Saint-Jores
Saint-Jores est une ancienne commune française du département de la Manche et de la région Normandie, devenue le une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Montsenelle[1].
Saint-Jores | |
L'église Saint-Georges. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Coutances |
Intercommunalité | Communauté de communes Côte Ouest Centre Manche |
Statut | Commune déléguée |
Maire délégué Mandat |
Annick Salmon 2020-2026 |
Code postal | 50250 |
Code commune | 50497 |
Démographie | |
Gentilé | Saint-Jorais |
Population | 372 hab. (2021) |
Densité | 29 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 18′ 11″ nord, 1° 25′ 18″ ouest |
Altitude | Min. 1 m Max. 44 m |
Superficie | 12,73 km2 |
Élections | |
Départementales | Créances |
Historique | |
Intégrée à | Montsenelle |
Localisation | |
modifier |
Elle est peuplée de 372 habitants[Note 1].
Géographie
modifierLa commune est au sud de la péninsule du Cotentin, au nord du Coutançais. Son bourg est à 9,5 km à l'est de La Haye-du-Puits, à 14 km au nord de Périers, à 15 km à l'ouest de Carentan, à 16 km au nord-est de Lessay et à 17 km au sud-est de Saint-Sauveur-le-Vicomte[2].
Les limites communales sont associées aux rus et rivières. En partant du nord et en suivant le périmètre de la commune dans le sens horaire, la première est la Senelle, puis le ruisseau de la Bonne Eau, la Judée, la Sèves, le Canal (le Mouloir), le ruisseau de l'Issue Courte, le ruisseau du Catelet et enfin le ruisseau Sainte-Suzanne.
Le relief de la commune est une dénivellation générale d'ouest en est d'une altitude d'une quarantaine de mètres jusqu'à moins d'une dizaine. Cette différence d'altitude marque la transition entre les derniers reliefs du bocage et le marais où se situent d'importantes tourbières. Dans ce relief monotone, les vallées des ruisseaux constituent les seuls accidents notables.
Toponymie
modifierLe nom de la localité est attesté sous les formes Sancti Georgii en 1186[4], S. Georgius en 1350 et 1361[5] et Saint Joire en 1499[4].
Jores est une forme du nom de Georges de Lydda, martyr du IVe siècle à qui la paroisse était dédiée, représenté en chevalier par une statue classée en son église.
Le gentilé est Saint-Jorais.
Histoire
modifierÀ l'époque gallo-romaine, pendant la Pax Romana et sous le règne d'Auguste, il est probable qu'une agglomération romaine secondaire voit le jour[6], sur la voie de Valognes à Coutances[7].
Au XIIe siècle, la paroisse relevait de l'honneur de Néhou[8].
Au XVIIe siècle, la paroisse a pour seigneur Jean-Antoine de Franquetot († 1652), comte et seigneur de Saint-Jores, député aux États de Normandie en 1630, lieutenant de la compagnie des gendarmes de la reine en 1642 et maréchal de camp des armées de Louis XIV en 1646[9].
En 1796, des chouans de la région se réunirent à Lastelle et dressèrent une liste de personnalités à abattre. Le , un massacre est commis et plusieurs personnalités enlevées dont les curés constitutionnels du Plessis et de Saint-Jores. Tous ces hommes furent emmenés dans l'église, aujourd'hui disparue, du Plessis et fusillés[10].
Lors de la Seconde Guerre mondiale, Saint-Jores est libéré le par le 1er bataillon du 358e régiment américain. Une journée a été nécessaire pour chasser la 77e division d'infanterie allemande après avoir essuyé un assaut de blindés allemands.
La ligne de chemin de fer traversant le territoire communal a été démantelée dans les années 2000 et remplacée par une voie verte[11] réservée aux piétons cycles et animaux. La gare de Saint-Jores qui desservait la commune est désormais une maison d'habitation.
Politique et administration
modifierLe conseil municipal était composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[12].
Démographie
modifierEn 2021, la commune comptait 372 habitants. Depuis 2004, les enquêtes de recensement dans les communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (en 2007, 2012, 2017, etc. pour Saint-Jores[13]) et les chiffres de population municipale légale des autres années sont des estimations[Note 2]. Saint-Jores a compté jusqu'à 950 habitants en 1821.
Économie
modifierLa commune se situe dans la zone géographique des appellations d'origine protégée (AOP) beurre d'Isigny et crème d'Isigny[16].
