Sanctuaire gallo-romain de Mazamas
Le sanctuaire gallo-romain de Mazamas est un ensemble de deux temples jumeaux situé dans la commune de Saint-Léomer, dans le département français de la Vienne.
Sanctuaire gallo-romain de Mazamas | |
Les temples jumeaux. | |
Localisation | |
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Commune | Saint-Léomer |
Département | Vienne |
Région | Nouvelle-Aquitaine |
Protection | Classé MH (1973) |
Coordonnées | 46° 23′ 57,19″ nord, 0° 58′ 21,4″ est |
Altitude | 155 m |
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Les deux temples de type « classique », au sein d'un même enclos, succèdent à un fanum édifié environ un siècle plus tôt. Le site est abandonné au IIIe siècle. L'occupation reprend au Moyen Âge, mais selon des modalités toutes différentes : habitat et agriculture.
Les vestiges sont classés comme monuments historiques en 1973.
Localisation
modifierDans la géographie antique, le site de Mazamas se trouve aux confins sud du territoire des Pictons[1], non loin de ceux des Bituriges Cubes et des Lémovices[2]. Aucune agglomération secondaire n'est signalée à proximité[3].
Le sanctuaire est établi à mi-pente d'un vallon, côté sud, à un peu plus de 4 km au sud de Saint-Léomer et 8 km au sud-est de Montmorillon.
Historique et études archéologiques
modifierLe site est occupé au Néolithique moyen puis à l'époque laténienne[4] mais, dans ce dernier cas, il n'est pas certain qu'il s'agisse d'un sanctuaire[5].
Un premier fanum à cella carrée et à galerie de circulation est construit[6] dans la seconde moitié du Ier siècle av. J.-C. (premier état). Un sanctuaire de deux temples jumeaux lui succède[6] au Ier siècle apr. J.-C. (second état)[3]. Les temples sont abandonnés dans le courant[4] ou à la fin du IIIe siècle[7].
Un hameau, mentionné par les sources au XIIe siècle, occupe le site mais peu de structures, à l'exception notable d'un puits qui recoupe le mur du premier péribole, sont construites dans l'enceinte du sanctuaire[8].
Après la Seconde Guerre mondiale, le site du sanctuaire est régulièrement pillé mais les ruines sont considérées comme celles du « château de Mazamas »[3]. En 1964, la nature antique du site est reconnue par l'antiquaire François Eygun et pendant plus de trente ans, Émile de Lavergne, un professeur de médecine propriétaire du terrain, procède à des fouilles rigoureuses du site, l'enclot et pose des panneaux indicatifs[9].
Les vestiges font l'objet d'un classement au titre des monuments historiques par arrêté du [10].
En 2017, la commune de Saint-Léomer rachète le site à Émile de Lavergne et engage les premiers travaux de mise en valeur[9].
Description
modifierPremier état
modifierL'espace enclos se développe sur 885 m2 et un bâtiment ou portique en marque l'entrée[11]. Le fanum n'est pas centré dans ce péribole ; il est plus proche du mur occidental. Les seuils de sa cella et de sa galerie périphérique, localisés, montrent qu'il s'ouvre à l'est, selon la disposition la plus couramment observée[12]. L'épaisseur de ses murs permet d'attribuer à la cella une hauteur d'au moins sept mètres[13].
Lors de son remplacement par le second sanctuaire, les murs du fanum et du péribole sont démontés à des degrés divers. Ils sont soit totalement épierrés, et il ne subsiste que leur « trace fantôme » sous la forme de tranchées de récupération comblées, soit déconstruits jusqu'au niveau des fondations qui demeurent au moins partiellement en place[11].
Second état
modifierLe sanctuaire se compose de deux temples jumeaux de type « classique » à pronaos (temple gréco-romain)[14]. Les deux temples, dont le plan au sol est identique, s'ouvrent à l'est à l'intérieur d'un péribole d'une superficie de 3 500 m2, ce qui fait de cette aire sacrée l'une des plus vastes du centre-ouest de la France[15],[16].
