Simca Aronde

automobile

La Simca Aronde est une berline familiale, fabriquée de 1951 à 1963 par le constructeur automobile français Simca, firme fondée à la fin de l'année 1934 par Fiat comme filiale française, pour échapper aux exorbitants droits de douane de l'époque, en vigueur avant l'instauration du Marché commun de 1957.

Simca Aronde
Simca Aronde
Simca Aronde 1300.

Marque Simca
Années de production Mai 1951 - Mars 1964
Production 1 274 819[1] exemplaire(s)
Classe Familiale
Usine(s) d’assemblage Drapeau de la République française Nanterre
Moteur et transmission
Énergie Essence
Moteur(s) Moteur Fiat:
1 221 cm3
Moteur Flash:
1 089 cm3
1 290 cm3
Moteur Rush:
1 290 cm3
Transmission Propulsion, 4 rapports
Masse et performances
Masse à vide 940 - 1 090 kg
Châssis - Carrosserie
Carrosserie(s) Berline, coach, break, coupé, cabriolet, fourgonnette, camionnette
Dimensions
Longueur Berline : 4 007 mm
Berline P60 : 4 189 mm
Largeur Berline : 1 558 mm
Berline P60 : 1 567 mm
Hauteur Berline : 1 468 mm
Berline P60 : 1 427 mm
Break : 1 539 mm
Chronologie des modèles

Le mot « Aronde » signifie en ancien français « hirondelle », ce qui était le symbole de la marque Simca.

En 1956, l'Aronde est la voiture la plus vendue en France[2].

Historique

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La Simca Aronde a été présentée le [1] sous le nom Simca 9 Aronde. C'est la première Simca à carrosserie monocoque. Contrairement aux Simca précédentes construites sous licence Fiat, l'Aronde n'est pas la version francisée d'un modèle Fiat existant, cependant on ne peut s'empêcher de la comparer à la Fiat 1400 sortie un an plus tôt et qui possède une structure analogue.

En fait, la Simca 9 Aronde et la Fiat 1400 ont été élaborées conjointement chez le grand emboutisseur américain Budd, spécialiste des carrosseries monocoques (sans châssis : sous entendu, sans châssis séparé) tout acier. On peut dire que les deux voitures sont demi-sœurs. Bien entendu, Simca va occulter complètement cette filiation pour faire passer le message auprès des journalistes qui écriront que « l'Aronde est la première vraie Simca et non plus une Simca-Fiat ». En fait, si la carrosserie n'est effectivement pas calquée sur la Fiat 1400, elle conserve le moteur Fiat de l'ancienne Simca 8.

Trois générations d'Aronde se sont succédé : la 9, la 1300 ou 90A et la P60 (sensiblement restylée) .

Simca 9 Aronde (1951 – 1955)

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Simca 9 Aronde, 1re série.

La Simca Aronde a été construite de 1951 à 1955. La première série (9 Aronde) a été produite pour les modèles 1951 à 1953 (avec calandre en podium) et la seconde (Aronde) pour les modèles de 1954 à 1956 (avec calandre en arc de cercle).

La Simca 9 Aronde fut présentée le [1], c'est la première Simca à carrosserie monocoque. Contrairement aux Simca précédentes sous licence Fiat, elle n'est pas identique (homothétique) à un modèle Fiat, mais elle ressemble fortement à la Fiat 1400.

La Simca paraît très moderne face à la Citroën Traction Avant ou à la Peugeot 203 de l'époque. Son style se ressent de la forte influence américaine de l'immédiat après-guerre, avec une ligne du style ponton, avec des ailes intégrées au reste de la carrosserie, dont elle fut une des premières représentantes parmi les voitures françaises. Pour son époque, elle disposait d'une grande surface vitrée.

La 9 Aronde est techniquement très classique, restant fidèle à la propulsion. Elle est mue par un moteur Fiat de 1 221 cm3, identique à celui qui équipait les Simca 8 1200 qu'elle remplace mais disposant de 45 ch SAE[1].

Ses qualités étaient une direction précise et légère, sa nervosité et un bon freinage par rapport à ses rivales. On pouvait lui reprocher un essieu arrière sautillant et inconfortable, une commande de boîte de vitesses très imprécise et une première non synchronisée.

