Sigoyer (Alpes-de-Haute-Provence)

commune française du département des Alpes-de-Haute-Provence

Sigoyer [sigɔje] est une commune française située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Sigoyer
Sigoyer (Alpes-de-Haute-Provence)
Village et église.
Blason de Sigoyer
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Provence-Alpes-Côte d’Azur
Département Alpes-de-Haute-Provence
Arrondissement Forcalquier
Intercommunalité Communauté de communes du Sisteronais-Buëch
Maire
Mandat
Michel Hernandez
2020-2026
Code postal 04200
Code commune 04207
Démographie
Population
municipale
98 hab. (2021 en évolution de −5,77 % par rapport à 2015)
Densité 6,4 hab./km2
Géographie
Coordonnées 44° 19′ 12″ nord, 5° 57′ 32″ est
Altitude Min. 482 m
Max. 945 m
Superficie 15,3 km2
Type Commune rurale à habitat très dispersé
Unité urbaine Hors unité urbaine
Aire d'attraction Sisteron
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Seyne
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte topographique de France
Sigoyer
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Sigoyer
Géolocalisation sur la carte : Alpes-de-Haute-Provence
Voir sur la carte topographique des Alpes-de-Haute-Provence
Sigoyer
Géolocalisation sur la carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur
Voir sur la carte administrative de Provence-Alpes-Côte d'Azur
Sigoyer

Géographie

modifier
 
Sigoyer et les communes voisines (Cliquez sur la carte pour accéder à une grande carte avec la légende).

Le village est situé sur un petit col, à 805 m d’altitude, surplombé par un château à 823 m[1].

Les communes limitrophes de Sigoyer sont Upaix (Hautes-Alpes), Thèze, Melve, La Motte-du-Caire et Vaumeilh.

Géologie

modifier
 
Massif des Alpes et localisation des Préalpes de Digne

Le territoire se situe en limite est des Baronnies orientales, sur des formations calcaires provençales du Jurassique supérieur et du Crétacé inférieur (roches sédimentaires issues d'un ancien océan alpin), entre trois formations géologiques majeures des Alpes[2] :

  • la nappe de Digne à l'est[3], au niveau du lobe de Valavoire[4] : il s'agit d'une nappe de charriage, c'est-à-dire d'une dalle épaisse de près de 5 000 m qui s'est déplacée vers le sud-ouest durant l'Oligocène et la fin de la formation des Alpes. Les lobes (ou écailles) correspondent à la bordure découpée à l'ouest de la nappe ;
  • la faille de la Durance au sud-ouest, dans la vallée ;
  • le plateau de Valensole au sud : bassin molassique du Miocène et du Pliocène composé de roches sédimentaires détritiques (dépôts liés à l'érosion des montagnes apparues à l'Oligocène).

Lors de la glaciation de Riss, la commune est entièrement recouverte par le glacier de la Durance. Lors de la glaciation de Würm, le glacier n’en recouvre qu’à peu près la moitié. Ses moraines latérales sont visibles[5].

Le territoire de la commune est essentiellement composé de collines. La Durance coule en limite ouest de la commune, dans une vallée encaissée, et dominée par une terrasse située à 520 m. En allant vers l’est, on trouve un terrain vallonné montant vers les collines, dont celle où Sigoyer s’est établi, et la Corpatasse à l’ouest du village (765 m d’altitude). À l’est du village, se trouvent encore d’autres collines culminant entre 700 et 897 m, jusqu’à la vallée du torrent de Syriez[1].

Hydrographie

modifier

Le torrent de Syriez, né dans la commune de La Motte-du-Caire, s’écoule dans l’est de la commune, puis forme la limite sud-est de Sigoyer avec Vaumeilh avant de sortir de Sigoyer[1].

À l’ouest, le Mouson coule dans une vallée encaissée de direction nord-est/sud-ouest, et est limitrophe de Sigoyer et de Thèze. Un torrent intermittent, le ravin de la Combe de Chane, de même direction, fait la limite entre Vaumeilh et Sigoyer. Ces deux torrents sont courts et se jettent directement dans la Durance[1].