Le côté oriental du péribole, dans lequel est aménagé le dispositif d'accès à l'enclos, est pourvu intérieurement d'un double portique[17] flanqué, à chacun de ses angles, d'un pavillon[2],[18]. Deux portes monumentales sont présentes, une à l'extérieur du portique, l'autre à l'intérieur, l'ensemble formant un propylée monumental[19].
La maçonnerie des temples est réalisée en moellons de petit appareil[9].
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Le temple nord.
-
Le double portique.
Notes et références
modifier- Bertrand Goffaux, La vie publique des cités dans l'Occident romain, Presses universitaires de Rennes, , 474 p. (ISBN 978-2-7535-5604-1, lire en ligne), p. 384.
- Laurent Paez-Rezende, Laurence Jeanne et Caroline Duclos, Agglomération antique d'Alleaume : La Victoire, le Castelet, post-fouille 4e année : rapport 2016, Conseil départemental de la Manche/INRAP, , 224 p., pdf (lire en ligne), p. 161.
- « Sanctuaire gallo-romain de Mazamas », sur Sud-Vienne Poitou (consulté le ).
- « Le sanctuaire gallo-romain de Mazamas, à Saint-Leomer (Vienne) », sur HAL (consulté le ).
- Roger Joussaume et Jean-Pierre Pautreau, La Préhistoire du Poitou : Poitou, Vendée, Aunis, des origines à la conquête romaine, éditions Ouest-France, , 598 p. (ISBN 978-2-7373-0676-1), p. 468
- Fauduet 1993, p. 61.
- Marie-Claude Lhuillier, « Notes sur la disparition des sanctuaires païens », dans Histoire, espaces et marges de l'antiquité : hommages à Monique Clavel-Lévêque, vol. 4, Presses universitaires de Franche-Comté, , 328 p. (ISBN 978-2-8486-7112-3), p. 278.
- Émile de Lavergne et Jean-Paul Nibodeau, « Saint-Leomer (Vienne). Mazamas », Archéologie médiévale, t. XXI, , p. 292-294 (lire en ligne).
- Vincent Buche, « Saint-Léomer devient propriétaire du site gallo-romain », La Nouvelle République du Centre-Ouest, (lire en ligne).
- « Vestiges gallo-romains de Mazamas », notice no PA00105699, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- de Lavergne 1999, p. 33.
- Fauduet 1993, p. 38.
- Jacques Harmand, « Le fanum atypique à fenestra de Bû (Eure-et-Loir) », Latomus, vol. LI, no 2, , p. 375.
- Fauduet 1993, p. 50.
- Christian Richard, « Sanctuaires et rites cultuels en Haut-Poitou au début de notre ère (communication orale en séance) », Bulletin de la Société des antiquaires de l'Ouest, t. III, sér. 2, , p. 163 (lire en ligne).
- ouvrage collectif, Art et archéologie de l'Aquitaine septentrionale, vol. 111, éditions du CTHS, , 270 p. (ISBN 978-2-7355-0140-3), p. 51.
- de Lavergne 1999, p. 162.
- Véronique Brouquier-Reddé, Mars en occident : actes du colloque international Autour d'Allonnes (Sarthe), les sanctuaires de Mars en occident, Presses universitaires de Rennes, , 337 p. (ISBN 978-2-7535-0207-9), p. 146.
- Gérard Nicolini, « Circonscription de Poitou-Charentes », Gallia, t. XXXI, no 2, , p. 388-392 (lire en ligne).
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Isabelle Fauduet, Les temples de tradition celtique en Gaule romaine, Paris, Errance, , 159 p. (ISBN 2-8777-2074-8).
- Émile de Vezeaux de Lavergne (avec la contribution de Jean-Paul Nibodeau et Jean-Louis Paillet), Le Sanctuaire gallo-romain de Mazamas à Saint-Léomer, De Boccard, , 234 p. (ISBN 978-2-7018-0115-5).
- Michel Provost, La Vienne, Paris, Académie des inscriptions et belles-lettres, coll. « Carte archéologique de la Gaule » (no 86-1), , 490 p. (ISBN 978-2-8775-4675-1).
Articles connexes
modifierLiens externes
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