Salomé Saqué
Salomé Saqué, née le à Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne), est une journaliste française. Elle travaille sur le réchauffement climatique, la jeunesse, les inégalités hommes-femmes et les sujets économiques. Elle dirige le pôle économie du média Blast depuis sa création en 2021.
Naissance | |
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Nationalité | |
Domicile |
Les Assions (- |
Formation |
Lycée Édouard-Herriot (- Université Lumière-Lyon-II (- Université complutense de Madrid (- American Graduate School in Paris (en) (- Université Paris-Sud (- Université Sorbonne-Nouvelle (- |
Activité | |
Rédactrice à |
A travaillé pour |
France Culture (juin - France Inter ( - Radio France ( - France 5 (septembre - Socialter (depuis ) La chaîne parlementaire ( - Arte ( - Blast (depuis ) Le Monde diplomatique () France 24 ( - Le vent se lève ( - RTVE (mai - |
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Biographie
modifierJeunesse et formation
modifierSalomé Saqué naît en Seine-et-Marne[1]. Elle est l'aînée d'une fratrie de trois enfants. Juste après sa naissance, ses parents décident de quitter la Seine-et-Marne[1]. Elle grandit en Ardèche[2],[3]. Son village des Assions étant éloigné des établissements scolaires secondaires, elle est interne au lycée Marcel-Gimond d'Aubenas[4],[5].
Après le baccalauréat, elle suit une classe préparatoire littéraire au lycée Édouard-Herriot à Lyon[3]. Elle choisit la spécialité histoire-géographie. Elle poursuit à l'université Lumière-Lyon-II avec une double licence de sciences politiques-anglais[3]. Passionnée par le mouvement espagnol Podemos, elle choisit de partir en Erasmus à l'Université complutense de Madrid[3].
En parallèle, elle prend des cours d'art dramatique au conservatoire à rayonnement régional de Lyon et joue dans différentes pièces de théâtre[3].
En 2017, elle emménage à Paris pour ses études. Elle obtient un diplôme national de master 2 en droit international et en géopolitique[6] et un autre master 2 en journalisme bilingue à la Sorbonne[3],[7].
Carrière
modifierSalomé Saqué commence par travailler en tant que stagiaire pour Le Monde diplomatique, puis à France 24 pendant trois ans[3],[7].
En parallèle, elle couvre le mouvement des Gilets jaunes pour Le Vent se lève, ainsi qu'en tant que correspondante pour une chaîne de télévision australienne[3],[8].
Elle rejoint ensuite Blast, le site d'information de Denis Robert, à sa création en 2021[3],[9]. Elle y dirige la rubrique économique, tout en réalisant en parallèle des émissions sur les inégalités femmes-hommes[10].
Elle est également chroniqueuse dans des magazines politiques comme Ça vous regarde sur La Chaîne parlementaire, l'émission 28 minutes sur Arte[2],[1], ou encore C politique sur France 5.
En , elle présente, en collaboration avec l'hydrologue Emma Haziza, l'émission Un degré de conscience diffusée le samedi matin sur France Info, et centrée sur le climat et l'environnement[11],[12].
Depuis 2022, elle tient une chronique économique et écologique dans le magazine Socialter.
En , elle publie Sois jeune et tais-toi : Réponse à ceux qui critiquent la jeunesse, aux éditions Payot et Rivages, une longue enquête[13],[14] sur l'état de la jeunesse en France, ses craintes, ses difficultés et ses aspirations.
En 2023-2024 elle intervient régulièrement dans la matinale de France Inter pour analyser l'actualité économique et politique[15].
En 2024, elle réalise une série d’émissions pour France Culture intitulée « Comment s’indigner » où elle revient sur l’histoire de l’indignation et sur les techniques rhétoriques qui permettent de donner écho à sa voix[16].
Engagements et prises de position
modifierJournaliste de gauche décrite comme « l’une des nouvelles voix influentes de la cause du climat et des jeunes »[17],[6], elle se définit comme une journaliste engagée, et non pas comme une journaliste militante[3],[6]. Son travail porte essentiellement sur l'urgence climatique, la justice sociale, l'égalité femmes-hommes et la jeunesse[7],[6]. Pour Marianne, elle fait partie d’une nouvelle génération de journalistes dont la frontière est floue entre journalisme et militantisme[18].
