Saint-Gilles (Liège)
Saint-Gilles est un sous-quartier de la ville de Liège, sur la rive gauche de la Meuse, se trouvant dans le quartier administratif du centre.
Saint-Gilles | |
Église Saint-Gilles | |
Administration | |
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Pays | Belgique |
Région | Région wallonne |
Communauté | Communauté française |
Province | Province de Liège |
Arrondissement | Liège |
Commune | Liège |
Section | Liège |
Quartier administratif | Centre |
Géographie | |
Coordonnées | 50° 38′ 16″ nord, 5° 33′ 47″ est |
Transport | |
Bus | TEC Liège-Verviers |
Localisation | |
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Un mont sauvage
modifierJadis couvert de forêts épaisses, ce lieu qui offrait un abri idéal aux carnassiers et brigands était réputé extrêmement dangereux. Les vents eux-mêmes, provenant du mont Saint-Gilles étaient si impétueux que les Liégeois qualifiaient les hauteurs de leurs origines de « trô dèl plêve » (« trou de la pluie »), « trô dès grands vints » (« trou des grands vents »), ou « lî mâva trô » (« le mauvais trou »).
Il était en plus très fréquent qu'au cours d'orages, des torrents violents se précipitent dans la vallée.
L'abbaye
modifierBâtie en ces lieux inhospitaliers, beaucoup de légendes[1] et d'incohérences entourent l'histoire du prieuré dédié à saint Gilles mais un moine de Saint-Jacques relate l'élévation d'un autel vers 1056 pour y déposer une précieuse relique afin de la laisser quelque temps à la vénération populaire.
Fondé par Goderan ou Gerric, c'est en 1124 que le prince-évêque Albéron plaça à la maison religieuse de Saint-Gilles, un corps de chanoines de l'ordre de Saint-Augustin et transforma le prieuré en abbaye[2] et lui fit don de divers biens fonciers dont une prébende en la collégiale Saint-Denis.
Lieu d'exécution
modifierPour ajouter à sa sinistre réputation, le Mont Saint-Gilles, ou plus précisément Les Grands-Champs de Saint-Gilles, étaient, dès le XVe siècle[3], le lieu d'exécution « réservé » aux étrangers, les bourgeois de la cité subissaient quant à eux la peine capitale place du Marché, en face de Neuvice.
Outre la pendaison, les deux piliers du gibet étaient encore visibles en 1874, certains condamnés y furent brûlés ou y subirent le supplice de la roue.
Les condamnés étaient conduits par la ruelle des Patients (malfaiteurs), un détour qui évitait soigneusement les territoires claustraux où le risque de les voir jouir du droit d'asile était grand.
La chaussée de Saint-Gilles ouverte en 1699 mit fin à ce long et pénible calvaire. Après l'exécution, on transportait leur dépouille au cimetière par le sentier des suppliciés. Les exécutions prirent fin aux Grands Champs de Saint-Gilles à la fin du XVIIIe siècle.
Une expression en est demeurée dans le langage liégeois pour éconduire quelqu'un : « Vas ti fé pinde à Sint-Djîle ! » (« Va te faire pendre à Saint Gilles ! »).
Le sous-quartier contemporain
modifierAprès des siècles d’exploitations houillères, les hauteurs de Saint-Gilles ont abrité un important dépôt de tramway et de bus[4].
Aujourd'hui dévolu au commerce à l'habitat, y est organisée tous les samedis depuis 1984 une importante brocante ; Les petites puces de Saint-Gilles.
L'industrie charbonnière
modifierLe sous-quartier sera de tout temps, tout comme notamment les localités environnantes de Montegnée et Saint-Nicolas, un important lieu d'extraction de la houille. Sous l'Ancien Régime, les fosses sont nombreuses. Aux XIXe et XXe siècles, l'activité se concentrera autour du Charbonnage de La Haye.
Notes et références
modifier- Saint-Gilles Liège, église romane du XIIe siècle
- M.Franco, L'église Saint-Gilles à Liège, in La Vie Liégeoise Vol. 10, Échevinat du Commerce et du Tourisme, Liège, 1973
- Jean de Stavelot
- Trolleybus & trams de Belgique et d'ailleurs - SNCV groupe de Liège
Bibliographie
modifier- Théodore Gobert, Liège à travers les âges, Les Rues de Liège, 12 vol.Bxl, Culture & civilisation, 1975-1978.
- M.Franco, L'église Saint-Gilles à Liège, in La Vie Liégeoise Vol. 10 et 11, Échevinai du Commerce et du Tourisme, Liège, 1973