Lieux et monuments
modifier- Église Saint-Georges des XIIe, XVIe – XIXe siècles. Elle abrite six bas-reliefs du XVe, dont un représentant le baiser de Judas et un autre la flagellation du Christ, provenant d'un retable de la Passion classés au titre objet aux monuments historiques[17], une vierge assise allaitant l'enfant du XIIIe-XVe et une statue de pierre peinte du XVe siècle, de 0,90 mètre de haut, représentant saint Georges à cheval également classées[18] ainsi que des fonts baptismaux, datés de 1958, dont la cuve est un coquillage de Tahiti, une verrière du XXe de Max Ingrand[9].
- L'abbaye de Blanchelande avait le patronage de l'église[19].
- L'édifice du XIIIe siècle, qui a subi d'importants dégâts d' à , a été restaurée à partir de 1949 et ce jusqu'en 1957. L'église avec sa nef imposante du XIIIe siècle, restaurée au XIXe siècle a deux clochers. Le chœur du XVe siècle comprend deux chapelles latérales[20].
- Oratoire daté de 1903.
- Stèle érigée près de la mairie en l'honneur des Américains de la 90e division d'infanterie, libérateurs de la commune le .
- Les Belles Croix, croix couplées antérieures au XVIIe siècle. Une tradition rapporte que deux frères avaient fait le vœu d'élever une croix à l'endroit où ils se retrouveraient au terme d'un long voyage… ce fut à Saint-Jores[9].
- Lavoir des Perrées.
- Pour mémoire
Activité et manifestations
modifierFêtes
modifier- Fête patronale Saint-Georges dans la deuxième quinzaine d'avril : fête foraine, messe, défilés spectaculaires, vide-greniers, bal populaire sont les événements habituels associés à cette fête.
- Fête du quinze août, avec en général un repas « sous la tente ».
Sports
modifierL'Association sportive saint-joraise fait évoluer une équipe de football en division de district[23].
Personnalités liées à la commune
modifier- Thomas Guillotte qui prit le nom de Franquetot seigneur de Franquetot de Saint-Jores et de Coigny vers 1560.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 206-207.
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 558.
Articles connexes
modifierLiens externes
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- Ressources relatives à la géographie :
- Saint-Jores sur le site de la communauté de communes
- Résumé statistique de Saint-Jores sur le site de l'Insee
Notes et références
modifierNotes
modifier- Population municipale 2021.
- Dans le tableau des recensements et le graphique, par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu, pour les populations légales postérieures à 1999 de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique que les populations correspondant à l'année 2006, première population légale publiée calculée conformément aux concepts définis dans le décret no 2003-485 du 5 juin 2003, et les années correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee.
Références
modifier- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2012 (site de l'IGN, téléchargement du 24 octobre 2013)
- « recueil des actes administratifs de la Manche » (consulté le ).
- Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr.
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 3 : Formations dialectales (suite) et françaises, Genève, , p. 1551.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, .
- Laurence Jeanne, Laurent Paez-Rezende, Julien Deshayes et Bénédicte Guillot (avec la collaboration de Gaël Léon), ArchéoCotentin : Les origines antiques et médiévales du Cotentin à 1500, t. 2, Bayeux, Éditions OREP, , 127 p. (ISBN 978-2-8151-0790-7), « S'approprier la presqu'île : encadrement, contrôle territorial et développement des lieux de pouvoir », p. 15.
- ArchéoCotentin t. 2, p. 32.
- Florence Delacampagne, « Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (Xe – XIIe siècles) : Étude historique et topographique », dans Archéologie médiévale, t. 12, (lire en ligne sur Persée.), p. 184.
- Gautier 2014, p. 558.
- Stéphane William Gondoin, « Balades aux portes des marais du Cotentin : Les petits trésor du Plessis-Lastelle », Patrimoine normand, no 119, octobre-novembre-décembre 2021, p. 96 (ISSN 1271-6006).
- Voie Verte Transcotentine sur le site des véloroutes et voies vertes de France
- Réélection 2014 : « Saint-Jores (50250) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- Date du prochain recensement à Saint-Jores, sur le-recensement-et-moi.fr, site spécifique de l'Insee.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 20112012201320142015 2016 2017 2018 .
- AOP Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny.
- « Bas-reliefs : Le Baiser de Judas, La Flagellation, La Résurrection, La Descente aux limbes », notice no PM50000996 et « 2 bas-reliefs : Le Portement de croix, Le Christ descendu de la Croix », notice no PM50000995, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
- « Statue : Vierge à l'Enfant assise », notice no PM50000997 et « statue : Saint Georges à cheval », notice no PM50000998, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
- Delattre, 2002, p. 206.
- Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-913920-38-5), p. 95.
- Renault, 1857, t. 2, 99.
- Delacampagne 1982, p. 201.
- « Site officiel de la Ligue Basse-Normandie – AS St Jores » (consulté le ).