Sherpa (politique)

représentant personnel d'un chef d'État ou de gouvernement

Un sherpa est, selon un surnom, le représentant personnel d'un chef d'État ou de gouvernement d'un État membre du G7 (devenu un temps G8), puis du G20. Les sherpas se rencontrent régulièrement pour préparer les sommets, puis siègent à la table des négociations pendant les sommets. Rentré dans l'usage politique, ce terme est également utilisé pour désigner les proches conseillers impliqués dans des rôles auprès d'autres instances supranationales telles que l'UE[1].

Réunion de sherpas en pour la préparation du G20 à Séoul qui s'est tenu en suivant.
Réunion de sherpas en à New Delhi pour la préparation du Sommet mondial sur la sécurité nucléaire qui s'est tenu en suivant à Séoul.
Réunion de sherpas en pour la préparation du Sommet des BRICS à Johannesbourg qui s'est tenu en suivant.

Analyse

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Les sherpas répondent à l'aspect non institutionnel du G7 et à son absence de secrétariat, au contraire du secrétariat des Nations unies ou du secrétariat général de l'OTAN par exemple[2].

Origine du terme

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Le surnom de sherpa est une allusion aux sherpas népalais, et reprend la métaphore des réunions « au sommet », initiée par Winston Churchill pendant la Seconde Guerre mondiale[3] : les sherpas préparent la voie des sommets, dans les deux sens du terme.

L'invention de ce surnom est souvent attribuée au magazine The Economist, en [4],[5],[6],[7],[8]. Dans un cours donné à l'université de Leeds en , Robert Armstrong cite également cette hypothèse et indique que le terme était déjà bien établi quand il est devenu sherpa de Margaret Thatcher en [9].

Néanmoins, le surnom est attesté au Royaume-Uni dès et utilisé publiquement en par Helmut Schmidt[10].

Liste des sherpas

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En France, sous la présidence de François Mitterrand, la fonction de sherpa n'est pas attribuée à ses conseillers diplomatiques[11] ni même à des diplomates de carrière, mais plutôt à des conseillers issus du Conseil d'État et du Corps des mines[12]. Par la suite, à partir de , cette fonction revient presque systématiquement au conseiller diplomatique au cabinet du président de la République[12], à l'exception de Jacques Audibert, sherpa entre et , qui n'a été conseiller diplomatique qu'entre août et [12].

À partir de la présidence de Nicolas Sarkozy en , la fonction de sherpa devient officielle et apparaît au Journal officiel[11].

La fonction de sherpa a été occupée par[13],[14] :

Sherpa Fonction officielle Arrêté de nomination Président de la République
Raymond Barre Valéry Giscard d'Estaing
Bernard Clappier
Jean-Marcel Jeanneney François Mitterrand
Jacques Attali Conseiller spécial auprès du président de la République [JORF 1]
Anne Lauvergeon Secrétaire général adjoint de la présidence de la République [JORF 2]
Jean-David Levitte Conseiller diplomatique [JORF 3] Jacques Chirac
Jean-Marc de La Sablière Conseiller diplomatique [JORF 4]
Maurice Gourdault-Montagne Conseiller diplomatique [JORF 5]
Jean-David Levitte Conseiller diplomatique et sherpa [JORF 6] Nicolas Sarkozy
Conseiller diplomatique et sherpa [JORF 7]
Paul Jean-Ortiz Conseiller diplomatique et sherpa G8 [JORF 8] François Hollande
Jacques Audibert Conseiller, sherpa G7-G8 [JORF 9]
Philippe Étienne Conseiller diplomatique [JORF 10] Emmanuel Macron
Conseiller diplomatique, sherpa G7 et G20 [JORF 11]
Emmanuel Bonne Conseiller diplomatique, sherpa G20 et sherpa G7 [JORF 12]

