Robert Kilwardby
Robert Kilwardby (vers 1215 – ) est un archevêque de Cantorbéry en Angleterre, cardinal, philosophe et théologien dominicain.
Archevêque de Cantorbéry (d) Archidiocèse de Cantorbéry (d) | |
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Évêque catholique (à partir du ), théologien, philosophe, prêtre catholique |
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Consécrateurs |
William of Bitton II (en), Nicholas of Ely (en), Hugh de Balsham, Walter Branscombe (en), Godfrey Giffard, Anian II (en) |
Biographie
modifierIl étudie à l'université de Paris, où il devient rapidement célèbre en tant que professeur de grammaire et de logique. Il rejoint ensuite l'ordre dominicain et dirige son attention vers la théologie, et devient régent à l'université d'Oxford avant 1261. Il est choisi prieur de son ordre en Angleterre en 1261 et en le pape Grégoire X met fin à un différend sur l'archevêché de Cantorbéry alors vacant en désignant Kilwardby. Il est pourvu à l'archevêché, le et consacré le .
Bien que nouvel archevêque du roi Édouard Ier d'Angleterre et de son épouse Éléonore en , il prend peu part aux affaires d'État, mais est énergique dans l'accomplissement des devoirs spirituels de son poste. Il est charitable envers les pauvres, et montre de la tolérance envers les dominicains.
En 1278, le pape Nicolas III le fait cardinal-évêque de Porto et Santa Rufina, il démissionne de son archevêché et quitte l'Angleterre, emportant avec lui les registres et autres livres et documents appartenant au siège de Cantorbéry. Il quitte l'évêché, encore une fois criblé de dettes, après que son prédécesseur ait effacé la dette. Il meurt en Italie l'année suivante. En théorie, il s'agissait d'une promotion, bien que ce ne soit sans doute pas le cas ; en effet, le pape désapprouvait le soutien de Kilwardy aux efforts pour résister au paiement des revenus du pape et avec le manque d'effort vers les réformes exigées par le deuxième concile de Lyon.
Kilwardby est le premier membre d'un ordre mendiant à atteindre une position élevée dans l'Église d'Angleterre. Parmi ses nombreux écrits, De ortu scientiarum, De tempore, De Universali, et quelques commentaires sur Aristote sont devenus très populaires parmi les étudiants. Il est également l'auteur d'un résumé des écrits des Pères de l'Église, par ordre alphabétique.
De tempore est traduit en anglais et publié par Alexander Broadie (en) sous le titre Time and Imagination, partie 2: Introduction and traduction (Oxford University Press, 1993 (ISBN 0-19-726121-3). La partie 1 est le texte original.) Une édition critique du De ortu scientiarum a été publiée par Albert G. Judy, O.P. (Toronto, The Pontifical Institute of Mediaeval Studies, 1976, LXI, 255 pages (ISBN 0-88844-553-9)).
Pensée
modifierSes points de vue théologique et philosophique sont résumés par David Knowles selon qui il est un « conservateur éclectique, tenant de la doctrine de tendances opposées … séminales et la doctrine aristotélicienne de l'unité de la forme des êtres, y compris l'homme ». Certaines sources affirment qu'il est l'auteur d'une Summa Philosophiae, une histoire et la description des écoles philosophiques alors en vigueur, mais le style d'écriture n'est pas similaire à ses autres œuvres, et Knowles, entre autres, ne croit pas qu'il ait été rédigé par Kilwardby. Il a été allégué qu'il était un adversaire de Thomas d'Aquin et en 1277, il interdit l'enseignement de trente thèses, dont certaines ont été pensées pour aborder l'enseignement de Thomas d'Aquin, mais des savants récents tels que Roland Hissette ont contesté cette interprétation [1].
Notes
modifier- Enquête sur les 219 articles condamnés a Paris le 7 mars 1277, Louvain, Peeters, 1977.
Bibliographie
modifierŒuvres
modifier- Commentaires de la logique d'Aristote (Isagoge, Praedicamenta, Peri Hermeneias, Liber Sex Principiorum) et du Liber divisionum de Boèce (av. 1245), édi. Patrick O. Lewry, Robert Kilwardby's Writings on the Logica Vetus Studied With Regard to Their Teaching and Method, Ph.D. Dissertation, University of Oxford, 1978.