Transports

modifier

La commune de Sigoyer est desservie par la route départementale RD 304 qui vient de Vaumeilh par le col de Grêle (728 m). Elle se dirige vers le nord-est et rejoint la RD 104 entre Melve et La Motte-du-Caire. À l’ouest, la RD 4 traverse la terrasse qui domine la Durance, vient de Vaumeilh et se dirige vers Thèze, et au-delà relie Tallard à Sisteron. Enfin, la RD 654 relie les RD 304 et 4[1].

Environnement

modifier

La commune compte 754 ha de bois et forêts, soit la moitié de sa superficie[6].

Risques naturels et technologiques

modifier

Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque sismique nul. Le canton de La Motte-du-Caire auquel appartient Sigoyer est en zone 1a (sismicité très faible mais non négligeable) selon la classification déterministe de 1991, basée sur les séismes historiques[7], et en zone 3 (risque moyen) selon la classification probabiliste EC8 de 2011[8]. La commune de Sigoyer est également exposée à trois autres risques naturels[8] :

  • feu de forêt ;
  • inondation (dans la vallée de la Durance) ;
  • mouvement de terrain.

La commune de Sigoyer est de plus exposée à un risque d’origine technologique, celui de rupture de barrage[9]. En cas de rupture du barrage de Serre-Ponçon, toute la vallée de la Durance serait menacée par l’onde de submersion[10].

Aucun plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) n’existe pour la commune[9] et le Dicrim n’existe pas non plus[11].

En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen altéré, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[12]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Alpes du sud, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 850 à 1 000 mm, minimale en été[13].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 885 mm, avec 7 jours de précipitations en janvier et 4,6 jours en juillet[12]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Laragne Montéglin », sur la commune de Laragne-Montéglin à 11 km à vol d'oiseau[14], est de 12,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 813,8 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 41,1 °C, atteinte le  ; la température minimale est de −17,4 °C, atteinte le [Note 1],[15],[16].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[17]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[18].

Toponymie

modifier

Le nom du village, tel qu’il apparaît la première fois vers 1200 (castri de Cigoier) puis en 1202 (de Ciguerio), fait l’objet de différentes interprétations :

  • selon Charles Rostaing, il est construit sur la racine *Sik/*Sig, qui sert à désigner une rivière de montagne[19],[20] ;
  • selon Ernest Nègre, il dérive d’un nom propre germanique, Sigowar[21] ;
  • selon le couplé Fénié, il s’agit d’un toponyme issu de la racine *Sik-[22].

Selon Rostaing et le couple Fénié, le toponyme est antérieur aux Gaulois[23],[22].

Le nom de Sigoyer est souvent assorti d’un second toponyme, Malpoil, qui sert à le distinguer de Sigoyer (anciennement Sigoyer-sur-Tallard), dans le département voisin des Hautes-Alpes. Cet usage, pour désigner la communauté de Sigoyer, est attesté dès 1335 et dure encore[20]. Malpoil signifierait la mauvaise montagne, à cause du caractère friable de la roche[24].

Urbanisme

modifier

Typologie

modifier

Au , Sigoyer est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[25]. Elle est située hors unité urbaine[26]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Sisteron, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[26]. Cette aire, qui regroupe 21 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[27],[28].

Occupation des sols

modifier

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (63,7 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (58,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (33,9 %), zones agricoles hétérogènes (28,7 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (22,3 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (7,6 %), terres arables (7,2 %), cultures permanentes (0,2 %), prairies (0,2 %)[29].

L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

 
Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Histoire

modifier

Antiquité

modifier

Des monnaies romaines allant du IIe siècle au IIIe siècle ont été retrouvées dans la commune attestant de l’occupation humaine du territoire de la commune à ce moment, ainsi que des tegulae et une clef des Ier – IIe siècle. Une statuette de Minerve originale, en bronze, a aussi été retrouvée. Elle date d’entre le Ier siècle et le milieu du IIIe siècle[20].

Moyen Âge

modifier

La localité apparaît pour la première fois dans les chartes au XIIIe siècle (Cigoerium)[20]. Le fief est donné en 1271 par le comte de Provence aux évêques de Gap[30],[24]. La seigneurie est ensuite détenue par les Bernardy (XIIIe siècle), les Roux (XVIe – XVIIe siècle), et enfin les Laidet ou Leydet, du XVe siècle à la Révolution française)[24]. L’abbaye d'Aniane et l’abbaye de Cluny possédaient chacune un prieuré[31]. Administrativement, la communauté villageoise dépendait de la baillie de Sisteron[31]. Appartenant aux évêques de Gap, la communauté de Sigoyer ne payait pas la queste aux comtes de Provence (puis à leurs successeurs, les rois de France) jusqu'à la Révolution[32].