L'intérieur des Simca 9 Aronde modèles 1951 est tapissé d'un tissu rayé noir et blanc vite surnommé par la concurrence « le drap des déportés » car la guerre, avec l'atrocité des camps de concentration nazis était encore dans tous les esprits, il sera vite remplacé. Ces premières versions ont une batterie de 12 V sous la banquette avant. La 9 Aronde 1951 se reconnaît par le monogramme de calandre à fond noir et le pare-chocs arrière en une seule pièce, contre trois à partir de 1952[3].

La deuxième série varie par sa calandre, ses feux arrière en plastique puis des jantes de 14 pouces au lieu de celles de 15 pouces de la première série[4] ce qui lui donne l'appellation de surbaissée.

Déclinaisons

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Lancée en 1951, la Simca Aronde berline connaît très vite le succès. Le patron de l'époque, Henri Théodore Pigozzi, en manager visionnaire, va imposer, bien avant tout le monde, des déclinaisons nombreuses pour chacun de ses modèles.

Avec la « Grand Large », H.T. Pigozzi va imposer une version poussée du moteur 1,3 litre pour équiper une variante de carrosserie inédite en France, le coupé-berline (ou « coach »), directement inspiré de modèles américains. Cette carrosserie ressemblait à une berline deux portes sans montant central avec la vitre latérale arrière entièrement descendante. En 1956, elle bénéficie d'une augmentation de puissance du moteur, passant de 45 ch d'origine à 48 ch avec le moteur « Flash ». La production entre 1953 et 1959 a été d'environ 80 000 exemplaires.

La version « Châtelaine » est un break de chasse, bénéficiant d'une large surface vitrée ; la « Commerciale » est une fourgonnette tôlée avec fenestrons ; la « Messagère » est une fourgonnette tôlée et l'« Intendante » est une camionnette bâchée.

Simca 9 Sport

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La gamme Aronde s'enrichit également des modèles Simca Sport dessinés par les stylistes de Facel-Métallon et produits chez ce carrossier, à savoir les très élégants « Coupé de Ville » et cabriolet « Week-end ».

Aronde 1300

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L'Aronde 1300 a été construite pour les modèles 1956 à 1958.

Les lignes de la carrosserie dite « Océane », qui intègre une partie arrière allongée dotée d'ailerons, étaient inspirées d'une voiture américaine : la Kaiser 1953. La ressemblance la plus frappante se situant au niveau de la calandre. L'Aronde 1300 reçoit le moteur « Flash » de 1 290 cm3 et un tableau de bord circulaire tandis que la direction est revue[1].

Le « Coupé de ville », qui s'est démocratisé en 1955, et le cabriolet « Week-end »[5] adoptent le même moteur 1300 pour l'année modèle 1956. Le coupé « Plein-ciel » (nom choisi pour souligner une nouveauté : le pare-brise panoramique[6]) et le cabriolet « Océane » les remplacent à l'automne.

En 1957, Simca, faisant preuve de sa maîtrise des relations publiques, a su donner un grand retentissement à l'opération de records du monde qui faisait rage entre les grands constructeurs de cette époque. Une Aronde strictement de série fut prélevée le sur la chaîne de production, la 538 080e produite depuis 1951. Le départ fut donné sur l'autodrome de Montlhéry le à h 1 : la voiture tourna pendant 38 jours et 37 nuits, pour arriver le à 14 h après 100 000 km parcourus à une moyenne de 113 km/h.

Simca utilisera la performance pour lancer la berline Montlhéry pour les modèles 1958 avec le moteur « Flash Spécial »[1].

Aronde P60

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La Simca Aronde P60, P pour « Personnalisée », car il était proposé un grand choix de combinaisons de peintures bicolores pour les carrosseries, mais aussi pour Poissy (site de production)[7] et 60 pour la décennie à venir (sous-entendu « en avance sur son temps ») a été construite pour les modèles 1959 à 1963.

 
Projet Aronde « Bacalan », refusé.

Une première série de P60 fut refusée par Henri Pigozzi, alors qu'il en avait déjà été produit 750 exemplaires, tous de couleur noire, avec des différences avec la P60 finale, non au niveau de la ligne générale, mais au niveau du traitement des formes, de la calandre, des pare-chocs avant (en deux parties), des ailes et des feux arrière. Celles-ci furent stockées dans un entrepôt (hérité de Ford SAF) à Bordeaux dans le quartier industriel de Bacalan, puis écoulées dans le cadre d'accords compensés vers les républiques communistes de l'Europe de l'Est où elles furent souvent utilisées comme taxis collectifs.

