Lin (pape)

pape catholique (67 - 76)
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Lin (en latin : Linus), mort à Rome vers 79, est une personnalité du christianisme ancien dont le nom conservé dans les premières listes épiscopales romaines fait le premier évêque de Rome officiel. Des éléments de sa biographie sont peut-être légendaires.

Lin
Image illustrative de l’article Lin (pape)
Portrait imaginaire dans la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs (mosaïque du milieu du XIXe siècle).
Biographie
Naissance Vers 10
Toscane
Mère Claude (d)
Décès Vers 79
Rome
Pape de l'Église catholique
Élection au pontificat Vers 67
Fin du pontificat Vers 79

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Suivant la tradition, Lin aurait reçu sa charge de l'apôtre Pierre[1] après qu'il eut établi l'Église chrétienne dans la capitale de l'Empire avec Paul, charge qu'il aurait assurée une douzaine d'années dans une période comprise entre les années 66 et 79, avant d'être martyrisé.

Au tournant du IIIe siècle, naît la tradition selon laquelle l'apôtre Pierre doit être considéré comme le premier évêque de Rome. Depuis lors, la tradition catholique fait de Lin le deuxième pape.

Considéré comme saint tant par l'Église catholique que l'Église orthodoxe, qui le retient au nombre des Septante disciples, il est célébré le 23 septembre avant que son nom soit retiré du Calendrier romain général de 1969.

Éléments biographiques

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Bien que les éléments biographiques le concernant soient extrêmement ténus, l'existence historique de Lin ne fait pas de doute, sans qu'il soit possible de savoir quelles ont pu exactement être ses fonctions et rôles dans la communauté chrétienne romaine naissante[2].

Les sources anciennes s'accordent sur la durée de son ministère, long d'une douzaine d'années, mais pas sur les dates précises de celui-ci[3] qui aurait pris place entre la fin des années 50 et celle des années 70[2]. Les historiens conjecturent une période comprise entre 67 et 76[4] ou encore 68 et 79[5].

Traditions

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Au IVe siècle, les Constitutions apostoliques[6] évoquent « Linus, fils de Claudia », amorçant la tradition qui lui donne pour parents l'aristocrate romaine chrétienne Claudia Rufina et son époux Pudens, parfois identifié à Aulus Pudens[7].

Le Liber Pontificalis, compilé à partir du VIe siècle, brode des éléments biographiques imaginaires à son propos[5] : il en fait le fils d'un certain Herculanus, le fait naître en Toscane et affirme que c'est Lin qui aurait prescrit, à la demande de Pierre, que les femmes se voilent à l'église[5] et qu'il aurait effectué deux ordinations pour un total de quinze évêques et dix-huit prêtres[7]. En outre, une légende en fait le rédacteur des Actes de Pierre[5] et une tradition locale datant du Moyen Âge le fait naître à Volterra où son culte est toujours célébré et une église lui est dédiée[7].  

Selon diverses traditions, Lin aurait subi le martyre par décapitation le 23 septembre 78, sur décret d'un consul Saturninus, et aurait été enseveli le jour même au Vatican auprès de l'apôtre Pierre, ce qui lui vaut de figurer au Martyrologe romain[5]. Il est toutefois absent tant du Martyrologe hieronymien que du Catalogue libérien et a disparu du Calendrier romain général[8] promulgué en 1969[5]. La tradition orthodoxe le retient au nombre des Septante disciples[9].

Succession épiscopale

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« Linus », « Clet » et « Clemens» dans un manuscrit du Liber Pontificalis, XIe siècle, Bibliothèque nationale de France.

Le nom de Lin comme premier successeur de Pierre apparaît dans les plus anciennes listes épiscopales de Rome[7], transmises au IIe siècle par Hégésippe (vers 160) et Irénée de Lyon (vers 180), confirmées au IVe siècle par Eusèbe de Césarée[2] qui cite une liste contemporaine de l'évêque de Rome Éleuthère, mort en 189[5].

Irénée de Lyon et Eusèbe de Césarée[10] identifient Lin au compagnon de Paul de Tarse évoqué sous ce nom dans la deuxième épître à Timothée[11] lorsqu'il envoie ses salutations de Rome à ce dernier qui réside à Éphèse[2]. D'après Irénée, Lin aurait reçu la charge d'épiscope (en grec episkopê) des apôtres Pierre et Paul eux-mêmes[12] après qu'ils eurent établi l'Église chrétienne dans la capitale de l'Empire.Tertullien (v. 200) et les auteurs postérieurs évoquent seulement Pierre pour lui confier cette charge[5].

