Roger Lafontant
Roger Lafontant, né en 1931 à Port-au-Prince, où il meurt assassiné le , est un ancien chef des Tontons macoutes, un ancien ministre de Jean-Claude Duvalier, et le chef des putchistes lors du coup d'État de 1991.
Roger Lafontant | |
Fonctions | |
---|---|
Ministre de l'Intérieur et de la Défense nationale | |
– (2 ans et 16 jours) |
|
Président | Jean-Claude Duvalier |
Prédécesseur | Lui-même |
Successeur | François Guillaume |
Secrétaire d'État de l'Intérieur et de la Défense nationale | |
– (1 an, 1 mois et 15 jours) |
|
Prédécesseur | Joseph W. Alexis Guerrier |
Successeur | Lui-même |
– (2 mois et 1 jour) |
|
Président | Jean-Claude Duvalier |
Prédécesseur | Luckner Cambronne |
Successeur | Breton Nazaire |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Port-au-Prince (Haïti) |
Date de décès | |
Lieu de décès | Port-au-Prince (Haïti) |
Nationalité | Haïtienne |
Conjoint | Gisèle Bertrand Gladys Murad |
Enfants | Esther Lafontant, Marie Catherine Lafontant, Anémone Lafontant |
Profession | Médecin, enseignant |
modifier |
Roger Lafontant a commencé comme militant duvaliériste sous le régime dictatorial de François Duvalier. Étudiant en médecine, il fonde la branche estudiante des tontons macoutes soutien indéfectible au régime des Duvalier père et fils.
En novembre 1972, il devint ministre de l’Intérieur et de la Défense nationale de Jean-Claude Duvalier puis fut écarté en raison de ses ambitions personnelles. Lafontant fut alors envoyé comme consul à Montréal. Il revint en août 1983 et fut nommé ministre d’État de l’Intérieur et de la Défense nationale une seconde fois.
En 1986, avec la chute de Jean-Claude Duvalier, il part à nouveau pour l’exil en République dominicaine. Il est à la base de nombreux crimes contre des opposants. Il réapparaît le pour se lancer dans la course à la présidence à la tête de l’Union pour la Réconciliation Nationale. La radio Liberté, fondée par des nostalgiques de l'ère duvaliériste, soutient la candidature de Lafontant sur les bandes FM et AM[1]. Sa candidature est finalement rejetée par le Conseil électoral provisoire (CEP). Le , un mandat d'arrêt est lancé contre lui à la suite d'une procédure judiciaire à son encontre. Malgré les rappels à la loi auprès des autorités militaires, Lafontant n'est pas arrêté[2].
Pendant le déroulement démocratique des élections générales de 1990-1991 à Haïti, Roger Lafontant tenta un coup de force durant la nuit du 6 au . Tandis que Roger Lafontant affirmait avoir le soutien de l’armée, le général Hérard Abraham et le haut commandement militaire condamnaient immédiatement le coup de force. Dans un communiqué à la population, le général Abraham évoquait, lundi matin, la mutinerie d’un groupe « à la solde de Roger Lafontant » ayant pris en otage la présidente provisoire de la République, Ertha Pascal-Trouillot « après l’avoir forcée à démissionner ». Le général Abraham affirmait alors que « les forces armées d’Haïti, fidèles à leur mission constitutionnelle, » condamnaient cet « acte de terrorisme » et prenaient « toutes les dispositions pour que la situation revienne à la normale ». Il appelait « la population à garder son calme »[3].
La communauté internationale ainsi que l'Organisation des États américains ont condamné la tentative de renversement du gouvernement provisoire d'Haïti. Le jour même du coup d'État, le Conseil permanent de l'OEA a tenu une réunion d'urgence pour discuter de la situation à Haïti et a décidé de soutenir le gouvernement provisoire. Quelque 75 personnes ont perdu la vie et plus de 150 autres ont été blessés lors des violences qui ont éclaté à Port-au-Prince lors de cette tentative de coup d'État. Roger Lafontant fut arrêté avec une quinzaine de complices soldats et miliciens membres des tontons macoutes.
Incarcéré au pénitencier national de Port-au-Prince, il est jugé pour crime contre la sûreté de l'État et condamné à perpétuité. Dans la nuit du 29 au , soir du coup d'état militaire qui renverse le président Jean-Bertrand Aristide, Lafontant est assassiné dans sa cellule dans des circonstances non clarifiées.
Notes et références
modifierLiens externes
modifier