Le prieuré Saint-Benoit, à l’Est du Planet, est une fondation du prieuré de Chane, dans la commune voisine de Vaumeilh, et donc une dépendance de l’abbaye d'Aniane. Il existait au XIIe siècle, et est abandonné au cours de la grande crise des XIVe et XVe siècles[33].

Temps modernes

modifier

Le château est endommagé au cours[34] à l’issue d’un épisode des guerres de religion. Il était défendu par une compagnie commandée par Louis des Isnard, appointée par le seigneur Laidet. Le , Sommerive s’empare de Sisteron, et afin d’éviter que les protestants s’emparent de Sigoyer, il envoie Saint-Jaille assiéger le château. Mais Des Isnards lui livre le château, qui est incendié et en partie rasé[35]. À la fin des guerres de religion, l’église a perdu son toit, et les réparations ne commencent qu’en 1610, pour ne s’achever qu’en 1644[36].

Le fief de Sigoyer-Malpoil est érigé en marquisat avec Beynes pour Pierre de Laidet en 1719[30]. À la veille de la Révolution française, le domaine du château faisait 150 ha, soit environ 10 % de la commune, et parmi les meilleures terres[35].

Révolution française

modifier

La nouvelle de l’abolition des privilèges parvient à Sigoyer le , avec le décret ordonnant que les biens nobles devront être cadastrés pour être soumis à l’impôt. Dans la nuit du , le château est pris d’assaut par les villageois, les chartes pillées et brûlées[35]. Le château est endommagé[34].

Un peu plus tard, la commune compte une société patriotique, créée après la fin de 1792[37]. En 1793, le château est mis aux enchères pour démolition[34].

Époque contemporaine

modifier

Le coup d'État du 2 décembre 1851 commis par Louis-Napoléon Bonaparte contre la Deuxième République provoque un soulèvement armé dans les Basses-Alpes, en défense de la Constitution. Après l’échec de l’insurrection, une sévère répression s’abat sur ceux qui se sont levés pour défendre la République, dont un habitant de Sigoyer[38].

Comme de nombreuses communes du département, Sigoyer se dote d’une école bien avant les lois Jules Ferry : en 1863, une école dispensant une instruction primaire aux garçons fonctionne déjà[39]. Aucune instruction n’est donnée aux filles : la loi Falloux (1851) n’impose l’ouverture d’une école de filles qu’aux communes de plus de 800 habitants, et la première loi Duruy (1867), qui abaisse ce seuil à 500 habitants, ne concernent pas Sigoyer[40],[41]. Si les subventions accordées par la deuxième loi Duruy (1877) permettent de construire une école neuve[42], ce n’est qu’avec les lois Ferry que les petites filles de Sigoyer sont scolarisées.

Jusqu’au milieu du XXe siècle, la vigne était cultivée dans la commune, uniquement pour l’autoconsommation. Cette culture a depuis été pratiquement abandonnée, et en 2005, les surfaces plantées en vigne étaient relictuelles[43],[44].

Héraldique

modifier
Sigoyer
  Blason
De gueules à une tour pavillonnée d'or maçonnée de sable[45].
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.

Politique et administration

modifier

Découpage territorial

modifier

Sigoyer est l'une des 34 communes du canton de Seyne, division électorale créée par un décret de 2014 et entrée en vigueur après les élections départementales de 2015. La commune fait partie de l’arrondissement de Sisteron du au , date de son rattachement à l'arrondissement de Forcalquier et de la deuxième circonscription des Alpes-de-Haute-Provence. Elle a fait partie du canton de La Motte-du-Caire de 1801 à 2015 après avoir fait partie du canton de Claret[46].

Sigoyer a fait partie, de 2008 à 2016, de la communauté de communes de La Motte-du-Caire - Turriers. Depuis le , elle est membre de la communauté de communes du Sisteronais Buëch.[réf. nécessaire]

Administration municipale

modifier

De par sa taille, la commune dispose d'un conseil municipal de 9 membres (article L2121-2 du Code général des collectivités territoriales[47]). Lors du scrutin de 2008, il n’y eut qu’un seul tour et Michel Hernandez a été réélu conseiller municipal avec le meilleur total de 46 voix, soit 58,17 % des suffrages exprimés. La participation a été de 88,71 %. Il a ensuite été nommé maire par le conseil municipal[48].

