Siège de Tobrouk

Bataille de la seconde guerre mondiale

Le siège de Tobrouk est un affrontement entre les forces de l'Axe et celles des Alliés en Libye italienne (Afrique du Nord) au cours de la guerre du désert durant la Seconde Guerre mondiale.

Siège de Tobrouk
Description de cette image, également commentée ci-après
Troupes australiennes à Tobrouk.
Informations générales
Date 10 avril -
Lieu Tobrouk (Libye italienne)
Issue Victoire alliée
Belligérants
Drapeau de l'Australie Australie
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Drapeau de l'Empire britanniques des Indes Raj britannique
Drapeau de la Tchécoslovaquie Forces tchécoslovaques libres
Armée polonaise de l'ouest
Drapeau de la Nouvelle-Zélande Nouvelle-Zélande
Drapeau de la France France libre
Drapeau du Royaume d'Italie Royaume d'Italie
Drapeau de l'Allemagne nazie Reich allemand
Commandants
Drapeau de l'Australie Leslie Morshead
Drapeau du Royaume-Uni Ronald Scobie
Drapeau de l'Allemagne Erwin Rommel
Forces en présence
27 000 35 000
Pertes
5 898 morts, blessés ou disparus 12 296 morts, blessés ou disparus

Seconde Guerre mondiale

Batailles

Campagne d'Afrique du Nord

Guerre du Désert


Débarquement allié en Afrique du Nord


Campagne de Tunisie

Coordonnées 32° 04′ 34″ nord, 23° 57′ 41″ est
Géolocalisation sur la carte : Libye
(Voir situation sur carte : Libye)
Siège de Tobrouk
Géolocalisation sur la carte : Afrique
(Voir situation sur carte : Afrique)
Siège de Tobrouk

Le siège commence le lorsque Tobrouk est attaquée par les forces italo-allemandes du lieutenant général Erwin Rommel et se poursuit pendant 240 jours jusqu'à la levée du siège par la 8e armée britannique lors de l'opération Crusader.

Contexte stratégique

modifier

Tobrouk était le seul port opérationnel en eau profonde de l'Afrique du Nord, entre l'Égypte et la Tunisie, de plus il disposait d'une station d'épuration d'eau, nécessaire aux troupes italo-allemandes pour poursuivre la guerre en Libye.

Le général Archibald Wavell, commandant en chef des armées de terre britanniques au Moyen-Orient, était confronté au général Erwin Rommel, lui-même sous les ordres du maréchal Italo Gariboldi, commandant suprême des forces de l'Axe en Afrique du Nord.

Les Alliés avaient engagé la 2e division blindée et la 9e division d'infanterie australienne, soit 23 000 hommes. Les forces de l'Axe avaient engagé la 5e division légère allemande, la division blindée italienne Ariete, et deux divisions d'infanterie italiennes, soit au total 100 000 hommes.

Ordre de bataille

modifier

Les troupes germano-italiennes en Afrique du Nord dirigées par Erwin Rommel comprenaient le corps africain allemand et les XXe et XXIe corps. L'arrivée des troupes allemandes en Afrique (Opération Tournesol) s'éternise du début février à la fin , de sorte que Rommel n'a pas de divisions complètes au début du siège de Tobrouk, mais en même temps il a toujours des renforts frais qui arrivent à Tripoli.

Deutsches Afrikakorps
XXe corps italien
XXIe corps italien (it)

Alliés

modifier

Les troupes alliées stationnées à Tobrouk étaient pour la plupart des unités nouvellement créées et inexpérimentées. La division australienne avait été initialement relocalisée en Afrique du Nord pour mettre fin à son entraînement et attendait toujours ses unités d'artillerie et de cavalerie qui arrivent finalement au début du siège. À la demande du Parlement australien, ces troupes sont finalement retirées de la ville assiégée en septembre et et remplacées par la 70e division britannique, ainsi qu'une brigade tchécoslovaque et polonaise. Le 13e corps n'est intervenu dans les combats pour Tobrouk qu'à partir de novembre 1941 dans le cadre de l'opération Crusader.

La plupart des défenses de la ville avaient été construites par les Italiens. Les Alliés les ont renforcées avec des tranchées et des champs de mines supplémentaires. Ils se composaient de deux lignes, la première se composant d'une série de bunkers et de positions en béton, devant lesquels se trouvaient des tranchées blindées et des barrières de barbelés. L'anneau intérieur était formé par une autre rangée de bunkers, entre lesquels des positions supplémentaires pour les canons antichars étaient préparées.

Commandement de la Cyrénaïque
20e corps d'armée

Contexte opérationnel

modifier

Dans le cadre de l'opération Compass, le général O'Connor s'était emparé, le , de Sidi Barrani avec la 7e division blindée et la 4e division d'infanterie indienne.

Le , alors qu'une victoire totale sur les troupes italiennes semblait à portée de main, Churchill décida, pour faire face à l'invasion de la Grèce, l'envoi immédiat des troupes prélevées sur le XIIIe corps. La 7e division blindée et la 6e division d'infanterie australienne furent remplacées par le Cyrenaica Command, composé de deux divisions inexpérimentées : la 2e division blindée britannique et la 9e division d'infanterie australienne. O'Connor fut nommé commandant des troupes en Égypte, au Caire.

Dans les jours suivants, le général Erwin Rommel arriva à Tripoli avec les premières unités de la 5e division légère et la 15e division Panzer, qui allait par la suite former l'Afrikakorps, afin d'empêcher un effondrement complet de l'Axe en Afrique du Nord.