- De ortu scientiarum (vers 1245-1250), édi. A. D. Judy, British Academie, 1976 ; trad. partielle E. Stump, The Cambridge Translations of Medieval Philosophical Texts, vol. I, Cambridge University Press, 1988, p. 262-282. Selon F. Van Steenberghen, « la plus remarquable introduction à la philosophie que le Moyen Âge ait produite. »
- De natura relationis (ap. 1250), édi. L. Schmücker, Brixen, A. Weger, 1980.
- Quaestiones de conscientia, de spiritu imaginativo, de relatione, de incarnatione, de paenitentia
- De unitate formarum
- De tempore (vers 1245-1250), trad. A. Broadie, Time and Imagination: De tempore, De spiritu fantastico, Oxford University Press, 1993 (ISBN 0-19-726121-3)
- De universali
- De natura theologiae, édi. Friedrich Stegmüller, 1935.
- De imagine et vestigio Trinitatis
- Tabulae super Originalia Patrum (ap. 1250)
- Quaestiones Sententiarum (vers 1260), Munich, Bayerische Academie, 4 vol., 1986-1993. Commentaire sur les Sentences de Pierre Lombard.
- trad. partielles par Irène Rosier, La parole comme acte. Sur la grammaire et la sémantique au XIIIe siècle, Vrin, 1994.
Études
modifier- Alain Boureau, "La construction ontologique de la mesure chez Robert Kilwardby (ca. 1210-1279)" in La rationalisation du temps au XIIIe siècle : musique et mentalités, Grâne, France : Créaphis, 1998.
- Janet Burton, Monastic and Religious Orders in Britain : 1000–1300, Cambridge (Royaume-Uni), Cambridge University Press, (ISBN 0-521-37797-8).
- C. T. Clanchy, From Memory to Written Record : England 1066–1307, Malden, MA, Blackwell Publishing, , 2e éd., 432 p., poche (ISBN 978-0-631-16857-7, LCCN 92020180).
- E. B. Fryde, D. E. Greenway, S. Porter et I. Roy, Handbook of British Chronology, Cambridge, Cambridge University Press, , 3e éd., 605 p. (ISBN 978-0-521-56350-5, LCCN 96140714, lire en ligne).
- W. F. Hook, Lives of the Archbishops of Canterbury, vol. iii, Londres, 1860–1876.
- David Knowles, The Evolution of Medieval Thought, Londres, Longmans, 1962.
- C. H. Lawrence, « The Thirteenth Century », dans C. H. Lawrence, The English Church and the Papacy in the Middle Ages, Stroud, Sutton Publishing, réimpression 1999 (ISBN 0-7509-1947-7).
- Gordon Leff, Paris and Oxford Universities in the Thirteenth and Fourteenth Centuries: An Institutional and Intellectual History, Huntingdon (New-York), Robert E. Krieger Publishing Company, 1975 (ISBN 0-88275-297-9).
- John Moorman, Church Life in England in the Thirteenth Century, édition révisée, Cambridge, Cambridge University Press, 1955.
- J. Quétif et J. Echard, Scriptores ordinis Predicatorum, Paris, 1719–1721.
- Michael Prestwich, Edward I, New Haven, Yale University Press, 1997 (ISBN 0-300-07157-4).
- Nicholas Trivet, Annales sex regum Angliae, édité par T. Hog, Londres, 1845.
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Ressources relatives à la religion :
- Ressource relative à la recherche :
- Ressource relative à la musique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (en) Robert Kilwardby dans la Stanford Encyclopedia of Philosophy
- (en) Robert Kilwardby at Catholic Encyclopedia
- (en) History of Medieval Philosophy par Jacques Maritain
- (en) British History Online Archbishops of Canterbury, consulté le .
- (en) « Robert Kilwardby », dans Encyclopædia Britannica [détail de l’édition], (lire sur Wikisource)., « Robert Kilwardby at Love to Know » [lire en ligne].
- (fr) musicologie.org Kilwardby et la musique.
- Kilwardby, Robert: Tabula in librum sancti Augustini De civitate Dei (1464), codex numérisé, disponible sur Somni