Siège d'Hippone
Le siège d'Hippone se déroule de à . L'armée des Vandales, menée par leur roi Genséric, assiège la ville épiscopale d'Hippone (actuelle Annaba, en Algérie) où s'est replié le comte Boniface, représentant de l'autorité impériale dans la province d'Afrique. Après 14 mois, le siège est finalement levé sans que la ville ne soit prise. C'est pendant ce siège que meurt saint Augustin, évêque de la ville.
Date | Mai/Juin 430 - Août 431 |
---|---|
Lieu | Hippone en Numidie (actuelle Annaba, en Algérie) |
Issue | Victoire romaine |
Royaume vandale | Empire romain d'Occident |
Genséric | Boniface |
Inconnues | Inconnues |
Inconnues | Inconnues |
Coordonnées | 36° 54′ 00″ nord, 7° 46′ 00″ est | |
---|---|---|
Contexte
modifierBoniface, comte des domestiques et d'Afrique, fraichement réconcilié avec le pouvoir impérial à Rome, cherche à s'opposer à l'avancée des Vandales en Afrique du Nord. Après l'échec de tentatives pour les fédérer, il les affronte militairement au printemps 430, mais il est battu[1]. Il se replie alors avec ses troupes fédérées gothes sur Hippone, ville fortifiée occupant une position stratégique[2]. La ville accueille alors déjà plusieurs milliers de réfugiés des provinces environnantes[3], dont l'une des principales sources sur ce siège, l'évêque Possidius de Calame[4].
Déroulement
modifierLe siège débute en mai ou [4],[5]. Pendant que le gros de l'armée impose un blocus terrestre et maritime[2], des détachements pillent la province environnante[5]. La ville est le siège épiscopal de saint Augustin qui n'a d'ailleurs pas fui la ville[2]. Possidius, auteur d'une biographie du Père de l'Église, en profite probablement pour dresser un inventaire des livres, sermons et lettres d'Augustin[4]. Trois mois après le début du siège cependant, le , Augustin meurt[1],[6].
Les Vandales, inexpérimentés dans l'art d'assiéger une place bien défendue[2],[7] échouent à prendre la ville : après 14 mois, peut-être poussé par des problèmes de ravitaillement ou de maladies[8], Genséric lève le siège[9],[10]. Une hypothèse alternative d'un traité offrant un sauf-conduit à Boniface et aux habitants de la ville a également été évoquée[11].
Conséquences
modifierC'est à peu près au même moment, c'est-à-dire au début de l'été 431, que les renforts envoyés par l'Empire d'Orient et d'Occident, menés par le magister militum Aspar, débarquent en Afrique, probablement à Carthage. Après avoir rejoint les troupes de Boniface, Aspar affronte les Vandales entre Carthage et Hippone mais il est sévèrement battu[12]. Parmi les otages figure Marcien, futur empereur d'Orient alors garde personnel d'Aspar[13]. Boniface de son côté est rappelé en Italie par la régente Galla Placidia[13].
Après son siège, Hippone est abandonnée par ses habitants et finira par être prise par les Vandales un an plus tard[4],[10]. La ville aurait alors été incendiée, mais aucune preuve archéologique ne vient corroborer cet épisode[14].
Notes et références
modifier- De Jaeghere 2015, p. 376-377.
- Wijnendaele 2014, p. 92-93.
- Pohl 2004, p. 39.
- Mandouze 1982, « Possidivs 1 », p. 895.
- Heather 2007, p. 271.
- Wijnendaele 2014, p. 94.
- (en) Roman Zaroff, « The Vandals and Sarmatians in a New Perspective », Collegium Medievale, no 30, , p. 233-260 (lire en ligne)
- Wijnendaele 2014, p. 95.
- Merrills et Miles 2010, p. 55.
- Schwarcz 2004, p. 52.
- André Morazzani, « Essai sur la puissance maritime des Vandales », Bulletin de l'Association Guillaume Budé, no 25, , p. 539-561 (lire en ligne)
- Wijnendaele 2014, p. 95-96.
- Wijnendaele 2014, p. 96.
- Nicholson 2018, « Hippo Regius », p. 725.
Bibliographie
modifier: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Michel De Jaeghere, Les derniers jours : La fin de l'empire romain d'Occident, Paris, Les Belles Lettres, , 656 p. (ISBN 978-2-251-44501-4).
- (en) Peter Heather, The Fall of the Roman Empire : A New History of Rome and the Barbarians, Oxford University Press, , 576 p. (ISBN 978-0-19-515954-7, lire en ligne).
- André Mandouze, Prosopographie chrétienne du Bas-Empire, 1 : Prososopographie de l’Afrique chrétienne (303-533), Paris, Éditions du Centre National de la Recherche Scientifique, (ISBN 978-2-222-02174-2, lire en ligne).
- (en) Andy Merrills et Richard Miles, The Vandals, Wiley-Blackwell, , 368 p. (ISBN 978-1-4051-6068-1).
- (en) Oliver Nicholson, The Oxford Dictionary of Late Antiquity, vol. II, Oxford, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-881625-6).
- (en) Walter Pohl, « The Vandals: Fragments of a Narrative », dans A. H. Merrills, Vandals, Romans and Berbers. New Perspectives on Late Antique North Africa, Burlington, VT, Ashgate, (ISBN 9781138252684), p. 31-47.
- (en) Andreas Schwarcz, « The Settlement of the Vandals in North Africa », dans A. H. Merrills, Vandals, Romans and Berbers. New Perspectives on Late Antique North Africa, Burlington, VT, Ashgate, (ISBN 9781138252684), p. 49-57.
- (en) Jeroen W. P. Wijnendaele, The Last of the Romans, Bonifatius, Warlord and Comes Africae, Londres, Bloomsbury Academic, (ISBN 978-1-78093-717-5).