Salva Kiir

homme politique soudanais puis sud-soudanais

Salva Kiir Mayardit, également appelé Salva Kiir, né le dans le Bahr el-Ghazal, est un militaire et homme d'État sud-soudanais. Il est le premier président (de jure, premier dictateur du pays de facto) de la république du Soudan du Sud depuis 2011.

Salva Kiir
Illustration.
Salva Kiir en août 2014.
Fonctions
Dictateur de la république du Soudan du Sud
En fonction depuis le
(13 ans, 5 mois et 12 jours)
Vice-président Riek Machar
James Wani Igga
Riek Machar
Taban Deng Gai
Riek Machar
Prédécesseur Poste créé
Président de la région autonome du Soudan du Sud

(5 ans, 11 mois et 8 jours)
Élection 15 avril 2010
Président Omar el-Béchir
Prédécesseur John Garang
Successeur Indépendance du Soudan du Sud
Premier vice-président
de la République du Soudan

(5 ans, 11 mois et 8 jours)
Président Omar el-Béchir
Prédécesseur John Garang
Successeur Ali Osman Taha
Biographie
Nom de naissance Salva Kiir Mayardit
Date de naissance (73 ans)
Lieu de naissance Bahr el-Ghazal (Soudan anglo-égyptien)
Nationalité Sud-soudanaise
(depuis 2011)
Soudanaise
(1951 à 2011)
Parti politique Mouvement populaire de libération du Soudan
Conjoint Mary Ayen Mayardit
Profession Militaire
Religion Catholicisme

Salva Kiir Salva Kiir
Vice-présidents de la République du Soudan
Présidents de la République du Soudan du Sud

Il est nommé en 2005 commandant en chef de l'Armée populaire de libération du Soudan (APLS) après le décès de John Garang. Il est aussi premier vice-président du Soudan de 2005 à 2011, jusqu'à l'indépendance du Soudan du Sud.

Enfance et formation

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Salva Kiir naît dans le village d'Akon dans une famille pastorale Dinka appartenant à la communauté Awan-Chan Dinka du district de Gogrial dans l'État de Warrap[1]. En 1951, cette localité fait partie du Soudan anglo-égyptien.

Son père Kuethpiny Thiik Atem, décédé en 2007 est un éleveur de bétail appartenant au clan Payum. Sa mère Awiei Rou Wol est une agricultrice appartenant au clan Payii. Il a six frères et trois sœurs[2], ainsi que des demi-frères et demi-sœurs enfants des deux autres femmes de son père, Adut Makuei Piol et Awien Akoon Deng.[réf. nécessaire]

Carrière militaire

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Salva Kiir en uniforme militaire.

À la fin des années 1960, Salva Kiir rejoint le bataillon Anyanya qui lutte pour l'indépendance du sud du Soudan lors de la première guerre civile soudanaise. Au moment de l'accord d'Addis-Abeba de 1972, il est un officier de rang inférieur. En 1983, il rejoint le Mouvement de libération du peuple soudanais fondé par John Garang, ainsi que son bras armé, l'Armée populaire de libération du Soudan (APLS), dans le cadre de la seconde guerre civile soudanaise. Il est alors adjoint de Garang. En 1997, il prend part à l'opération Thunderbolt, une offensive rebelle au cours de laquelle la majeure partie de l'Équatoria-Occidental est capturée par l'APLS. Kiir prend finalement la tête de l'APLS à la mort de John Garang dans un accident d'hélicoptère[3]. Les rumeurs selon lesquelles Kiir aurait été démis de ses fonctions de chef d'état-major de l'APLS en 2004 auraient presque provoqué la scission de l'organisation. Appartenant au peuple des Dinkas, il est l'un des chefs de la rébellion sudiste durant la seconde guerre civile soudanaise.

Carrière politique

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À la mort de John Garang, Kiir accède le aux fonctions de président de la région autonome du Soudan du Sud et de premier vice-président de la république du Soudan[4]. Considéré comme étant plus indépendantiste que Garang, il mène le Soudan du Sud sur la voie de l'indépendance totale vis-à-vis du régime de Khartoum. Son élection à la présidence de la région autonome en avec 93 % des voix des électeurs sud soudanais est perçue comme une confirmation des désirs sécessionnistes de la région[5].

Les résultats du référendum d'autodétermination qui a lieu du 9 au donnent un total de 98,83 % des voix en faveur de l'indépendance. Celle-ci devient effective le avec Salva Kiir comme chef du nouvel État.

Présidence du Soudan du Sud

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Le , il limoge son vice-président Riek Machar après que celui-ci a fait état de son ambition de briguer le poste de président de la République lors des prochaines élections prévues en 2015[6].

Le , des combats éclatent dans la capitale Djouba entre les partisans de Salva Kiir et ceux de Riek Machar, faisant resurgir de vieilles dissensions entre les différents clans du Mouvement populaire de libération du Soudan sur fond de rivalité ethnique : d'un côté les Dinkas et de l'autre les Nuers (ethnie de Riek Machar). Le , le président Kiir annonce qu'un coup d'État a été déjoué. Au soir du , les affrontements ont déjà fait 73 victimes[7],[8].

