire byzantin et chasser le sultan de Constantinople. Les Russes vainquent les Turcs sur la mer Noire en 1768, et détruisent leur flotte. En 1770, une flotte russe venue de la mer Baltique fait le tour de l'Europe et fait irruption dans la mer Égée, déclenchant une révolte des Grecs. Catherine II conquiert l’Ukraine et la Crimée, mais ne réussit pas à s'emparer des Détroits. En effet, les Turcs détruisent la flotte russe lors d’une nouvelle bataille sur la mer Noire et, en 1792, la tsarine doit signer le traité de paix de Jassy qui modère ses projets.

Frise chronologique

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Notes et références

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  1. (tr) Fahmettin Başar, İslâm Ansiklopedisi, t. 11, (lire en ligne  ), pp.314-315
  2. « Le monde méditerranéen, 15.000 ans d'histoire », sur Google Books (consulté le ).
  3. « De l'Asie mineure à la Turquie », sur Google Books (consulté le ).
  4. Peter Turchin, Jonathan M. Adams, Thomas D. Hall: East-West Orientation of Historical Empires and Modern States. In: Journal of World-Systems Research, vol. XII, no II, 2006, p. 218–239 et 223. PDF
  5. Georges Florovsky, Les Voies de la théologie russe, Paris 1937, en français par J.-C. Roberti, Desclée de Brouwer Éds., Paris 1991, p.150.

Sources

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Annexes

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Articles connexes

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Liens externes

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