Au tournant du IIIe siècle naît la tradition selon laquelle l'apôtre Pierre est le premier évêque de Rome[5]. Une tradition existait en outre selon laquelle le premier successeur de Pierre aurait été Clément, faisant de Lin et de son successeur Anaclet des sortes d'évêques coadjuteurs de l'apôtre, une tradition connue de Rufin d'Aquilée au IVe siècle[7].

Lieux nommés d'après Lin

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Notes et références

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  1. Pierre ordonna le premier de ses successeurs qui se nommait Lin, Linus en latin
  2. a b c et d John Norman Davidson Kelly (trad. Colette Friedlander), Dictionnaire des Papes [« The Oxford Dictionary of Popes »], Brepols, coll. « Petits dictionnaires bleus », (1re éd. 1986) (ISBN 2-503-50377-2), p. 4-5.
  3. Pour Eusèbe de Césarée, Lin est mort en 79, après avoir exercé le ministère épiscopal à Rome pendant douze ans, à partir de 68 (tandis que dans le Chronicon il attribue onze ans à son ministère épiscopal). Le Catalogus Liberianus atteste pour son épiscopat la durée de douze ans, quatre mois et douze jours de 56 à 67 ; le Liber Pontificalis (no 2) parle de onze ans, trois mois et douze jours.
  4. Thomas Tanase, Histoire de la Papauté en Occident, Paris, Éditions Gallimard, , p. 566
  5. a b c d e f g h et i Jean-Marie Salamito, « Lin », dans Philippe Levillain (dir.), Dictionnaire historique de la Papauté, Fayard, (ISBN 9782213025377), p. 1053.
  6. Constitutions apostoliques, (en) livre VII, 46, 6.
  7. a b c d et e (it) Francesco Scorza Barcellona, « Lino, santo », dans Enciclopedia dei Papi, Istituto dell'Enciclopedia Italiana, (lire en ligne).
  8. Il est présent dans le calendrier romain général révisé en 1960 par Jean XXIII, mais disparaît du Calendrier romain général révisé en 1969 sous le pontificat de Paul VI, révision qui fait suite à la demande de simplification exprimée lors du Concile de Vatican II : « on n'étendra à l'Église universelle que les fêtes commémorant des saints qui présentent véritablement une importance universelle. » Voir Concile Vatican II, Sacrosanctum Concilium, § 111.
  9. Jacques-Paul Migne, Patrologia Graeca, vol. XCII, Paris, , p. 521-524, 543-545, 1061-1065.
  10. Eusèbe de Césarée, Histoire Ecclésiastique, t. I (Livres I-IV), Paris, Cerf, coll. « Sources Chrétiennes » (no SC 31), , 221 p. (ISBN 978-2-204-06751-5, OCLC 16128725), Livre III, II. : « Après le martyre de Pierre et de Paul, Lin, le premier, obtint l'épiscopat de l'Église de Rome. En écrivant de Rome à Timothée, Paul fait mention de lui dans la salutation à la fin de l'épître (II Tim. 4, 21) ».
  11. 2Tim IV. 21 : «Tâche de venir avant l'hiver. Eubulus, Pudens, Linus, Claudia et tous les frères et sœurs te saluent ».
  12. Adversus haereses, III, III, 3 : « Après que les apôtres Pierre et Paul eurent fondé et organisé l'Église (à Rome), ils conférèrent à Lin l'exercice de la charge épiscopale ».

Bibliographie

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  • (de) Ekkart Sauser, « LINUS, Papst », dans Biographisch-bibliographisches Kirchenlexikon, t. V, Herzberg, , col. 98-100.
  • John Norman Davidson Kelly (trad. Colette Friedlander), Dictionnaire des Papes [« The Oxford Dictionary of Popes »], Brepols, coll. « Petits dictionnaires bleus », (1re éd. 1986) (ISBN 2-503-50377-2), p. 4-5.
  • Jean-Marie Salamito, « Lin », dans Philippe Levillain (dir.), Dictionnaire historique de la Papauté, Fayard, (ISBN 9782213025377), p. 1053.
  • (it) Francesco Scorza Barcellona, « Lino, santo », dans Enciclopedia dei Papi, Istituto dell'Enciclopedia Italiana, (lire en ligne).

Liens externes

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