Service d'ordre légionnaire

organisation politique et paramilitaire du régime de Vichy

Le Service d'ordre légionnaire (SOL) est une organisation politique et paramilitaire de choc du régime de Vichy, pendant la Seconde Guerre mondiale. Créé à l'été 1941, il est le précurseur de la Milice française, créée en .

Histoire

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Après le vote des pleins pouvoirs constituants au maréchal Pétain le , Joseph Darnand (ancien combattant de 1914-1918 et de 1939-1940[1], mais aussi membre de La Cagoule, organisation terroriste d'extrême droite), se rallie à la révolution nationale et prend la tête de la nouvelle « Légion française des combattants » (LFC), dans les Alpes-Maritimes.

 
Affiche de propagande.
 
Brochure.
 
Brassard.
 
Épaulettes.

C'est alors, à l'été 1941, qu'il y crée le Service d'ordre légionnaire[1], organisation de choc ouverte aux membres de la Légion française des combattants. Par la suite, cet organisme est étendu, le , à toute la zone sud et à l'Afrique du Nord, où il rassemble les partisans les plus déterminés de la révolution nationale. L'initiative de cette nouvelle organisation revient à Pierre Gallet, Marcel Gombert et Jean Bassompierre, tandis que son programme est codifié par le même Bassompierre[1], Noël de Tissot[1] et le docteur Durandy[1], en particulier les « vingt et un points du SOL » (repris ensuite par la Milice)[1].

Ce SOL prône le culte du chef, le rejet de la démocratie, l'anticommunisme, l'antisémitisme, mais aussi la collaboration avec l'occupant[1] bien illustrés par le serment officiel : « […] je jure de lutter contre la démocratie, la lèpre juive et la dissidence gaulliste »[2].

Le commandement national du SOL ayant été attribué, en , à Darnand, celui-ci s’installe à Vichy[1]. Il y affiche des positions ouvertement collaborationnistes et ne cesse jamais de recevoir officiellement le soutien du maréchal Pétain, sauf tout à la fin du régime, à partir du [3].

Lors du débarquement du en Afrique du Nord, Darnand donne l’ordre aux unités SOL de résister aux Alliés[1]. Le maréchal salue dans un discours du le « dévouement », le « dynamisme », la « fidélité » et l'« esprit de sacrifice » des SOL[4] qui ont, aux côtés de l’Armée d'Afrique, combattu contre les Alliés[4]. Si, à Alger les 2 300 SOL[5] sont neutralisés quelque temps lors du putsch du , le secrétaire britannique aux Affaires étrangères Anthony Eden constate que « […] le Service d'ordre légionnaire et autres organisations fascistes du même genre poursuivent leurs activités et persécutent nos anciens partisans […] »[6].

Pétain annonce, le , la transformation du SOL en une force autonome : la « Milice française »[4],[7]. C'est ainsi que Pierre Laval, en accord avec le maréchal Pétain, décide de la créer, par la loi du . Il en devient le chef, avec Joseph Darnand pour adjoint[8].

Hymne du SOL

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L'hymne du SOL porte le nom de Chant des cohortes, dont les paroles sont d'Antoine Quebriac, la musique de Pierre de Prous et Georges Bailly [9]. Cet hymne sera, avec quelques modifications mineures, repris par la Milice. Les paroles de ce chant résume les grandes lignes du programme politique du SOL.

Refrain :
A genoux nous fîmes le serment,
Légionnaires de mourir en chantant,
S’il le faut pour la Nouvelle France !
Amoureux de gloire et de grandeur,
Tous unis par la même ferveur,
Nous jurons de refaire la France,
A genoux, nous fîmes ce serment[10].

Joseph Darnand entonnera le refrain du Chant des cohortes lors de son exécution, le 10 octobre 1945.

Notes et références

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  1. a b c d e f g h et i Brissaud 1965, p. 122-126.
  2. Pascal Ory, Les Collaborateurs, 1940-1945, Paris, éd. du Seuil, coll. « Points Histoire », , 352 p. (ISBN 978-2-02-005427-0), p. 249.
  3. Éric Conan, Henry Rousso, Vichy, un passé qui ne passe pas, Paris, éd. Fayard, 1994 ; Paris, nouvelle édition Gallimard, coll. « Folio histoire », 1996, 513 p. (ISBN 2-07-032900-3 et 978-2-07-032900-7), p. 215.
  4. a b et c Philippe Pétain, Discours aux Français, -, Paris, Albin Michel, , 420 p., p. 296.
  5. Robert Gildea (trad. de l'anglais par Marie-Anne de Beru), Comment sont-ils devenus résistants ? – Une nouvelle histoire de la résistance (1940-1945) [« Fighters in the Shadows. A New History of the French Resistance »], Paris, Les Arènes, (1re éd. 2015), 601 p. (ISBN 978-2-35204-634-9, présentation en ligne).
  6. François Kersaudy, De Gaulle et Roosevelt – Le duel au sommet, Paris, Edi8, (1re éd. 2004), 488 p. (ISBN 978-2-262-06566-9, présentation en ligne).
  7. Brissaud 1965, p. 127.
  8. Brissaud 1965, p. 128.
  9. https://memoires-resistances.dordogne.fr/dossiers-ressources-documentaires/1009-ressources-documentaires/108-le-chant-des-cohortes-du-service-d-ordre-legionnaire.html Le chant des cohortes du Service d'ordre légionnaire
  10. http://club-acacia.over-blog.com/article-le-chant-des-cohortes-38716177.html Le Chant des cohortes

Bibliographie

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  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Article connexe

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