Serge Bambara
Serge Bambara, plus connu sous son nom de scène Smockey (de "S'moquer"), est un musicien de hip-hop, rappeur, producteur acteur et militant politique burkinabè.
Naissance | Ouagadougou, Burkina Faso |
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Nom de naissance |
Serge Bambara |
Pseudonyme |
Smockey |
Nationalité |
Franco-burkinabè |
Activités |
Biographie
modifierEnfance et carrière
modifierSmokey naît le d'un père Bisa (Groupe ethique habitant majoritairement dans la région du Centre-est du Burkina Faso) et d'une mère française. Après avoir déménagé en 1991 en France pour effectuer ses études, il signe en 1999 un contrat avec EMI et sort un premier single, en featuring avec la chanteuse Lââm. En 2001, il revient au Burkina Faso et créé le studio Abazon. Au cours de sa carrière, il a sorti les albums Epitaphe, Zamana, Code noir et Cravate, Costards et Pourriture, et a régulièrement collaboré avec le rappeur sénégalais Didier Awadi[1].
Smockey a remporté en 2006 le Kundé d'Or - trophée de la musique burkinabé - dans la catégorie "Meilleur Artiste de l'année", qu'il reçoit des mains de Chantal Compaoré, alors Première Dame du Burkina Faso[2]. En 2010, il gagne un Kora Awards - trophée de la musique africaine - dans la catégorie "Meilleur Artiste Hip-Hop"[3]. B
Il a également tourné en 2008 dans l'adaptation du roman En attendant le vote des bêtes sauvages de l'écrivain ivoirien Ahmadou Kourouma, sous la direction de Missa Hébié[4].
Engagement politique
modifierSmockey se réclame de l'héritage et des idéaux du capitaine Thomas Sankara, révolutionnaire marxiste-léniniste, anti-colonialiste et figure du Mouvement des non-alignés, qui a dirigé le Burkina Faso entre 1983 et son assassinat, le , à la suite d'un putsch orchestré par son successeur et ancien frère d'arme Blaise Compaoré. En 2014, à l'occasion d'une interview accordée à la BBC, il déclare à propos de la période sankariste : "Cela nous a permis d'être plus fiers d'être Africains et d'en finir avec ce complexe d'infériorité, de réaliser que nous pouvions accomplir des choses"[5]. Son œuvre musicale est très influencée par des thèmes politiques et militants[1].
Le Balai citoyen
modifierSmockey co-fonde en 2013 Le Balai citoyen, un mouvement politique populaire, avec le musicien de reggae, animateur radio et militant politique Sams’K Le Jah[6]. Ce mouvement entend lutter contre la corruption politique et s'est notamment illustré par son opposition au pouvoir du président Blaise Compaoré et sa forte implication lors de la deuxième révolution burkinabè, qui contraint Compaoré à abandonner le pouvoir et à fuir le pays le , après plus de 27 ans de règne. Smockey a été l'une des figures de proue de cette vague de contestation et a accordé son soutien à la transition menée par les militaires[7].
Le , son studio d'enregistrement Abazon est attaqué au lance-roquette et incendié par des éléments putschistes du Régiment de sécurité présidentielle, demeuré loyal au président déchu Blaise Compaoré[8].
Cinéma
modifierLa réalisatrice Katy Léna N'diaye consacre à Smockey le film documentaire On a le temps pour nous (2018)[9] qui raconte le quotidien du rappeur Smockey et son combat politique contre Blaise Campaoré.
Articles connexes
modifierRéférences
modifier- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Serge Bambara » (voir la liste des auteurs).
- « Smockey (Burkina Faso) », sur www.rfimusique.fr, Radio France Internationale, (consulté le )
- « Kundé d’Or 2006: Smockey enfin! », sur www.lefaso.net/, Le Faso, (consulté le )
- Franck Salin, « Kora Awards 2010: où sont passés les artistes? », sur www.afrik.com, Afrik-News, (consulté le )
- P. Boureima Salouka, « Smockey : ni rebelle ni révolutionnaire mais libre », sur www.afrik.com, Afrik-News, (consulté le )
- Alex Duval Smith, « 'Africa's Che Guevara': Thomas Sankara's legacy », British Broadcasting Corporation, Londres, (lire en ligne, consulté le )
- Rosa Moussaoui, « Sams’K Le Jah "Les héritiers de Sankara ont grandi, il faut désormais compter avec eux" », L'Humanité, Paris, (lire en ligne, consulté le )
- « "Si je restais, je serais un cadavre" », British Broadcasting Corporation, Londres, (lire en ligne, consulté le )
- « Music studio in Burkina Faso capital bombed after coup »
- « On a le temps pour nous », sur Film documentaire (consulté le )