En , elle publie son essai Résister, texte court dans lequel elle propose des modes d'action face à l'extrême droite[19], notamment « une résistance intellectuelle et collective[20] ».
Le , elle ferme son compte sur X (anciennement Twitter) avec 210 000 abonnés, qu'elle qualifie de « réseau structuré par et pour l’extrême droite »[21].
Réception
modifierRéception médiatique
modifierUne des chroniques de Salomé Saqué d' exhortant à atténuer le changement climatique, rappelant la scène du plateau de télévision de Don't Look Up : Déni cosmique, lui a valu d'être remarquée sur les réseaux sociaux[3],[22],[23].
Le journal L'Humanité la décrit comme l'une des rares voix de gauche à pouvoir porter les aspirations de la jeunesse grâce à son livre Sois-jeune et tais-toi[24].
En 2024, une étude du Reuters Institute for the Study of Journalism (en) place Salomé Saqué parmi les cinq personnalités médiatiques les plus suivies sur les réseaux sociaux en France[Note 1], et la seule femme de tous les journalistes cités parmi cinq pays (États-Unis, Royaume-Uni, Brésil, Argentine, France)[25].
Son premier livre Sois jeune et tais-toi reçoit un excellent accueil critique et se classe en tête des ventes dès sa sortie[26]. L'Obs parle d’un ouvrage « mesuré, sourcé, précis, concis mais surtout nécessaire »[27]. Selon Le Monde, elle « dresse le portrait nuancé d’une jeunesse française soumise aux crises écologiques et économiques, en évitant de déclarer la guerre aux boomeurs »[28]. La Croix de son côté souligne que la journaliste « a le mérite de se fonder sur les faits et les chiffres plutôt que sur ce ressenti »[29].
Harcèlement
modifierD'après Le Monde, elle est capable d'obtenir facilement de l'attention sur les réseaux sociaux[3]. Elle témoigne en revanche du cyberharcèlement dont elle est victime, en raison de ses prises de position, mais surtout parce qu'elle est une femme[3],[30]. Elle dénonce notamment les commentaires critiquant son apparence, ainsi que des menaces de mort ou de viol qu'elle reçoit par messages privés[25]. Les attaques les plus violentes à son encontre proviennent, selon elle, de l'extrême droite[25].
Signature d'une tribune pour la liberté d'informer et menace de mort
modifierLe , elle cosigne dans L'Humanité une tribune pour défendre la liberté d'informer, ce qui lui vaut d'être inscrit le jour même sur « la liste des candidats à la balle dans la nuque » du site d'extrême droite Réseau libre[31]. Le , elle porte plainte pour « menaces de mort » avec 43 personnes menacées[32],[33].
Publications
modifier- Sois jeune et tais-toi : Réponse à ceux qui critiquent la jeunesse, Payot, coll. « Essais Payot », , 250 p. (ISBN 978-2-228-93163-2) ; édition poche avec préface inédite, coll. Petite Biblio Payot, mars 2024, 336 p.
- Résister, Payot, , 144 p. (ISBN 978-2-228-93759-7)
Notes et références
modifierNotes
modifier- Aux côtés d'Hugo Travers, Pascal Praud, Hugo Clément et Éric Zemmour.
Références
modifier- Emmanuel Gavard, « Salomé Saqué : l'antigone » , Stratégies, (consulté le ).
- Alexandra Klinnik, « Salomé Saqué, 26 ans, une journaliste avec du peps dedans » , Télérama, (consulté le ).
- Jessica Gourdon et Marine Miller, « Salomé Saqué, une météorite à la télévision », Le Monde, (lire en ligne ).
- « Les Assions. L'Ardéchoise Salomé Saqué de retour dans le village de son enfance », Le Dauphiné libéré, (consulté le )
- Anthony Gonzalez, « Salomé Saqué, une voix ardéchoise sur les plateaux télé parisiens » , Le Dauphiné libéré, (consulté le ).
- Thibaut Sardier, « Salomé Saqué, la force intranquille », Libération, no 12979, , p. 28 (ISSN 0335-1793, lire en ligne, consulté le ).
