Rue des Immeubles-Industriels

rue de Paris, en France

La rue des Immeubles-Industriels est une rue du 11e arrondissement de Paris, longue d'environ 180 mètres, elle est conçue dans les années 1860 et construite en 1872-1873, dans le contexte de la crise de l'industrie du meuble dans le faubourg Saint-Antoine à la fin du Second empire. L'homogénéité de ses constructions, l'utilisation du fer, de la pierre et de la brique caractéristique de cette époque et le projet économique et social fondateur en font une des rues remarquables de la capitale[1].

11e arrt
Rue des Immeubles-Industriels
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Vue générale prise du boulevard Voltaire.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissement 11e
Quartier Sainte-Marguerite
Début 307-309, rue du Faubourg-Saint-Antoine
Fin 262-264, boulevard Voltaire
Morphologie
Longueur 180 m
Largeur 12 m
Historique
Création 1873
Dénomination 1877
Ancien nom Rue de l'Industrie-Saint-Antoine
Géocodification
Ville de Paris 4609
DGI 4700
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue des Immeubles-Industriels
Géolocalisation sur la carte : 11e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 11e arrondissement de Paris)
Rue des Immeubles-Industriels
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Situation et accès

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Cette rue est située près de la place de la Nation, et relie la rue du Faubourg-Saint-Antoine (à hauteur des numéros 307-309) au boulevard Voltaire (numéros 262-266).

Cette rue est desservie par les stations de métro Nation et Rue des Boulets.

Origine du nom

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Cette rue et les immeubles qui la bordent dans cette couronne récemment aménagée correspondent à une rationalisation et à une concentration de l'activité des ateliers contrairement à la rue du Faubourg-Saint-Antoine où le développement de ces activités s'est fait depuis deux siècles de façon dispersée et anarchique. Le projet industriel et social comme la construction en série des immeubles, sur le même plan et selon les critères modernes et esthétiques de l'époque justifient son appellation, d'abord « rue de l'industrie-Saint-Antoine » sans doute en référence avec l'activité de la rue éponyme, puis « rue des immeubles-industriels » à partir de 1877[2].

Historique

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Construction des immeubles

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Cette rue ouverte en 1873 sous le nom de « rue de l'Industrie-Saint-Antoine » et devenue, par arrêté du , « rue des Immeubles-Industriels », est lotie par l'architecte Émile Leménil de 19 immeubles identiques à usage industriel et artisanal de 3 étages chacun, au-dessus de deux sous-sols, du rez-de-chaussée et d'un entresol, et surmonté de combles aménagés en logements.

Les ateliers se trouvent au rez-de-chaussée et à l'entresol. Le reste est constitué d'appartements qui bénéficient d'un très bon confort pour l'époque : gaz, eau chaude et froide au profit des artisans et ouvriers. L'ensemble est conçu dans l'esprit des sociétés ouvrières utopistes de l'époque.

Une machine à vapeur de 200 chevaux, construite par la Société J.F Cail & Cie, et située au sous-sol d'un immeuble au milieu de la rue, fournissait l'énergie, distribuée par arbres, aux 230 ateliers qui occupaient jusqu'à 2 000 personnes. Les deux côtés de la rue étaient desservis grâce à un tunnel situé au niveau du 2e sous-sol. À l'époque, la plupart des artisans sont des ébénistes ou des fabricants de meubles.

Les immeubles sont construits de façon sobre et fonctionnelle. Les ateliers possèdent de grandes baies vitrées et les façades sont agrémentées par les colonnes en fonte forgées et les briques bleues des fenêtres. Cette architecture associant fonte, verre, briques et pierres est caractéristique de l'époque, on en retrouve d'autres exemples dans le même quartier (station de métro, 252 boulevard Voltaire entre autres).

L'ensemble des immeubles de la rue est inscrit au titre des monuments historiques le [3].

La Seconde Guerre mondiale

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Dans le courant des années 1930, de nombreux immigrés juifs originaires principalement de Pologne ou plus généralement du Yiddishland s'installent dans la rue et fondent des ateliers de confection. La langue de la rue devient le yiddish.

En 1939, sur 450 résidents, au moins 246 sont Juifs. Plusieurs dizaines se portent volontaires dans les rangs de l'armée française et rejoignent les 21e, 22e et 23e régiments de marche de la légion étrangère. Plusieurs seront tués, blessés, faits prisonniers à l'issue des combats de mai-.

Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, de nombreuses rafles parmi ces nouveaux résidents dépeuplent la rue.

Beaucoup de jeunes s'engagent dès 1941 dans les FTP-MOI pour combattre l'occupant. Parmi eux, le jeune Marcel Rayman (ou Rajman), âgé de 21 ans, qui rejoindra le groupe Manouchian. Il abattra entre autres, le , le docteur Julius Ritter, l'un des principaux organisateurs du Service du travail obligatoire (STO). Arrêté par la police française, Rayman sera fusillé au mont Valérien avec l'ensemble du groupe, le . Sa photo avec la légende « Rayman : Juif polonais, 13 attentats » figure sur l'Affiche rouge, affiche de propagande nazie, assimilant résistants et terroristes.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

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  • No 1 : le résistant Marcel Rayman y habita jusqu'en 1942. Une plaque commémorative y est apposée pour honorer sa mémoire.
  • No 12 : Stefa Skurnik s'y réfugia, depuis sa Pologne natale, en 1936, rejointe plus tard par toute sa famille[4].

Bibliographie

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Références

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  1. Martine Grinberg, « François Loyer: Paris XIXe siecle. L'immeuble et la rue 1987, compte-rendu. », Annales. Économies, Sociétés, Civilisations., no 2,‎ , p. 548-550 (lire en ligne, consulté le )
  2. Lemercier, Claire, Classer l'industrie parisienne au xixe siècle (OCLC 695232896, lire en ligne)
  3. « Immeubles », notice no PA00086557, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  4. « Stépha Skurnik », sur famille-lemberger-skurnik.fr