Quelques rares exemplaires restés en France furent proposés avec une forte réduction aux employés de la firme avec interdiction de les revendre à un tiers et sinon de les ramener à Poissy (vraisemblablement pour être détruits). Il reste aujourd'hui une poignée de survivantes faisant la joie des collectionneurs, désignées sous le nom de Simca Bacalan.

 
Simca Aronde P60 Élysée.
 
Simca Aronde P60 (1959).

La P60 produite en grande série avait des lignes plus tendues et plus modernes. Elle connut deux motorisations : le moteur « Flash », puis avec le moteur « Rush » à cinq paliers en 1961[1] elle perdit officiellement le nom d'Aronde P60 pour celui d'Aronde Rush, mais l'habitude populaire persista d'appeler P60 ce modèle quel que soit son moteur.

Le , elle fut remplacée par la Simca 1300[1].

Au total, 1 400 000 Aronde ont été construites. C'est principalement grâce à ce modèle que Simca a été le second constructeur automobile français à la fin des années 1950. Simca avait le don de communiquer et s'y employa avec bonheur sur son modèle phare, durant toute sa carrière. Ainsi, l'Aronde bénéficia d'intenses et très efficaces campagnes de presse, recevant même « l'Oscar de la publicité » pour le lancement de la gamme P60.

Aronde Export

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Elle fut vendue aux États-Unis de 1958 à 1962.

Compétition et victoires

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Records du monde

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(Catégorie A1, Groupe 1, avec une voiture de classe 6 pilotée par Gauthier, Quinlin, Duhand, ainsi que R. et M. Turcey sur la piste de l’Autodrome de Linas-Montlhéry[8])

  • 25 000 kilomètres à 117,609 km/h de moyenne, le  ;
  • 50 000 kilomètres à 117,276 km/h de moyenne, le .

Dans la culture populaire

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Apparitions dans la bande dessinée

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  • Dans S.O.S. Météores d'Edgar P. Jacobs, paru en 1959, le chauffeur de taxi Ernest Brisson, qui accueille le professeur Mortimer à la gare de Versailles Rive-Gauche, conduit une Aronde 1300.
 
Taxi Aronde (1954), réplique de celle imaginée par Hergé dans L'Affaire Tournesol.
  • Dans plusieurs aventures de Jean Valhardi dessinées par Jijé (Valhardi contre le Soleil Noir, Le Gang du diamant, Le Mauvais Œil), les héros conduisent une Aronde. La raison de ce choix est donnée par Philippe Gillain : « Vous savez pourquoi Valhardi roule toujours en Simca ? C'est parce qu'en échange mon père tentait de négocier des rabais avec Simca. Il a acheté une Ariane 4. Je ne sais pas s'il est vraiment parvenu à obtenir ces fameuses réductions, mais quand je vois que Valhardi conduit encore une Simca sur la couverture de Rendez-vous sur le Yukon, je me dis que cela a bien pu être le cas…[9]. »
  • Une aventure de Jacques Gipar, tome 4, la femme du notaire : le journaliste-enquêteur Gipar conduit une Aronde neuve. Un des auteurs est Thierry Dubois.

Quelques films où apparaissent les Aronde

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Notes et références

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  1. a b c d e f g et h Bruno Poirier, Guide Simca - Tous les modèles de 1934 à 1964, éditions E.P.A.
  2. En 1955, le titre était détenu par la Renault 4CV ; en 1957, il le sera par la Renault Dauphine.
  3. Jean-Patrick Baraille et Paul Fraysse, Simca Aronde 1951-1958, éditions Pixel Press Studio.
  4. « SIMCA ARONDE : LES BERLINES », sur HISTOIRAUTO (consulté le ).
  5. http://histoirauto.eklablog.com/simca-aronde-coaches-coupes-et-cabriolets-p639431http://histoirauto.eklablog.com/simca-aronde-coaches-coupes-et-cabriolets-p639431 Histoirauto : Simca Aronde coaches, coupés et cabriolets.
  6. Aronde. Le Grand livre, par Michel G. Renou, éditions E.P.A.
  7. Simca 9, Aronde et P60, clubsimcafrance.fr
  8. Liste officielle des records de vitesse homologués par la FIA en catégorie A.
  9. Philippe Gillain, entretien avec Ch. & B. Pissavy-Yvernault, 4 avril 2014. Cité par Jérôme Dupuis dans son introduction de Valhardi : l'intégrale, volume 4, 2018, p. 16-18.

Bibliographie

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