Sacagawea

Amérindienne issue de la tribu des Shoshones (vers 1788-1812)
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Sacagawea, née aux alentours de 1788 en Idaho et morte en 1812 au Dakota du Sud à l'âge de 24 ans environ, est une Amérindienne issue de la tribu des Shoshones. Les mystères qui l'entourent sont si nombreux que même son nom demeure incertain : Sacagawea, Sacajawea ou encore Sakakawea (« femme oiseau » en hidatsa)[2].

Sacagawea
Description de cette image, également commentée ci-après
Statue de Sacagawea à Bismarck (Dakota du Nord).
Alias
Sakakawea, Sacajawea
Naissance
Vallée de la rivière Lemhi, près de l'actuelle ville de Salmon, en Idaho
(Drapeau des États-Unis États-Unis)
Décès [a]
Probablement Fort Lisa, au Dakota du Nord
(Drapeau des États-Unis États-Unis)
Nationalité Shoshone
Pays de résidence États-Unis
Activité principale
Conjoint
Descendants
Jean-Baptiste Charbonneau Lisette Charbonneau (1812-1832) [1]

On ne connaît que très peu sa vie avant l'expédition Lewis et Clark à laquelle elle a pris part, et ce qu'elle en a dit à ces derniers. On sait qu'elle est enlevée à l'âge de 12 ans par les Hidatsas (Gros Ventres ou Big Bellies) avec qui elle vit assez peu de temps puisqu'elle aurait été gagnée à un jeu de hasard par Toussaint Charbonneau[b], un trappeur canadien-français qui l'épouse. Elle devient à l'âge de 16 ans l'interprète et la guide de l'expédition de Lewis et Clark.

Biographie

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La vie de Sacagawea auprès des Lemhi Shoshones

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On peut tenter de reconstituer une partie de la vie de Sacagawea à travers la culture shoshone, tribu amérindienne à laquelle elle appartient. Les femmes des tribus amérindiennes sont, quoique considérées inférieures aux hommes, respectées, notamment en raison de leur rôle reproducteur. Ce sont aussi elles qui s'occupent de conserver la nourriture et de construire les habitations. Elles participent également aux discussions entre communautés et sont en cela de véritables diplomates. Sacagawea a sans doute été influencée par ces codes lors de sa rencontre avec Lewis et Clark.

À l'âge de 12 ans, alors que son peuple voyage à l'est de son lieu d'implantation, elle est capturée à la suite d'une attaque perpétrée par le peuple Hidatsa. Elle est alors intégrée par adoption selon les coutumes hidatsa et devait se charger comme les autres femmes de l'agriculture.

C'est entre 1799 et 1803 que Toussaint Charbonneau l'épouse ; elle est sans doute échangée contre des denrées, selon la pratique.

Elle donne naissance à son premier enfant vers 16 ans : Jean-Baptiste Charbonneau[4].

L'expédition de Lewis et Clark

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L'expédition, qui dure deux ans de 1804 à 1806, est un projet du président Thomas Jefferson qui s'intéresse particulièrement aux régions de l'Ouest. L'expédition de Lewis et Clark s'inscrit dans cette volonté de mieux connaître le territoire américain et ses habitants.

L'expédition débute au niveau de la rivière Missouri, non loin des villages Mandan. C'est à Fort Mandan, construit par les deux explorateurs et qui sert de point de départ vers les montagnes Rocheuses, que Sacagawea rencontre l'expédition de Lewis et Clark. En effet, elle habite avec Charbonneau dans un village mandan, Charbonneau qui est choisi pour être l'interprète de l'expédition. Rien ne nous explique pourquoi elle est choisie pour partir avec Lewis et Clark plutôt qu'une autre femme. En , peu avant le départ de l'expédition, Lewis écrit :

« Un Français du nom de Chabonah (Charbonneau), qui sait parler la langue des gros ventres (big belly) est venu nous voir, il voulait être incorporé et nous informait que ses deux squaws étaient des indiennes snakes Shoshones, nous l'avons engagé pour qu'il vienne avec nous et en prenant une de ses femmes afin qu'elle traduise le shoshone. »

 
Détail de Lewis & Clark at Three Forks, peint par Edgar Samuel Paxson.