Liste des maires

modifier

L'élection du maire est la grande innovation de la Révolution de 1789. De 1790 à 1795, les maires sont élus au suffrage censitaire pour 2 ans. De 1795 à 1800, il n’y a pas de maires, la commune se contente de désigner un agent municipal qui est délégué à la municipalité de canton.

En 1799-1800, le Consulat revient sur l'élection des maires, qui sont désormais nommés par le pouvoir central. Ce système est conservé par les régimes suivants, à l'exception de la Deuxième République (1848-1851). Après avoir conservé le système autoritaire, la Troisième République libéralise par la loi du l'administration des communes : le conseil municipal, élu au suffrage universel, élit le maire en son sein.

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
1791 1794 (an II, 12 nivôse) Joseph Etienne Roux    
1794 (an II, 12 nivôse) 1795 (an II, 7 germinal) Henri Donnet    
1795 (an II, 7 germinal) 1795 (an II, 18 messidor) Jacques Roux    
1795 (an II, 18 messidor) 1809 Jacques Andrieu    
1809 1835 Donnet    
1835 1838 Matheron    
1838 1853 Sarlin    
1853 1859 Matheron    
1859 1873 Donnet    
1873 1881 Auguste Désiré (dit aussi Augustin) Roux    
1881 1885 Thiers Chaud    
1885 1892 Désiré Roux    
1892 1893 Isidore Matheron    
1893 1895 Adrien Latil    
1895 1901 Félicien Joseph Roux    
1901 1905 Victor Béraud    
1905 1909 Adrien Latil    
1909 1913 Théodore Reynaud    
1913 1919 Auguste Audibert, Victor Béraud (intérim)    
1919 1935 Henri Roux    
1935 1953 Ludovic Dalmas[49]    
1935 1953 Ludovic Dalmas[49]    
1953 1984 Cyrus Motte[50]    
1984 après 1995 Claude Motte[51]    
avant 2005 En cours
(au 21 octobre 2014)
Michel Hernandez[52],[53],[54] LR Retraité

Instances judiciaires

modifier

Sigoyer fait partie des juridictions d’instance de Forcalquier, de la prud'hommale de Manosque, et de grande instance de Digne-les-Bains[55].

Fiscalité locale

modifier
L'imposition des ménages et des entreprises à Sigoyer en 2009[56]
Taxe Part communale Part intercommunale Part départementale Part régionale
Taxe d'habitation 3,00 % 0,64 % 5,53 % 0,00 %
Taxe foncière sur les propriétés bâties 18,67 % 2,25 % 14,49 % 2,36 %
Taxe foncière sur les propriétés non bâties 28,54 % 6,44 % 47,16 % 8,85 %
Taxe professionnelle 8,31 % 1,28 % 10,80 % 3,84 %

La part régionale de la taxe d'habitation n'est pas applicable.

La taxe professionnelle est remplacée en 2010 par la cotisation foncière des entreprises (CFE) portant sur la valeur locative des biens immobiliers et par la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) (les deux formant la contribution économique territoriale (CET) qui est un impôt local instauré par la loi de finances pour 2010[57]).

Population et société

modifier

La population a toujours été répartie sur le territoire communal dans des bastides isolées. Le village, accroché au château n’a jamais compté une importante population. Comme dans tout le Haut Pays, la principale cause du déclin de la population, qui semble arrêté aujourd’hui, est l’exode rural : les difficultés de culture dans les régions de montagne, la pauvreté des sols et la rudesse du climat ont poussé la population à émigrer vers le sud de la Provence.

Démographie

modifier

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1765. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[58]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[59].

En 2021, la commune comptait 98 habitants[Note 3], en évolution de −5,77 % par rapport à 2015 (Alpes-de-Haute-Provence : +2,64 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1765 1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846
256237257286240242242217230
1851 1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891
236230240240227218206190161
1896 1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946
16116215115012812010911389
1954 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006
897170728388758182
2010 2015 2020 2021 - - - - -
9210410198-----
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[46] puis Insee à partir de 2006[60].)
Histogramme de l'évolution démographique
Évolution démographique avant 1765
1471
22 feux

L’histoire démographique de Sigoyer est marquée par une période d’« étale » où la population reste relativement stable à un niveau élevé. Cette période dure de 1806 à 1876. L’exode rural provoque ensuite un mouvement de recul démographique de longue durée. En 1921, la commune a perdu plus de la moitié de sa population par rapport au maximum historique de 1806[61]. Le mouvement de baisse ne s'interrompt définitivement que dans les années 1960. Depuis, la population a crû légèrement.