Allemagne

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Union européenne

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Références

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  1. « Les "sherpas", dans l'ombre des gouvernants », Le Monde, (consulté le ).
  2. (en) Emmanuel Mourlon-Druol, chap. 4 « Less than a Permanent Secretariat, more than an ad-hoc Preparatory Group: a Prosopography of the G7’s Personal Representatives,  », dans Emmanuel Mourlon-Druol (dir.) et Federico Romero (dir.), International Summitry and Global Governance: The rise of the G7 and the European Council, , Routledge, coll. « Cold War History », , 256 p. (ISBN 978-0-415-72984-0, DOI 10.4324/9781315850771), p. 64–91.
  3. (en) William Safire, I Stand Corrected : More on Language, New York, Times Books, , 468 p. (ISBN 0-8129-1097-4), p. 168.
  4. (en) Robert Armstrong, « Economic Summitry in the s: A View from a Sherpa's Tent », dans Jacob Ryten (dir.), Canadian Institute of International Affairs, The Sterling Public Servant: A Global Tribute to Sylvia Ostry, Montréal, McGill-Queen's University Press, , 256 p. (ISBN 0-7735-2791-5), p. 185.
  5. Roland Dumas, Affaires étrangères, vol. 1 : , Paris, Fayard, , 438 p. (ISBN 978-2-213-63017-5), p. 75.
  6. Maurice Vaïsse, La puissance ou l'influence ? : La France dans le monde depuis , Paris, Fayard, , 649 p. (ISBN 978-2-213-63810-2), p. 26.
  7. Denis Bauchard, « La gouvernance mondiale entre organisations internationales et clubs informels », Actuelles de l'IFRI, IFRI, .
  8. Estelle Ardouin, « Sherpas et sommets des 7 », Institut d'études politiques de Lyon (version du sur Internet Archive).
  9. (en) Robert Armstrong, Summits : A Sherpa's Eye View, Leeds, University of Leeds, coll. « Montague Burton lecture on international relations » (no 44), , p. 37.
  10. Noël Bonhomme, « Le groupe des « sherpas » du G7 : une diplomatie d'experts ?  », Monde(s), no 5 « Diplomaties »,‎ , p. 151–172 (DOI 10.3917/mond.141.0151) citant (de) Enrico Böhm, Die Sicherheit des Westens. Entstehung und Funktion der G7-Gipfel (), Munich, Oldenbourg, , 357 p. (ISBN 978-3-486-75105-5), p. 169–170.
  11. a et b François Krug, « Qui fait quoi chez Hollande : les cinq postes-clés de l'Elysée », sur Rue89, .
  12. a b et c Christian Lequesne, Ethnographie du Quai d'Orsay : Les pratiques des diplomates français, Paris, CNRS Éditions, , 255 p. (ISBN 978-2-271-08325-8), p. 143–144 [lire en ligne].
  13. Jacques Santamaria et Patrice Duhamel, L'Élysée : Histoire, secrets, mystères, Paris, Plon, , 574 p. (ISBN 978-2-259-24900-3), « Sherpa ».
  14. Mourlon-Druol 2014, Table 4.4: « Names of sherpas and period spent as personal representatives of the G7 () », p. 78–79.

Dans le Journal officiel de la République française (JORF), sur Légifrance :

  1. Arrêté du , JORF, no 123, , p. 1642.
  2. Arrêté du , JORF, no 283, , p. 14975, NOR PREX9010067A.
  3. Arrêté du , JORF, no 118, , p. 8447, NOR PREX9500830A.
  4. Arrêté du , JORF, no 33, , p. 2031, texte no 1, NOR PREX0003969A.
  5. Arrêté du , JORF, no 282, , p. 19959, texte no 2, NOR PREX0206135A.
  6. Arrêté du , JORF, no 114, , p. 9511, texte no 1, NOR PREX0701153A.
  7. Arrêté du , JORF, no 69, , texte no 1, NOR PREX0807231A.
  8. Arrêté du , JORF, no 116, , texte no 1, NOR PREX1223404A.
  9. Arrêté du , JORF, no 119, , texte no 1, NOR PREX1401318A.
  10. Arrêté du , JORF, no 114, , texte no 1, NOR PREX1714467A.
  11. Arrêté du , JORF, no 219, , texte no 1, NOR PREX1726321A.
  12. Arrêté du , JORF no 115, , texte no 2, NOR PREX1914390A.