La connaissance de Sacagawea sur les peuples et les milieux et les climats traversés assure pour une grande partie le succès de l’expédition qui voit pour la première fois l'océan Pacifique en [5]. C'est à ce moment-là que Fort Clatsop est fondé. Elle sauve au moins par deux fois l'expédition d'un échec : lorsqu'elle évite la perte de vivres et de documents dans des rapides et lorsqu'elle contribue à communiquer avec les Shoshones quand l'expédition entre en contact avec eux en [6], tribu au départ hostile à leur passage dont le chef n'est autre que son frère Cameahwait. Alors qu'elle aurait pu rester avec lui et son peuple, elle décide de continuer avec l'expédition.

Son exploit est d’autant plus méritoire qu’elle accouche d'un fils, Jean-Baptiste dit « Pompy », juste avant ou pendant l'expédition ; elle a donc dû s'occuper d'un nouveau-né pendant tout le temps de sa traversée, sachant que la mortalité infantile atteint des taux élevés à cette époque.

Sa place au sein de l'équipe d'explorateurs n'est pas bien connue, de même que le comportement de son époux envers elle. Cependant, il est vraisemblable que certains hommes vendaient à leurs compagnons des nuits avec leur propre épouse, en échange de denrées, comme du tabac par exemple. C'est ce que montrent les carnets d'expédition du sergent Patrick Gass. Aucun trouble n'est référencé sur les carnets tenus par les membres de l'expédition[7].

Fin de vie

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Après le retour de l'expédition, Charbonneau et Sacagawea décident de rejoindre Clark en 1809 à Saint-Louis dans le Missouri, car ce dernier leur propose la prise en charge de l'éducation de leur fils Jean-Baptiste. Néanmoins en 1811, les deux époux repartent, laissant leur fils à Saint-Louis.

Sacagawea donne naissance en 1812 à un deuxième enfant, Lisette. À nouveau elle accompagne Charbonneau dans une autre expédition, commerciale cette fois. Ce sont les journaux de bord de ce deuxième voyage qui font état de la fin de vie de Sacagawea ; Luttig, auteur de ces textes et homme d'affaires, précise : « cette nuit la femme de Charbonneau, une squaw shoshone, est morte d'une fièvre putride ». Ces documents montrent qu'elle meurt en 1812 à Fort Manuel Lisa (en)[8].

Le mythe Sacagawea

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Tout comme Malinche (Mexique) et Pocahontas, Sacagawea fait partie de ces femmes qui ont marqué l'Histoire du continent américain et qui sont à l'origine de nombreux mythes.

La présence et le rôle joué par Sacagawea lors de l'expédition de Lewis et Clark ont contribué à l'acceptation de la part des nouveaux arrivants européens des connaissances et de l'utilité des populations indiennes, en particulier de celles des femmes.

Elle devient d'ailleurs un modèle dans le courant du XXe siècle pour les femmes engagées pour leurs droits. Sacagawea est élevée au rang d'héroïne de la nation, si bien qu'elle est même désormais associée au concept de destinée manifeste[9].

Hommages

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Image externe
Sacagawea dans The Dinner Party
  Site du Brooklyn Museum

En mémoire

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Ces lieux portent son nom, en son honneur :

Dans la culture populaire

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Notes et références

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  1. Le 20 ou  ?
  2. Ce fait n'est désormais plus considéré comme recevable par les historiens[3].

Références

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  1. https://fr-ca.findagrave.com/memorial/101503130/lisette-charbonneau
  2. Summitt 2008, p. XII.
  3. Summitt 2008, p. 6.
  4. Summitt 2008, p. 4-10.
  5. Summitt 2008, p. XVI.
  6. Pierre-Jacques Charliat, Le temps des grands voiliers, tome III de Histoire Universelle des Explorations publiée sous la direction de L.-H. Parias, Paris, Nouvelle Librairie de France, 1957, p. 300
  7. Summitt 2008, p. 21-31.
  8. Summitt 2008, p. 84-85.
  9. Summitt 2008, p. 247-256.
  10. (en-US) « Sacagawea / Sacajawea / Sakakawea », sur National Women’s Hall of Fame (consulté le )
  11. « Brooklyn Museum: Sacajawea », sur www.brooklynmuseum.org (consulté le )
  12. (en) « The Dinner Party by Judy Chicago », sur brooklynmuseum.org (consulté le ).
  13. « Alessandra Celletti : “Sketches of Sacagawea” (2010, Al-Kemi Lab) », sur distorsioni-it.blogspot.it (consulté le ).

Annexes

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Bibliographie

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Liens externes

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