Le , quelques jours après la signature à Khartoum d'un accord de cessez-le-feu permanent avec Salva Kiir, il est annoncé que Machar retrouverait son poste de premier vice-président, que les titulaires sortants seraient maintenus à leurs fonctions et qu'une femme membre de l'opposition serait également nommée[9]. Cinq jours plus tard, le Parlement adopte à l'unanimité une loi prorogeant son mandat de trois ans, jusqu'en 2021[10],[11].

Le , un nouvel accord signé à Khartoum prévoit la nomination pour trois ans de Machar comme vice-président, et de quatre autres vice-présidents, la formation d'un gouvernement de transition de 35 membres, dont 20 de Kiir, 9 de Machar, ainsi que l'élargissement du parlement à 550 membres, dont 332 loyaux à Kiir et 128 à Machar[12]. Moins d'une semaine après, dans un décret lu à la télévision nationale, Kiir accorde une amnistie à Machar et à d'autres groupes armés qui s'opposaient au gouvernement du Soudan du Sud depuis 2013[13]. Le , l'accord de paix est signé à Addis-Abeba[14].

En , Salva Kiir et Riek Machar se rencontrent pour mettre en application l'accord de , dans le but de former un gouvernement pour [15]. En , ils se mettent d'accord pour former un gouvernement d'union nationale à la fin du mois de [16]. Le nouveau gouvernement est formé le [17].

Il est filmé en train de s'uriner dessus lors d'une cérémonie officielle pour l'inauguration d'une autoroute le 13 décembre 2022, provoquant des réactions moqueuses sur les réseaux sociaux ainsi que des inquiétudes quant à son état de santé. La publication de la vidéo entraine l'arrestation de six journalistes, donnant lieu à des rumeurs d’exécution dénuées de preuves, dans le contexte d'un pays jugé parmi les plus hostiles et les plus dangereux du continent africain pour les journalistes, selon Reporters sans frontières[18],[19].

Le 5 Juillet 2023, Salva Kiir annonce sa candidature à l'élection présidentielle de 2024[20].

Le 24 novembre 2023, Salva Kiir est élu président de l'organisation régionale de la Communauté d'Afrique de l'Est pour un mandat d'une année.

Notes et références

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  1. « H.E President Salva Kiir Mayardit », sur eahealth.org (consulté le )
  2. (en-US) « Salva Kiir Mayardit: The Joshua of South Sudan », sur paanluelwel.com, (consulté le ).
  3. « Coopération : Félix Tshisekedi attendu ce dimanche à Juba pour un tête-à-tête avec son homologue Salva Kir », sur adiac-congo.com (consulté le ).
  4. « Soudan du sud: le président Kiir nomme son rival Machar vice-président », sur rtbf.be (consulté le ).
  5. « Le premier président élu du Sud-Soudan prête serment », sur yahoo.fr (consulté le ).
  6. South Soudan's Riek Machar eyes Salva Kiir's job, BBC News. Consulté le 31 juillet 2013
  7. Soudan du Sud : les vieux démons resurgissent - article du Point du 17 décembre 2013
  8. Soudan du Sud: 73 morts dans les affrontements à Juba - Article Libération du 17 décembre 2013
  9. « Soudan du Sud: le chef rebelle Riek Machar va retrouver son poste de vice-président », L'Orient-Le Jour (consulté le ).
  10. Soudan du Sud: le mandat du gouvernement prolongé de trois ans, RFI, 13 juillet 2018.
  11. Soudan du Sud : prolongation du mandat du président Salva Kiir, africanews.fr, 13 juillet 2018.
  12. Le Point, magazine, « Soudan du Sud: les belligérants signent un accord sur le partage du pouvoir », sur Le Point (consulté le )
  13. (en-GB) « Amnistie accordée aux rebelles du Soudan du Sud », BBC News Afrique,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. AFP, « Soudan du Sud: les belligérants signent un nouvel accord de paix »  , Libération, (consulté le )
  15. Florence Miettaux, « Au Soudan du Sud, la mise en œuvre laborieuse de l’accord de paix », Le Monde,
  16. « Salva Kiir et Riek Machar s'engagent à former un gouvernement », sur bbc.com,
  17. « Soudan du Sud: le président Kiir dévoile le nouveau gouvernement », (ISSN 0182-5852, consulté le ).
  18. « Six journalistes arrêtés après la diffusion d’une vidéo du président du Soudan du Sud s’urinant dessus », sur SudOuest.fr (consulté le ).
  19. « Soudan du Sud : des journalistes ont-ils été tués pour avoir filmé le Président en train de s’uriner dessus ? », sur Libération, Libération (consulté le ).
  20. « Soudan du Sud : Salva Kiir candidat aux élections de 2024 », sur Africanews, (consulté le ).

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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