Samba funk
La samba funk[a] est un sous-genre musical issu de la fusion de la samba brésilienne et du funk américain, créé à la fin des années 1960 par le pianiste Dom Salvador et son Grupo Abolição (qui donnera plus tard naissance à Banda Black Rio)[5],[6]. Il se base sur le mélange les mesures binaires de la samba et les mesures quaternaires du funk, récemment arrivé sur le marché musical brésilien[6].
Origines stylistiques | Samba et funk |
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Origines culturelles | Années 1960 au Brésil |
Voir aussi | Sambalanço, samba jazz, samba rock, latin jazz, jazz fusion, pilantragem |
Des chanteurs brésiliens tels que Tim Maia et Jorge Ben Jor se sont également lancés dans ce genre[7].
Histoire
modifierÀ partir du coup d'État de 1964 au Brésil, le pays vit sous une dictature militaire répressive, qui est accompagnée d'une forte réaction contre-culturelle[6]. Dom Salvador est un instrumentiste, arrangeur et compositeur qui participe à l'effervescence musicale de Rio de Janeiro après l'émergence de la bossa nova, et combine notamment la samba brésilienne et le jazz américain, participant à la création de la samba jazz[8].
En 1969, le producteur de chez CBS de Dom Salvador rentre d'un voyage aux États-Unis avec de nombreux disques funk et soul : Kool & the Gang, Sly & the Family Stone, James Brown, notamment. Il suggère à Salvador de faire quelque chose de similaire, mais celui-ci refuse de se contenter de copier. Il crée alors un « changement majeur par rapport au jazz » et interprète le funk sous le prisme de la samba avec son Grupo Abolição, avec qui ils jouent aussi de la samba-soul[6].
Danse de salon
modifierSur la base de ce genre, un rythme de danse de salon a émergé grâce au professeur de danse Jimmy de Oliveira appelé samba-funkeado, un style qui mélange la samba de gafieira avec des danses de charme (pt) (qui tirent leurs origines du hip-hop), qui se distingue par le « mouvement corporel funkeado »[9] ; une danse « brisée », influencée par le hip-hop et la soul, qui travaille sur les ruptures des mouvements de danse et du corps ainsi que sur les pauses temporelles de la musique, qui à de nombreux moments ressemblent à des photographies[9].
Notes et références
modifierNotes
modifier- En portugais, le terme samba est un nom masculin, et ses sous-genres sont également accordés au masculin. Néanmoins, la samba s'est fait connaître en France — et donc en français — comme danse avant d'être reconnue comme un genre musical à part entière[1]. Même si certains puristes[2],[3] préfèrent conserver le masculin, l'usage général[1] ainsi que les définitions des dictionnaires français[4] privilégient l'utilisation du genre féminin. C'est ce genre qui a donc été privilégié dans cet article.
Références
modifier- (pt) Carlos Sandroni, « La samba à Rio de Janeiro et le paradigme de l’Estácio », Cahiers d’ethnomusicologie, no 10, , note 1 (lire en ligne).
- « Définition de Samba », sur musicmot.com (consulté le ).
- « Genre grammatical du mot samba », sur sambistas.online.fr (consulté le ).
- Voir les définitions de la « samba » du Larousse, du Robert, du Centre national de ressources textuelles et lexicales et de l'Académie française.
- Essinger 2005.
- (pt) Matthew Kassel, « Dom Salvador, o pianista que inventou o samba funk e o Brasil esqueceu », sur entretenimento.uol.com.br, (consulté le ).
- Medeiros 2006.
- (pt) « Dom Salvador », sur dicionariompb.com.br, Dicionário Cravo Albin da Música Popular Brasileira (consulté le ).
- Tavares 2016.
Annexes
modifierBibliographie
modifier- (pt) Silvio Essinger, Batidão: uma história do funk, Rio de Janeiro, Editora Record, (ISBN 9788501071651).
- (pt) Janaína Medeiros, Funk carioca: crime ou cultura?: o som dá medo e prazer, São Paulo, Editoras Albatroz, Loqüi e Terceiro Nome, (ISBN 9788587556745).
- (pt) Cristina da Conceição Silva et Patrícia Luisa Nogueira Rangel, Do batuque do samba ao batuque do funk : culturas negras, suburbanas, cariocas, Rio de Janeiro, Autografia, (ISBN 9788551804070).
- (pt) Heloá Goes Tavares, Uma dança quebrada: O Samba Funkeado na CIA de Dança Cabanos em Belém do Pará (thèse de licence en danse), Universidade Federal do Para, (lire en ligne [PDF]).