Satendra Nandan
Satendra Pratap Nandan[1], né en à Nadi[2], est un homme politique puis universitaire et écrivain fidjien.
Satendra Nandan | |
Fonctions | |
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Ministre de la Santé et de la Protection sociale | |
– | |
Monarque | Élisabeth II |
Gouverneur | Ratu Sir Penaia Ganilau |
Premier ministre | Timoci Bavadra |
Gouvernement | gouvernement Bavadra |
Prédécesseur | Apenisa Kurisaqila |
Successeur | Apenisa Kurisaqila |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Nadi |
Nationalité | fidjienne |
Parti politique | Parti de la fédération nationale puis Parti travailliste |
Diplômé de | université de Delhi, université de Leeds, Université nationale australienne |
Profession | enseignant-chercheur |
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Biographie
modifierIssu de la communauté indo-fidjienne[3] et d'une famille de sept enfants, il grandit dans la pauvreté au village fidjien de Maigania, au bord de la rivière Nadi sur l'île de Viti Levu[4]. Bénéficiant d'une bourse d'études, il obtient deux diplômes de licence (en littérature de langue anglaise et en enseignement) à l'université de Delhi, puis un Master en littératures du Commonwealth et en littérature américaine à l'université de Leeds. Après un certificat d'enseignement universitaire de l'université de Londres, il obtient en 1977 à l'Université nationale australienne à Canberra son diplôme de doctorat pour un thèse sur l'image de l'artiste dans l'œuvre littéraire de Patrick White. Il est alors la première personne des îles du Pacifique à décrocher un doctorat en littératures anglophones. Il enseigne un temps dans l'enseignement secondaire à Nadi, puis est l'un des deux seuls Fidjiens -avec Ratu Jo Nacola- recrutés comme enseignants fondateurs à l'université du Pacifique Sud, où il demeure de 1969 à 1987[2],[4],[5].
Il entre en politique aux Fidji dans les années 1970 au sein du Parti de la fédération nationale. Aux élections législatives de 1982, c'est sous cette étiquette qu'il est élu député de la circonscription ethnique indienne de Nasinu-Vunidawa à la Chambre des représentants. Siégeant sur les bancs de l'opposition parlementaire, il est nommé ministre fantôme de l'Éducation, de la Jeunesse et des Sports dans le cabinet fantôme du chef de l'opposition, Siddiq Koya[5].
En 1986, il rejoint le Parti travailliste nouvellement créé, et est réélu député sous cette étiquette aux élections législatives de 1987. Celles-ci produisent un gouvernement de coalition du Parti travailliste et du Parti de la fédération nationale, mené par le Premier ministre Timoci Bavadra. Satendra Nandan est nommé ministre de la Santé et de la Protection sociale dans ce gouvernement. Un mois plus tard, toutefois, le gouvernement est destitué par un coup d'État militaire raciste mené par le colonel Sitiveni Rabuka, qui prône la suprématie politique de la population autochtone et estime que le gouvernement compte trop de ministres d'ascendance indienne. Comme beaucoup d'autres Indo-Fidjiens, Santendra Nandan fuit le pays et s'établit en Australie. Il y est employé comme chercheur au Centre de recherche en humanités de l'Université nationale australienne[2],[5],[6].
Il devient ensuite enseignant-chercheur en littératures anglophones et du Commonwealth à l'université de Canberra, co-présidant le centre d'études culturelles de cette université. Il est par ailleurs, pendant une dizaine d'années, président fondateur de la branche du PEN club de Canberra. En 1991 il publie son roman autobiographique The Wounded Sea (La Mer blessée), suivi dix ans plus tard de son autobiographie Requiem for a Rainbow: A Fijian Indian Story. En 2000, son ouvrage Fiji: Paradise in Pieces - Writing Ethics-Politics est une collection de ses essais critiques littéraires, de ses réflexions sur des enjeux sociaux et politiques, et d'une histoire courte de fiction, Mangoes[2],[5],[1].
En 2005 il retourne aux Fidji et participe à la création de l'université des Fidji. Il y devient le président fondateur de l'École des humanités et des arts. En 2012, le gouvernement fidjien du Premier ministre Frank Bainimarama le nomme membre de la commission chargée de rédiger une proposition de nouvelle constitution pour le pays, celle-ci devant aider les Fidji à dépasser les clivages inter-ethniques. Il retourne à Canberra en 2013. Professeur émérite de l'université de Canberra, il est chroniqueur au quotidien The Fiji Sun[2],[5],[6].
Bibliographie
modifierSatendra Nandan est l'auteur d'une quinzaine de livres. Ses ouvrages incluent
- Faces in a Village: Poetry from Fiji (1977) ;
- Voices in the River: Poems 1974-1984 (1985) ;
- The Wounded Sea (1991), roman autobiographique ;
- Lines Across Black Waters (1997), recueil de poèmes abordant l'expérience de diaspora des Indo-Fidjiens[7] ;
- Fiji: Paradise in Pieces (2000), essais critiques ;
- Requiem for a Rainbow: A Fijian Indian Story (2001), autobiographie ;
- The Loneliness of Islands: Collected Poems, 1976-2006 (2007), recueil de poèmes ;
- Brief Encounters: Literature and Beyond (2015), collection d'essais littéraires sur Patrick White, V. S. Naipaul, R. K. Narayan, Nadine Gordimer, Khushwant Singh et Salman Rushdie, mais aussi d'essais sur la politique fidjienne, les droits de l'homme, la liberté de la presse, Narendra Modi, Sitiveni Rabuka et Gough Whitlam ;
- Dispatches from Distant Shores (2017), une collection d'essais sur des sujets aussi variés que la littérature, la politique, le cricket, la liberté, Mohandas Gandhi et la migration ;
- 1987: Six Nights in May (2018), son témoignage du coup d'État et de ses suites immédiates[1].
Lien externe
modifier- (en) Articles d'opinion de Satendra Nandran dans le journal Fiji Sun
Voir aussi
modifierRéférences
modifier- (en) Bibliographie, Bibliothèque nationale d'Australie
- (en) Biographie, AustLit, université du Queensland
- (en) "Nandan, Satendra", The Oxford Companion to Australian Literature
- (en) "A life of luck and simplicity", Wansolwara, 8 novembre 2018, p.8
- (en) Biographie, université de Canberra
- (en) Biographie, Australian Book Review
- (en) M.S. Pandey, "The Hymns of National Strife: The Enigma of Nation in the Diasporic Writings of Satendra Nandan", dans Anu Shukla (dir.), Migrant Voices in Literatures in English, Sarup & Sons, 2006, pp.151-152