Il devait tenir Tripoli, mais il ignora les ordres du maréchal Gariboldi, et passa à l'offensive contre le Cyrenaica Command, le . Il attaqua avec deux divisions d'infanterie italiennes plus la 132e division blindée Ariete, la 5e division légère et un régiment de chars de la 15e division Panzer.

L'encerclement de Tobrouk

modifier

Rommel reprit El Agheila et Ajdabiya. Les blindés du général Von Prittwitz prirent la direction de Tobrouk. Cette ville, qui était un port-forteresse, permettant aux Britanniques de recevoir des renforts en hommes et en matériel, risquait de lui interdire la poursuite de son offensive en direction de l'Égypte.

Le général Wavell, aidé par l'amiral Cunningham, fit renforcer le périmètre défensif autour de la ville, qui était profond de 50 kilomètres, avec des lignes d'ouvrages bétonnés, des fossés antichars, et des champs de mines.

Il confia ce périmètre au général Leslie Morshead, qui disposait de quatre brigades d'infanterie australiennes, d'une partie de la 3e division blindée et de quatre régiments d'artillerie. À Bardia, près de la frontière, le général Gott mit en place un corps d'armée qui devait venir soutenir les défenseurs de Tobrouk.

Benghazi tomba aux mains des forces de l'Axe le , suivi de Derna le , et de Bardia, le . Le , Rommel, après avoir parcouru 800 kilomètres en trois semaines, atteignit la passe d'Halfaya.

Le et le , la 9e division d'infanterie australienne, qui était repliée derrière les lignes fortifiées de Tobrouk, repoussa les attaques allemandes. La ville fut assaillie, et Prittwitz ayant été tué au combat, Rommel prit la direction des opérations. Il lança alors des assauts blindés appuyés par des bombardiers en piqué, mais ils furent repoussés. Le , les Allemands lancèrent une attaque de grande envergure. Ils réussirent à progresser, mais ils durent se replier cinq jours plus tard, le 4 mai.

Premières tentatives de secours

modifier

Tobrouk fut bombardée pendant des semaines par l'artillerie et l'aviation ennemies. Wavell lança alors deux opérations qui devaient secourir les assiégés. La première, qui avait pour nom de code Brevity, se déroula vers la mi-mai mais échoua. La seconde, qui s'appelait opération Battleaxe se déroula du 15 au 16 juin, et n'eut pas plus de résultats que la première.

Le 21 juin, le général Wavell fut remplacé par le général Claude Auchinleck. Les deux camps avaient renforcé leurs effectifs : Rommel disposait désormais de la 90e division légère, de la 21e Panzer (ancienne 5e DL), de la 15e Panzer, de la division blindée Ariete, et de la 6e d'infanterie italienne, soit 150 000 hommes et 588 chars. Les Britanniques, qui avaient été victorieux en Éthiopie, concentraient tous leurs efforts sur la Libye, devenue le seul théâtre d'opérations d'Afrique. 200 chars britanniques Matilda et Crusader arrivèrent au Caire.

Le dégagement

modifier

En septembre, Auchinleck fit remplacer les Australiens par la brigade polonaise des Carpates du général Kopański, et la 70e division d'infanterie britannique du général Scobie, qui avait été nommé à la place de Morshead. La brigade polonaise est renforcée par le 11e bataillon d'infanterie tchécoslovaque, faisant allégeance au Gouvernement provisoire tchécoslovaque[1].

Il créa la VIIIe armée, qui fut confiée au général Cunningham, et qui rassemblait le 13e corps d'infanterie, et le 30e corps blindé (118 000 hommes et 724 chars). Elle avait pour mission de délivrer la ville.

Le 18 novembre, l'opération Crusader fut déclenchée. Le 13e corps d'infanterie essaya de tourner la passe d'Halfaya tenue par les Italo-Allemands. Le 30e corps blindé attaqua Rommel par surprise à Sidi Rezegh, au sud-est de Tobrouk.

Du 20 au 22 novembre, les Britanniques perdirent 200 chars lors de la bataille de Sidi Rezegh. Auchinleck se rendit sur place le 23, et remplaça Cunningham (qui voulait battre en retraite) par le général Ritchie, et décida de tenir les hauteurs de Sidi Rezegh.

Rommel, après avoir vu qu'il ne pouvait pas tenir cette situation, ordonna la retraite, en abandonnant la 55e division d'infanterie italienne à Halfaya. Le 26 novembre, après que la 1re division d'infanterie néo-zélandaise eut délogé la 90e division légère allemande de Sidi Rezegh, la garnison de Tobrouk fit une sortie pour s'emparer d'El Duda, et les hommes de Scobie et de Ritchie firent leur jonction.

Le siège de la ville était terminé, il avait duré 240 jours, coûté 27 bâtiments à la Royal Navy, et sauvé l'Égypte d'une invasion par les forces de l'Axe. Le , Rommel se retrouva au point de départ de sa campagne, à El Agheila. Juste pour la bataille finale, les Alliés avaient eu 18 000 tués et blessés, tandis que les forces de l'Axe comptaient 38 000 tués et blessés.

Suite des opérations

modifier

En juin 1942, après une nouvelle offensive, Rommel s'empare de Tobrouk[2].

La ville est reprise définitivement par les Alliés le 11 novembre 1942, après la seconde bataille d'El Alamein.

Notes et références

modifier

Voir aussi

modifier

Bibliographie

modifier
  • Paul Carell (trad. François Ponthier), Afrika Korps, Paris, Édition J’ai lu, coll. « J’ai lu leur aventure » (no A27-28-29), , 640 p., 12x16

Articles connexes

modifier

Liens externes

modifier