Enseignement

modifier

La commune a fermé l'école primaire publique[62],[63][Quand ?][pourquoi ?]. Le bâtiment qui l'abrite encore aujourd'hui date de 1884. Ensuite, les élèves sont affectés au collège Marcel-Massot[64]. Puis ils poursuivent au lycée de la cité scolaire Paul-Arène à Sisteron[65],[66].

Il n'y a ni médecin ni infirmier ni pharmacie à Sigoyer. Le médecin le plus proche exerce dans les communes de La Motte-du-Caire à 10,7 km et de Monêtier-Allemont à 15 km en alternance[67]. À La Motte du Caire se trouve également la pharmacie du secteur[68]. Le centre hospitalier le plus rapproché est le CHS de Laragne à 10,6 km[69].

Économie

modifier

Les cultures sont étagées sur les terrasses naturelles[20].

Les agriculteurs de la commune de Sigoyer n’ont droit à aucun label appellation d'origine contrôlée (AOC) mais peuvent utiliser neuf labels indication géographique protégée (IGP) (pommes des Alpes de Haute-Durance, miel de Provence, agneau de Sisteron, alpes-de-haute-provence (IGP) blanc, rouge et rosé et VDP de Méditerranée blanc, rouge et rosé)[70].

Productions agricoles de Sigoyer[réf. nécessaire].

Lieux et monuments

modifier

Château

modifier
 
Vue de la partie rénovée du château

Le château de Sigoyer est l'un des seuls points stratégiques sur la rive gauche : il domine le Val de Durance et permet d'observer une partie de la via Domitia. Les campagnes de constructions se sont étendues du XIe siècle au XVIe siècle.

Il est probable qu’au XIe siècle, une simple tour soit élevée sur un éperon rocheux déjà occupé à l’époque romaine[24]. Au XIIIe siècle, cette tour est rehaussée sur voûte, et un logis lui est ajouté, flanqué du donjon, d’une enceinte renforcée d’une tour carrée et d’une tour ronde destinée au guet, vers l’ouest et la Durance. Une chapelle est également construite dans cette enceinte. Enfin, une deuxième muraillee ceinture ce premier ensemble, avec une ferme, les écuries, et une citerne de 165 m3[35].

À la Renaissance, le château est une résidence, des bâtiments sont ajoutés pour la rendre plus confortable[35].

Aujourd'hui, d'imposantes ruines face à la vallée suggèrent encore ce qui fut sa puissance. La partie Est du château a été restaurée par un particulier, mais n'est pas classée.

Une borne interactive racontant l'histoire du château est adossée à l'église sur la place du village[50].

Art religieux

modifier

L’église Notre-Dame-d’Espavent, dont il ne restait que les murs à la fin des guerres de religion, est reconstruite entre 1610 et 1644, en style roman[36].

 
Église Notre-Dame d'Espavent.

La rénovation est achevée en 1683[31]. Elle est sous la titulature de la Vierge et le patronage de Joseph (ajouté au milieu du XVIIe siècle<[71]). Son architecture est ambitieuse, selon Raymond Collier[36]. La nef possède deux travées voûtées d’arêtes, tout comme le chœur. Le clocher est un clocher-mur[72]. Les chapiteaux sont réduits à une bague lisse entourée de deux moulures circulaires. Les bas-côtés, élément rare dans la construction régionale, sont voûtés d’arêtes bombés. Enfin, le chœur est voûté d’arêtes rayonnantes[36]. Elle possède, dans son mobilier :

Une tradition était liée à la statue de Notre-Dame-d’Espavant (« Notre-Dame d’Épouvante ») : les gens qui passaient sous sa statue étaient guéris de leur lâcheté[36].

La chapelle Saint-Benoît, ancien prieuré de l’abbaye d'Aniane, est en ruines[31].

