Rojda Felat
Rojda Felat (en arabe : روجدا فلات), née vers 1980 à Qamichli dans le gouvernorat d'Hassaké, en Syrie, est une commandante militaire et féministe révolutionnaire kurde[1].
Rojda Felat | ||
Rojda Felat en 2017. | ||
Naissance | (43-44 ans) Qamichli |
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Origine | Syrienne, Kurde | |
Allégeance | PYD (depuis 2011) Forces démocratiques syriennes (depuis 2015) |
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Arme | YPG YPJ |
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Années de service | 2011 – en cours | |
Conflits | Guerre civile syrienne | |
Faits d'armes | Bataille de Kobané Bataille de Tall Abyad Bataille d'Al-Chaddadeh Offensive de Raqqa (mai 2016) Bataille de Manbij Offensive de Raqqa (2016-2017) Bataille de Raqqa (2017) |
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Biographie
modifierJeunesse
modifierRojda Felat naît vers 1980 à Qamichli, dans nord-est de la Syrie[2]. Selon un entretien accordé au New Yorker fin 2017, Rojda Felat serait née aux alentours de 1977[3], issue d'une grande famille commerçante[2], mais son père est un paysan pauvre[3]. En 2004, elle participe aux émeutes dans sa ville natale[2]. Ses origines sont disputées, il a ainsi même été avancé qu'elle était née en Turquie, à Batman, ce qui a été démenti par ses proches[4].
Elle commence tardivement, en raison de difficultés économiques, des études de littérature arabe à l'université d'Hassaké[3]. Elle ambitionne également de rejoindre l'académie militaire pour devenir officière dans l'armée syrienne[3].
Guerre civile syrienne
modifierEngagement militaire et bataille de Kobané
modifierRojda Felat est toujours étudiante lorsque débute la révolution syrienne en 2011[3]. Elle retourne alors à Qamichli avec plusieurs dizaines d'autres étudiants et rejoint les rangs des YPG, la branche militaire du PYD, qui prend le contrôle de plusieurs villes dans le nord de la Syrie après le retrait de l'armée syrienne en [3],[2].
En 2013, son frère cadet, Mezul, également combattant dans les rangs des YPG, est tué par l'explosion d'un engin explosif placé sur une route[3].
Une fois enrôlée dans l'armée, elle ne reçoit qu'un entraînement de quelques jours avant qu'on lui confie une arme face au risque montant d'une guerre civile en Syrie. Rojda Felat combat au sein des Unités de protection de la femme (YPJ) à partir de 2013, puis dans les Forces démocratiques syriennes (FDS) à partir de 2015[5],[6]. Elle prend part à plusieurs batailles contre l'État islamique. En 2014 et 2015, elle participe à la bataille de Kobané, où elle est à la tête d'une unité de onze combattantes, dont cinq trouvent la mort pendant les combats et deux autres sont blessées[3]. Rojda Felat est elle-même touchée par un éclat d'obus[3]. Après Kobané, elle est mise à la tête de 45 combattants, puis de 300[3].
Operations in eastern Syria and Raqqa campaign
modifierElle combat ensuite à la bataille de Tall Abyad en mai-juin 2015 près de Raqqa et celles d'bataille d'Al-Chaddadeh en . Puis, en , elle dirige 15 000 combattants des FDS lors de la courte offensive de Raqqa de [7],[8]. Elle prend part ensuite à la bataille de Manbij[9]. En , à la tête de 45 000 membres des FDS, elle commande la première phase de l'offensive sur Raqqa[10],[11]. À partir de et de l'entrée des FDS dans la ville, elle fait partie du haut commandement lors de la bataille de Raqqa[12],[13],[11].
Le , au lendemain de la prise de Raqqa, la commandante Rojda Felat plante symboliquement le drapeau des Forces démocratiques syriennes sur le rond-point de la place al-Naïm[11].
Opinions
modifierRodja Felat s'affirme comme féministe[2],[14],[15] et admiratrice de figures comme Rosa Luxemburg, Leyla Qasim ou Sakine Cansiz[2]. Elle prend l'engagement de ne jamais quitter les YPG, ni de se marier et d'avoir d'enfants[3]. Elle se déclare également musulmane, croyante mais non pratiquante[3],[2].
Représentations
modifierElle est l'une des trois protagonistes du documentaire I Am the Revolution (2018) réalisé par Benedetta Argentieri[16], aux côtés de deux autres activistes féministes qui luttent également pour la liberté et l'égalité de genre, Selay Ghaffar et Yanar Mohammed.
Notes et références
modifier- (de) « Felat. Kommandeurin der Offensive gegen den IS in Raqqa und Bismarck-Fan »
- « Syrie : Rojda Felat, la femme qui fait trembler Daech - Elle », Elle, (consulté le )
- (en-US) Condé Nast, « Dark Victory in Raqqa », The New Yorker, (consulté le )
- (de) « Vormarsch auf Syriens Terror-Metropole: Geheimnisvolle Kurden-Kommandantin jagt den IS », sur www.t-online.de, (consulté le )
- « Rojda Felat: The feminist taking on Isis », Independant,
- « Rojda Felat, la femme qui fait peur à Daesh », Newsly, (lire en ligne, consulté le )
- « Syrie : offensive arabo-kurde pour chasser l’EI du nord de Rakka », Le Monde avec AFP,
- (en) Tom Goghlan, « Revolutionary Kurdish feminist leads assault on Raqqa », The Times,
- (en) « Kurdish woman fight double battles against terrorism, patriarchy »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- Mathieu Delmas, « Cette féministe kurde mène 45.000 combattants à l'assaut de Daech », L'Obs,
- AFP, « Rojda Felat, commandante kurde et visage de la victoire contre l'EI à Raqa », L'Express,
- (en) « Battle for Raqqa: US-backed forces enter IS 'capital' », MEE,
- (en) Massoud Hamid, « Meet the Kurdish woman leading battle against IS in northern Syria », Al-Monitor,
- (en-US) Tom Coghlan, « Revolutionary Kurdish feminist leads assault on Raqqa », The Times, (consulté le )
- (de) Moritz Baumstieger, « Profil - Rojda Felat. Kommandeurin der Offensive gegen den IS in Raqqa und Bismarck-Fan. [Profile - Rojda Felat. Commander of the offensive against the IS in Raqqa and Bismarck-Fan] », Süddeutsche Zeitung, (consulté le )
- Rojda Felat, Selay Ghaffar et Yanar Mohammed, I Am the Revolution, PossibileFilm, Rai Cinema, Start, (lire en ligne)
Lien externe
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- (en) Welcome to Raqqa, a photo-essay from the frontlines sur le site sofrep.com