Silène (plante)

genre de plantes

Silene

Les Silènes Écouter sont des plantes herbacées, annuelles ou vivaces du genre Silene appartenant à la famille des Caryophyllacées. Il comprend plus de 800 espèces, dont celles des anciens genres Cucubalus, Lychnis, Melandryum et Viscaria. Il s'étend sur les régions tempérées d'Europe, d'Amérique du Nord, d'Asie et d'Afrique.

La Silène est une plante sauvage que l'homme a parfois apprivoisée. Elle s'épanouit de manière spontanée dans les talus, les près et aux bords des routes[1].

Étymologie

modifier

Le nom du genre est certainement lié au personnage de Silène, père adoptif et précepteur de Dionysos, toujours représenté avec un ventre enflé semblable aux calices de nombreuses espèces, par exemple S. vulgaris (le Silène enflé) ou S. conica au calice en outre ou parce que les taches qu'on trouve sur les pétales de quelques Silènes ont la couleur du vin et rappellent ce dieu de l'ivrognerie[2].

Caractéristiques

modifier

Ce sont des plantes à feuilles opposées, glabres ou duveteuses. Les fleurs sont en grappes lâches. Le calice est tubulaire portant de 10 à 30 nervures et se termine par 5 dents. Les 5 pétales sont bilobés ou finement divisés en lanières. Il y a 10 étamines, et 3 (parfois 5) styles. Plusieurs espèces ont ou peuvent avoir des fleurs unisexuées (notamment S. dioica et S. latifolia). Dans ce cas le calice des fleurs femelles est généralement plus enflé que celui des fleurs mâles. Ce calice gamosépale enflé est peut-être une protection contre les bourdons munis d'un proboscis court (Bombus lucorum, Bombus terrestris, Bombus wurflenii) et qui ont tendance à perforer la base des sépales (laissant un trou caractéristique) pour atteindre le nectar produit par les petits nectaires sans assurer la pollinisation. Ce renflement est probablement un avantage adaptatif qui limite l'impact de ces pillards[3].

Beaucoup de Silènes ne s'ouvrent pas avant le crépuscule. Elles dégagent un fort parfum qui attire sur une relative grande distance les papillons de nuit qui viennent sucer leur nectar[4]. Selon le principe de l'allocation des ressources, il existerait un compromis évolutif entre différents traits d'attractivité : les fleurs blanches pollinisées principalement par les papillons nocturnes pour qui la vue est accessoire, n'investissent pas dans la coloration des pétales mais émettent des odeurs florales (en) qui contribuent à l'attraction de ces pollinisateurs et leur guidage vers les organes reproducteurs[5],[6].

Les fruits sont généralement des capsules loculicides (à 5 loges), portées par un "pied" et surmontées d'une couronne dentée qui se ferme par temps humide et s'ouvre en période sèche : ces mouvements assurent la dissémination des graines par autochorie[4]. Il faut enlever le calice qui est persistant pour voir ces capsules[7]. C'est une baie dans l'espèce Silene baccifera.

À partir du tissu placentaire de fruits de Silene stenophylla stockés par des écureuils il y a plus de 32 000 ans et retrouvés dans du pergélisol en Sibérie, des chercheurs ont réussi à régénérer cette plante.

Liste des espèces

modifier

Par région

modifier
 
Silene latifolia ou Silène à feuilles larges ou « compagnon blanc ».
 
Microbotryum violaceum (stricto sensu) parasitant les anthères de Silene nutans et provoquant la maladie du charbon des anthères.
  • Flore nord-africaine (espèces présentes en Algérie)

Liste complète

modifier

Selon Plants of the World online (POWO) (23 avril 2022)[10], le genre comprend les 887 espèces suivantes :

Prédateurs

modifier

La chenille du papillon de nuit (hétérocère) suivant se nourrit de silène :

Alimentation

modifier

Les pousses de silène sont comestibles[11].

Galerie

modifier

Voir aussi

modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

modifier

Liens externes

modifier

Notes et références

modifier
  1. Gerbeaud, « Silène », sur www.gerbeaud.com (consulté le )
  2. Annales des épiphyties, L'Institut National de la recherche agronomique, , p. 35.
  3. Gérard Guillot, La planète fleurs, Éditions Quae, (lire en ligne), p. 77.
  4. a et b (en) A. R. Clapham, Thomas Gaskell Tutin, E. F. Warburg (en), Flora of the British Isles, Cambridge University Press, , p. 87.
  5. (en) P.G. Kevan & H.G. Baker, « Insects as Flower Visitors and Pollinators », Annual Review of Entomology, vol. 28, no 1,‎ , p. 407-453 (DOI 10.1146/annurev.en.28.010183.002203).
  6. (en) Danny Kessler et al., « How scent and nectar influence floral antagonists and mutualists », eLife,‎ (DOI 10.7554/eLife.07641).
  7. Lambinon J. et al., Nouvelle flore de la Belgique, du G.-D. de Luxembourg, du Nord de la France et des régions voisines (Ptéridophytes et Spermatophytes), Meise, Jardin botanique national de Belgique, 6e éd., 2012, 1195 p. (ISBN 978-90-72619-88-4)
  8. Tela Botanica : Silene baccifera
  9. Bail. Soc. Bot. Fr., 1891, p. 217.
  10. POWO. Plants of the World Online. Facilitated by the Royal Botanic Gardens, Kew. Published on the Internet; http://www.plantsoftheworldonline.org/, consulté le 23 avril 2022
  11. Silvia Strozzi (trad. Marylène Di Stefano), Les plantes à table : spontanées, sauvages et aromatiques, Cesena (Italie), Macro Éditions, coll. « Art de Cuisine », , 96 p. (ISBN 978-88-6229-741-7), p. 50.