Personnalités liées à la commune

modifier

Voir aussi

modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

modifier

Articles connexes

modifier

Liens externes

modifier

Notes et références

modifier
  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références

modifier
  1. a b c d et e « IGN, Carte topographique de Sigoyer » sur Géoportail (consulté le 17 novembre 2013)..
  2. Maurice Gidon, Les chaînons de Digne.
  3. Carte géologique de la France au 1:1 000 000
  4. Maurice Gidon, La Nappe de Digne et les structures connexes.
  5. Maurice Jorda, Cécile Miramont, « Les Hautes Terres : une lecture géomorphologique du paysage et de ses évolutions », in Nicole Michel d’Annoville, Marc de Leeuw (directeurs) (photogr. Gérald Lucas, dessin. Michel Crespin), Les Hautes Terres de Provence : itinérances médiévales, Le Caire : Association Les hautes terres de Provence ; Saint-Michel-l'Observatoire : C'est-à-dire, 2008, 223 p. (ISBN 978-2-952756-43-3). p. 33.
  6. Roger Brunet, « Canton de La Motte-du-Caire », sur Le Trésor des régions (consulté le ).
  7. Dossier départemental sur les risques majeurs dans les Alpes-de-Haute-Provence (DDRM), Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence,, , p.39.
  8. a et b Ministère de l’Écologie, du développement durable, des transports et du logement, Notice communale sur la base de données Gaspar, mise à jour le 27 mai 2011, consultée le 3 août 2012.
  9. a et b Dossier départemental sur les risques majeurs 2008, p. 96.
  10. Dossier départemental sur les risques majeurs 2008, p. 88.
  11. Formulaire de recherche, base Dicrim, consultée le 3 août 2011.
  12. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  13. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  14. « Orthodromie entre Sigoyer et Laragne-Montéglin », sur fr.distance.to (consulté le ).
  15. « Station Météo-France « Laragne Montéglin », sur la commune de Laragne-Montéglin - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  16. « Station Météo-France « Laragne Montéglin », sur la commune de Laragne-Montéglin - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  17. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le ).
  18. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le ).
  19. Charles Rostaing, Essai sur la toponymie de la Provence (depuis les origines jusqu’aux invasions barbares), Marseille, Laffite Reprints, (1re éd. 1950), p.254.
  20. a b c d et e Marc De Leeuw, « Sigoyer-Malpoil », dans Nicole Michel d’Annoville et Marc de Leeuw, Les Hautes Terres de Provence : itinérances médiévales, Le Caire - Saint-Michel-l'Observatoire, Association Les hautes terres de Provence - C'est-à-dire, , 223 p. (ISBN 978-2-952756-43-3), p.180.
  21. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France : étymologie de 35 000 noms de lieux, vol. 2 : Formations non-romanes ; formations dialectales, Genève, Librairie Droz, coll. « Publications romanes et françaises » (no 194), , 676 p. (ISBN 978-2-600-00133-5, lire en ligne)., § 15101, p. 859.
  22. a et b Bénédicte et Jean-Jacques Fénié, Toponymie provençale, Éditions Sud-Ouest, coll. « Sud Ouest Université », , 128 p. (ISBN 978-2-87901-442-5), p. 31-32.
  23. Charles Rostaing, « Toponymie d’origine pré-gauloise » in Baratier, Duby et Hildesheimer 1969, carte 11 et commentaire, carte 11 et commentaire.
  24. a b c et d De Leeuw 2008, p. 181.
  25. « La grille communale de densité », sur le site de l’Insee, (consulté le ).
  26. a et b Insee, « Métadonnées de la commune ».
  27. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Sisteron », sur insee.fr (consulté le ).
  28. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  29. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  30. a et b Baratier, Duby et Hildesheimer 1969, p. 201.
  31. a b c et d Daniel Thiery, « Sigoyer », Aux origines des églises et chapelles rurales des Alpes-de-Haute-Provence, publié le 22 décembre 2011, mis à jour le 23 décembre 2011, consulté le 3 août 2012.
  32. Édouard Baratier, La démographie provençale du XIIIe au XVIe siècle, avec chiffres de comparaison pour le XVIIIe siècle, Paris : SEVPEN/EHESS, 1961. Collection « Démographie et société », 5. p. 21.
