Rue Bréa

rue de Paris, en France

La rue Bréa est une rue du 6e arrondissement de Paris.

6e arrt
Rue Bréa
Voir la photo.
Angle du boulevard Raspail et de la rue Bréa (à droite).
Voir la plaque.
Situation
Arrondissement 6e
Quartier Notre-Dame-des-Champs
Début 19, rue Vavin et 54, rue Notre-Dame-des-Champs
Fin 143, boulevard Raspail
Morphologie
Longueur 175 m
Largeur 12 m
Historique
Création 1850
Dénomination Décret du 23 juillet 1850
Ancien nom Rue Liautard
Géocodification
Ville de Paris 1270
DGI 1263
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue Bréa
Géolocalisation sur la carte : 6e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 6e arrondissement de Paris)
Rue Bréa
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Situation et accès

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Rue Bréa vue depuis le boulevard Raspail.

Longue de 175 m, elle débute 19, rue Vavin et 54, rue Notre-Dame-des-Champs et se termine 143, boulevard Raspail. Orientée sud-nord, elle est en sens unique.

Les stations de métro les plus proches sont la station Vavin, où circulent les trains de la ligne 4 et la station Notre-Dame-des-Champs, desservie par la ligne 12.

Origine du nom

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Jean Baptiste Fidèle Bréa.

La rue Bréa tire son nom de Jean Baptiste Fidèle Bréa, général de brigade né en 1790, et tué à la Maison-Blanche le .

Historique

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No 27.

À son emplacement se trouvait autrefois un hôtel particulier connu sous le nom d'hôtel de Fleury et construit pour l'abbé Joseph Marie Terray (1715-1778), qui construisit également le château de La Motte-Tilly (Aube). Ce dernier avait construit l'hôtel sur des terrains achetés à l'hôtel-Dieu de Paris sous le règne de Louis XV. Il y mourut en 1778.

L'hôtel aurait appartenu ensuite à la comédienne et courtisane Dufresne, connue sous le nom de marquise de Fleury, dont le duc de Lauzun parle dans ses Mémoires.

L'hôtel appartint plus sûrement à la famille ducale Rosset de Rocozels de Fleury, apparentée au cardinal de Fleury, principal ministre. André Hercule de Rosset de Rocozels de Fleury, marquis puis 2e duc de Fleury, mourut en 1788. L'hôtel revint à son fils André Hercule de Fleury, 3e duc de Fleury (1767-1810), mari de la célèbre Aimée de Coigny (qui a inspiré l'ode La Jeune Captive à André Chénier). Le duc de Fleury étant mort sans descendance, l'hôtel revint à ses héritiers, qui le vendirent peu après à la maison d'éducation de l'abbé Liautard, déjà installée depuis 1804 dans l'hôtel Traversaire, qui lui était contigu. Elle devient en 1822 le collège Stanislas.

De 1825 à 1845, la Ville de Paris devient propriétaire des lieux, tout en permettant au collège l'éducation et l'instruction de ses élèves sous la férule des abbés Liautard, Augé puis Bucquet. Puis les parents se constituent en société civile pour racheter l'établissement à la ville.

En 1847, la Société civile devenue propriétaire du fonds fait faillite après le retrait d'un actionnaire. Les autres parties sont obligées de vendre les bâtiments. Le collège Stanislas trouve asile dans une ancienne brasserie, quelques centaines de mètres plus loin, dans l'ancien hôtel de Mailly, où il est encore établi.

La rue Bréa est alors ouverte par Léon de Chazelles, l'un des anciens actionnaires, sur les terrains dont il était resté propriétaire, et sous le nom de « rue Liautard ». L'hôtel de Fleury est alors démoli et son parc loti[1].

Quelques décennies plus tard, la rue est diminuée par la création de la dernière section du boulevard Raspail.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

