Sœurs de la charité de Montréal

congrégation religieuse féminine

Les Sœurs[a] de la charité de Montréal (en latin : Congregationis Sororum Caritatis Marianopoli) sont une congrégation religieuse féminine hospitalière de droit pontifical.

Sœurs de la charité de Montréal
Ordre de droit pontifical
Approbation diocésaine
par Pontbriand
Approbation pontificale
par Pie IX
Institut congrégation religieuse
Type apostolique
But femmes et enfants en détresse, personnes âgées, handicapés, soins des malades, indigents
Structure et histoire
Fondation
Montréal
Fondateur Marguerite d'Youville
Abréviation S.G.M
Autres noms Sœurs Grises
Branche(s) Sœurs de la charité de Saint-Hyacinthe
Sœurs de la charité d'Ottawa
Sœurs de la charité de Québec
Sœurs de la charité de l'Hôtel-Dieu de Nicolet
Sœurs Grises du Sacré-Cœur
Sœurs Grises de l'Immaculée Conception
Site web Site officiel
Liste des ordres religieux

Historique

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Maison de Mère d'Youville dans le Vieux-Montréal

À la mort de son mari, Marguerite d'Youville commence à prendre soin des malades de l'Hôpital général de Montréal, alors sous la direction des Frères Hospitaliers de la Croix et de Saint-Joseph (fondé en 1692 à Montréal par Jean-François Charon de la Barre)[1]. Elle est aidée par d'autres femmes de sa condition (Louise Thaumur, Catherine de Rainville, Catherine Demers). Le sulpicien Louis Normant Du Faradon établit une règle pour la communauté et le , les femmes s'installent dans une petite maison à Montréal. La communauté accueille de nombreux malades et invalides mais les femmes sont considérées avec mépris principalement à cause de l'époux décédé de Marguerite d'Youville (homme violent qui passait de l'alcool en contrebande) et on leur donne en dérision le surnom de « sœurs grises » (c'est-à-dire ivres). Plus tard, quand les sœurs seront bien respectées, Marguerite d'Youville choisira ce nom en signe d'humilité.

En 1747, Louis Normant Du Faradon demande aux sœurs de prendre en charge l'Hôpital Général de Montréal qui menace de fermer à la suite d'une mauvaise gestion des Frères Hospitaliers. Mais en raison de l'interdiction au Canada de fonder de nouvelles familles religieuses, la communauté reste longtemps une simple association de femmes laïques: ce n'est que le que Louis XV confirme officiellement Mère d'Youville comme administratrice de l'hôpital et transfère aux sœurs les droits et privilèges accordés auparavant par lettres patentes en 1694 aux frères hospitaliers. Elles deviennent administratrices de nombreuses terres à Montréal et Marguerite d'Youville fait l'acquisition de la seigneurie de Châteauguay, où elle construit un moulin afin d'accroître les revenus. L'institut est érigé canoniquement le par Henri-Marie du Breil de Pontbriand, évêque du diocèse de Québec.

L'abolition du régime seigneurial en 1854 force l'institut à rechercher ailleurs son financement. Les sœurs vont alors consacrer une certaine partie des chambres de l'hôpital général à l'accueil de femmes pensionnaires pour combler leurs besoins. Les dons de divers mécènes et du gouvernement sont eux-aussi, très importants tout comme les travaux manuels des sœurs, avec des ouvrages très diversifiés : travaux d'aiguille, blanchissage, fabrication d'hosties, de cierges, de bougies, de lampes, mais aussi confection de différents statuaires, notamment celle d'Enfants-Jésus de cire.

Après les articles de capitulation de Montréal et le passage du Canada au gouvernement britannique, la congrégation se heurte à des difficultés considérables et demeure modeste, c'est à partir de 1840 seulement qu'elle se répand et, à partir du noyau originel de Montréal, certaines maisons donnent naissance à cinq nouvelles congrégations (de Saint-Hyacinthe, d'Ottawa, de Québec, de Philadelphie, de Pembroke). La congrégation reçoit le décret de louange le et ses constitutions religieuses sont définitivement approuvées par le Saint-Siège le .

Activités et diffusion

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Les sœurs grises administrent des centres d'accueil pour femmes et enfants en détresse, maisons de retraite pour personnes âgées, centres de réadaptation pour personnes handicapées. Elles se consacrent également aux soins des malades et à la distribution de nourriture et de vêtements aux indigents.

Elles sont présentes au Canada, aux États-Unis, au Brésil et en Colombie.

La maison généralice est à Montréal.

En 2017, la congrégation comptait 277 religieuses dans 11 maisons[2].

Les congrégations sœurs

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Plusieurs congrégations sœurs se séparent des Sœurs Grises de Montréal :

Les premières Mères Supérieures

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  • Marie Marguerite de Lajemmerais, Veuve d'Youville (1737 - 1771)
  • Marguerite-Thérèse Lemoine-Despins (1771 - 1792)
  • Thérèse-Geneviève Coutlée (1792 - 1821)
  • Marguerite Saint-Germain Lemaire (1821 - 1833)
  • Marguerite-Dorothée Trottier de Beaubien (1833 - 1843)
  • Elizabeth Forbes McMullen (1843 - 1848)
  • Rose Coutlée (1848 - 1853)
  • Julie Hainault Deschamps (1853 - 1863)

Autres dates importantes

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  • 1737 : Fondation de la Congrégation par Marguerite de Lajemmerais d'Youville
  • 1738 : Aménagement du premier refuge pour les pauvres par les Filles de la charité
  • 1747 : Prise en charge de l'Hôpital Général de Montréal
  •  : Louis XV confirme officiellement M. D'Youville dans son rôle d'administratrice de l'hôpital.
  •  : Mgr Pontbriand approuve la communauté
  • 1765 : Le premier hôpital est la proie des flammes ; on met 4 mois à le reconstruire.
  • 1846 : Début de l'assistance des malades à domicile
  • 1847 : Épidémie de typhus à Montréal
  • 1849 : Épidémie de choléra à Montréal
  • 1858 : Ouverture du noviciat
  •  : Béatification de Marguerite d'Youville par le Pape Jean XXIII
  •  : Canonisation de Marguerite d'Youville par le Pape Jean-Paul II

Articles connexes

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Liens externes

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Bibliographie

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  • Micheline D'Allaire, Dots des religieuses au Canada français 1639-1800, Montréal, Éditions Hurtubise, 1986. (ISBN 9782890457928)
  • Dominique Deslandres [et al], Les Sulpiciens de Montréal. Une histoire de pouvoir et de discrétion (1657-2007), Montréal, Fides, 2007. (ISBN 9782762127270)
  • Huguette Lapointe-Roy, Une charité bien ordonnée. Le premier réseau de lutte contre la pauvreté à Montréal au 19e siècle, Montréal, Éditions du Boréal, 1987. (ISBN 2890521699)

Notes et références

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  1. « Sœurs » prend une majuscule initiale pour désigner l’ensemble de l'ordre dans la locution « les Sœurs de la charité… » ; pour désigner une sœur individuellement ou un groupe restreint de sœurs, on écrit « une sœur », « une fille de la charité », « des sœurs de la charité », etc. Source : Conventions typographiques.

Références

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(it) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Suore della carità di Montréal » (voir la liste des auteurs).
  1. « Frères hospitaliers de la Croix et de Saint-Joseph », sur patrimoine-culturel.gouv.qc.ca (consulté le ).
  2. (it) Annuaire pontifical, Vatican, Librairie éditrice vaticane, , 2329 p. (ISBN 978-88-209-9975-9 et 88-209-9975-7), p. 1486