- « Les articles de Salomé Saqué », Blast (consulté le ).
- Florence Tredez, « Audiovisuel : quatre femmes d'avenir » , Elle, (consulté le ).
- Adrien Franque, « Blast, contre-média ou média des contres ? » , Libération, (consulté le ).
- « Salomé Saqué : la porte-parole de la jeunesse qui ose parler », sur RTBF, (consulté le )
- Radio France, Podcasts de l'émission Un degré de conscience.
- Kevin Boucher, « Franceinfo recrute Bixente Lizarazu, Théo Curin et Laurie Delhostal », Le Parisien, (lire en ligne).
- Aude Ferbos, « « Sois jeune et tais-toi » de Salomé Saqué : changer le regard sur la jeunesse », Sud Ouest, (consulté le ).
- « "Sois jeune et tais-toi" de Salomé Saqué », sur France Inter, (consulté le ).
- « Salomé Saqué et Nathan Devers : regard de deux jeunes sur le nouveau gouvernement Attal », sur France Inter, (consulté le ).
- Salomé Saqué, « Comment s'indigner, avec Salomé Saqué : un podcast à écouter en ligne », sur France Culture, (consulté le ).
- Thomas Ribaud, Rap, mépris de classe, antifascisme de salon… Les pires façons de s’opposer à la montée du RN, marianne.net, 2 juillet 2024
- Thomas Vallières, Hugo Clément, Salomé Saqué, Paloma Moritz : frontière floue entre journalisme, écologie et militantisme, marianne.net, 30 décembre 2023
- Alexandra Klinnik, « La journaliste Salomé Saqué face à l’extrême droite : “J’appelle chacun à trouver sa manière de résister” », Télérama, (lire en ligne, consulté le )
- « La journaliste Salomé Saqué face à l’extrême droite : “J’appelle chacun à trouver sa manière de résister” », Télérama, (consulté le ).
- « En bref : des médias désertent X/Twitter ; double sanction pour CNews ; Thierry Mandon condamné… », Politis, (consulté le )
- Daniel Schneidermann, « Rire de l'apocalypse : la caricature, c'est nous ! » , Arrêt sur images, (consulté le ).
- Hugo Mallais, « Don't Look Up (Netflix) : cette scène caricaturale a réellement eu lieu à la télévision française… » , sur Télé 7 jours, (consulté le ).
- Emilio Meslet, « Salomé Saqué : « Je ne me suis jamais vue en porte-parole de la jeunesse » » , L'Humanité, (consulté le ).
- (en) « Despite sexist attacks, these female journalists have built massive online audiences on their own. Here’s how », sur Reuters Institute for the Study of Journalism (en) (consulté le ).
- Louis-Henri de La Rochefoucauld, « Ventes de livres : Zemmour, Salomé Saqué et... Mitterrand dans notre palmarès », L'Express, (consulté le ).
- Barbara Krief, « Salomé Saqué : Le 49.3, « c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase après six ans d’une politique à l’encontre des jeunes » », sur L'Obs, (consulté le ).
- Marine Miller, « « Le conflit de générations est réactivé par l’urgence écologique » : la journaliste Salomé Saqué déconstruit les stéréotypes sur les moins de 30 ans », Le Monde, (consulté le ).
- Ayyam Sureau, « Jeunes contre la réforme des retraites : « Un abîme s’est creusé entre nos enfants et nous, les boomers » », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
- Elsa Gambin, « "L’insulte trouve toujours son chemin" : les militantes féministes auront-elles un jour la paix en ligne ? » , Marie Claire, (consulté le ).
- « Liste d’avocats anti-RN « à éliminer » : une enquête ouverte, le site « Réseau Libre » inaccessible », Le Parisien, (consulté le ).
- Louise Brosolo, « Les journalistes menacés de mort par un site d'extrême droite portent plainte », sur France 24, (consulté le ).
- Lucas Zaï--Gillot, « Menaces de morts contre des journalistes : 44 plaintes déposées contre le site d’extrême droite Réseau libre », Libération, (consulté le ).
Annexes
modifierLiens externes
modifier
- Ressource relative à l'audiovisuel :