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Maison à l'angle des rues Bréa et Vavin.
  • Face au no 3 : la place Laurent-Terzieff-et-Pascale-de-Boysson (inaugurée en 2015).
  • No 27 : immeuble mixte (1870) à usage d'habitations et de commerces qui abrita, dès 1890, le « Restaurant Faivre[2] », nommé d'après le locataire à bail du rez-de-chaussée. Ce fut, selon Jean Émile-Bayard, plutôt un simple bistrot d'ouvriers fréquenté par des maçons[N 1]. Faivre, patron de l'établissement, compta vers 1900 parmi ses habitués Henri Bellery-Desfontaines (1867-1909), Briadeau, Charles Guérin (1875-1939) et Achille Ouvré (1872-1951). L'immeuble ne fut pas affecté par le prolongement du boulevard Raspail mis en chantier vers 1905, qui fit disparaître les maisons du voisinage implantées dans la section méridionale de la rue Bréa. Ainsi le no 27 devint le dernier numéro impair de cette rue, juste avant l'angle que celle-ci forme avec le boulevard. Faivre transporta néanmoins son bistrot[N 2] de l'autre côté de la nouvelle voie. Quand il abandonna la restauration, les locaux furent repris par une boucherie, elle-même absorbée par un agrandissement de la brasserie La Rotonde[3].
    Dans l'entre-deux-guerres, le cabaret-dancing La Cigogne investit le rez-de-chaussée du 27, rue Bréa. Sur une carte postale publicitaire ancienne, illustrée d'un dessin humoristique en couleur (signé « O. Fabrès » en bas à droite), représentant une femme chevauchant une cigogne au milieu d'un public masculin enthousiaste, l'établissement annonça : « Dancing, Attractions, American bar, Soupers, ouvert toute la nuit, 27 Rue Bréa, Montparnasse, tel. danton 64.85[N 3]. » Oscar Fabrès[N 4] (1894-1960[N 5]) dessina également une vue de l'intérieur (signée « O. fabrès / à la Cigogne »). La scène est animé par un maître d'hôtel accueillant des clients qui passent la porte, par des consommateurs attablés devant des sceaux de champagne, des couples enlacés sur une piste de danse et d'un saxophoniste se tenant sur une estrade, derrière lequel se devine, au fond de la salle, le modèle surdimensionné d'une cigogne. L'œuvre fait partie d'une série de dix feuilles imprimées et aquarellées à la main, réunies dans un portfolio intitulé « Montparnasse : Bars, Cafés, Dancings », accompagné d’un texte d’André Salmon et tiré en 1929 à Paris, en 400 exemplaires (éditions Bonamour)[5].
  • Au 27, il y a aussi le cabaret La Villa (ex Villa-Chagrin) qui présente des spectacles dénudés, vers 1935[6],[7].
  • Le narrateur du roman Le Nœud de vipères (1932), de François Mauriac, loge dans une maison de famille de la rue Bréa.

Édifices disparus

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  • Ancien collège Stanislas (hôtel de Fleury).
  • No 29 : hôtel de Chartres.

Notes et références

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  1. Jean Émile-Bayard le situe par erreur au no 77 (inexistant), au lieu du no 27.
  2. À une date et pour des raisons non encore élucidées.
  3. Carte postale ancienne, passée aux enchères en 2019.
  4. Oscar Fabrès (1894-1960), né au Chili, est un artiste peintre aquarelliste, dessinateur et auteur aux activités multiples : dessinateur humoristique, de presse et de bande dessinée, caricaturiste, graphiste publicitaire, illustrateur de livres, notamment dans le domaine de la littérature d'enfance et de jeunesse. Il collabora comme journaliste-rédacteur aux rubriques « voyages » de plusieurs journaux (français et hollandais), dont Le Petit Parisien. Il est également auteur et parfois coauteur avec sa femme Alida dite Alice Overduin de livres illustrés pour enfants. Fabrès vécut à Paris dans les années 1920 où il fréquenta les hauts lieux du Montparnasse des années folles. Il s'établit en Hollande dans les années 1930, puis s'exila définitivement à New York en 1940[4].
  5. Les sources indiquent unanimement New York comme lieu de son décès mais varient sur l'année, 1960 ou 1961. La mort d'Oscar Fabrès mort, « à l'âge de 66 ans », est pourtant annoncée dans le New York Times du 13 octobre 1960.

Références

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  1. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, p. 239.
  2. La Bibliothèque historique de la ville de Paris conserve dans son fonds de documents éphémères un menu, non daté, du restaurant Faivre (voir la fiche en ligne).
  3. Jean Émile-Bayard : « Montparnasse : hier et aujourd'hui, ses artistes et écrivains étrangers et français les plus célèbres », Jouve et Cie, Paris, 1927, p. 337.
  4. Antiquariaat Fokas Holthuis, « Nieuwsbrief 808 : Oscar Fabrès » (voir en ligne).
  5. Lansing Moore : « Café Society: Four Parisian Gems from the Roaring Twenties » In « Art at the Ocean House: The Good Life Through the Artist’s Eye », publié par Dongan Antiques, Ltd, Bronxville, New York, 2011, pp. 26-29 (voir en ligne).
  6. Gilles Schlesser, Le cabaret "rive gauche", L'Archipel, (ISBN 978-2-8098-1315-9, lire en ligne)
  7. « Gringoire », sur Gallica, (consulté le )

Sources

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Annexes

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Articles connexes

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Liens externes

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