  33. De Leeuw 2008, p. 187.
  34. a b et c Collier 1986, p. 243.
  35. a b c d et e De Leeuw 2008, p. 184.
  36. a b c d e et f De Leeuw 2008, p. 186.
  37. Patrice Alphand, « Les Sociétés populaires», La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p. 296-298.
  38. Henri Joannet, Jean-Pierre Pinatel, « Arrestations-condamnations », 1851-Pour mémoire, Les Mées : Les Amis des Mées, 2001, p. 72.
  39. Jean-Christophe Labadie (dir.), Les Maisons d’école, Digne-les-Bains, Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, (ISBN 978-2-86-004-015-0), p.9.
  40. Labadie 2013, p. 16.
  41. Labadie 2013, p. 18.
  42. Labadie 2013, p. 11.
  43. André de Réparaz, « Terroirs perdus, terroirs constants, terroirs conquis : vigne et olivier en Haute-Provence XIXe – XXIe siècles] », Méditerranée, no 109,‎ , p.56 et 59 (lire en ligne).
  44. Paul Minvielle, « La viticulture dans les Alpes du Sud entre nature et culture », Méditerranée, 107 | 2006, p. 78.
  45. Louis de Bresc, Armorial des communes de Provence, Raphèle-lès-Arles, Marcel Petit CPM, (1re éd. 1866).
  46. a et b Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  47. « nombre des membres du conseil municipal des communes », Legifrance.
  48. « Résultats élections municipales 2008 à Sigoyer », sur linternaute.com.
  49. a et b [Sébastien Thébault, Thérèse Dumont], « La Libération », Basses-Alpes 39-45, publié le 31 mars 2014, consulté le 3 avril 2014.
  50. a et b De Leeuw 1994.
  51. Claude Motte est l’un des 500 élus qui ont parrainé la candidature de Jacques Chirac (RPR) à l’élection présidentielle de 1995, cf Conseil constitutionnel, liste des citoyens ayant présenté les candidats à l’élection du Président de la République, Journal officiel de la République française du 12 avril 1995, page 5736, disponible en ligne, consulté le 29 juillet 2010.
  52. Michel Hernandez a lui parrainé la candidature d’Arlette Laguiller (LO) à l’élection présidentielle de 2007, cf Parrainages élection présidentielle 2007, consulté le 28 juillet 2010 et Liste des citoyens ayant présenté les candidats à l'élection du Président de la République de 2007.
  53. Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence, De Saint-Jurs à Soleihas (sic) (liste 7), consulté le 10 mars 2013.
  54. Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence, « Liste des maires », 2014, consultée le 20 octobre 2014.
  55. « Les Juridictions judiciaires des Alpes-de-Haute-Provence », Ministère de la Justice et des Libertés.
  56. « Impôts locaux à Sigoyer », taxes.com.
  57. Loi no 2009-1673 du 30 décembre 2009 de finances pour 2010 (Légifrance)
  58. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  59. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  60. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  61. Christiane Vidal, « Chronologie et rythmes du dépeuplement dans le département des Alpes de Haute- Provence depuis le début du XIXe siècle », Provence historique, tome 21, no 85, 1971, p. 287.
  62. « Établissement primaires publics des Alpes-de-Haute-Provence », Inspection académique des Alpes-de-Haute-Provence.
  63. Inspection académique des Alpes-de-Haute-Provence, Liste des écoles de la circonscription de Sisteron, publiée le 27 avril 2010, consultée le 31 octobre 2010.
  64. « Sectorisation des collèges des Alpes-de-Haute-Provence », Académie Aix-Marseille, .
  65. « Sectorisation des lycées des Alpes-de-Haute-Provence », Académie Aix-Marseille, .
  66. « Site de la cité scolaire Paul Arène », Académie Aix-Marseille, .
  67. « Médecins à proximité de Sigoyer », sur pagesjaunes.fr.
  68. « Pharmacie à proximité de Sigoyer », sur pagesjaunes.fr.
  69. « Hôpital à proximité de Sigoyer », sur pagesjaunes.fr.
  70. « Liste des appellations AOC et IGP à Sigoyer », sur INAO.
  71. De Leeuw 2008, p. 186-187.
  72. Collier 1986, p. 220-221.
  73. Arrêté du 30 janvier 1995, « Plat de quête », notice no PM04000735, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture, consultée le 1er mars 2009
  74. Arrêté du 10 septembre 1971,« Statue dite Notre-Dame-de-l'Espavent : Vierge à l'Enfant assise », notice no PM04000423, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture, consultée le 1er mars 2009