Robert Cailliau
Robert Cailliau, né le à Tongres, est un ingénieur et informaticien belge qui a contribué au développement et, de façon cruciale, à la diffusion du World Wide Web dès son invention avec Tim Berners-Lee.
Naissance | |
---|---|
Nationalité | |
Formation | |
Activités |
A travaillé pour | |
---|---|
Influencé par | |
Site web | |
Distinctions | Liste détaillée |
Biographie
modifierRobert Cailliau suit des études d'ingénieur en mécanique des fluides à l'université de Gand, puis une spécialisation en informatique à l'université du Michigan[1].
Son service militaire se déroule en tant qu'infirmier à l’École royale militaire de Bruxelles avant d'y être programmeur informatique et de tester des jeux vidéo de guerre[2].
À partir de 1974, il est embauché au CERN à Genève pour travailler sur le système de contrôle d’un accélérateur de particules. En 1990, alors que lui-même travaille sur un projet de système hypertexte[3],[4], il prend connaissance du projet de son collègue Tim Berners-Lee destiné à améliorer le partage des documents au CERN par l'utilisation conjointe de l'Internet et de l'hypertexte. Cailliau s'enthousiasme immédiatement pour le projet[1] en faveur duquel il se battra pour obtenir l'appui du CERN. Tandis qu'ils travaillent sur le code, il rédige une proposition de projet en vue d'obtenir des ressources du CERN pour la mise en place et le maintien du système que Tim a appelé World Wide Web[5]. Quoiqu'ayant préféré un titre plus court, Cailliau, synesthète graphèmes-couleurs, aime la teinte verte que suscitent tous ces « W » et finit par accepter ce nom et en dessine le logo historique[6],[7]. Robert Cailliau est d'ailleurs souvent crédité comme co-inventeur du Web[8],[9] bien qu'il n'ait jamais explicitement affirmé l'être[10],[11],[12] et que Tim Berners-Lee conteste cette affirmation[13].
Cailliau est à ses débuts un promoteur véhément du Web au CERN et dans le monde. Il obtient l'aide du CERN pour développer et mettre en place une première démonstration hors du CERN d'un client et d'un serveur Web, à la conférence HyperText 1991[5]. En 1992, il développe le premier navigateur Web pour Macintosh, avant que NCSA Mosaic ne prenne le pas. En 1992 et 1993, il œuvre pour que le code et la spécification du Web (URL, HTTP, HTML, client et serveur) soient légués au domaine public[4]. En décembre 1993, il lance les « Web Conferences »[14].
Il est membre actif de Newropeans pour lequel il publie le une proposition pour une politique européenne de la société de l'information[15].
Distinctions
modifier- 2009 : docteur honoris causa de l'université de Liège[16]
- En 2012, Robert Cailliau entre au temple de la renommée d'Internet (Internet Hall of Fame), dans la catégorie des innovateurs.
Préoccupations
modifierInterviewé le , il exprime sa vision du futur. Trois grands sujets l'interpellent : le réchauffement climatique, l'explosion démographique, l'intelligence artificielle. Avec le temps, l'idéalisme de Robert Cailliau s'est transformé en désillusion[17] :
« Moi, j'ai toujours rêvé d'une république de citoyens responsables, mais où est-elle ? Les géants du Web sont des impérialistes qu'on distingue à peine des États totalitaires, qui décident de ce qui est acceptable ou non. Le Web, c'est Facebook et du commercial, rien d'autre. […] Facebook, je n’y vais jamais ! »
Bibliographie
modifier- (en) James Gillies, Robert Cailliau, How the Web was born: the story of the World Wide Web, Oxford, Oxford University Press, 2000, (ISBN 0-19-286207-3)
- (en) Tim Berners-Lee, Mark Fischetti, Weaving the Web : the past, present and future of the World Wide Web by its inventor, Londres, Texere, , 272 p. [détail de l’édition] (ISBN 1-58799-018-0)
- (fr) Quentin Jardon, Alexandria, Les pionniers oubliés du web, Gallimard, 2019 (ISBN 978-2-0728-5287-9)
Références
modifier- (en) Tim Berners-Lee, Mark Fischetti, Weaving the Web: the past, present and future of the World Wide Web by its inventor, Londres, Texere, , 272 p. [détail de l’édition] (ISBN 1-58799-018-0) p. 27-28
- Quentin Jardon, « Robert Cailliau, l'oublié du Web - Épisode 1 L'évangélisation * 24h01 », 24h01, (lire en ligne, consulté le )
- (en) Interview de Robert Cailliau par Andrew Talons
- (en) Interview de Robert Cailliau pour Wikinews
- (en) Frequently Asked Questions - Robert Cailliau's role
- (en) Maureen Seaberg, « Why Do We Call It World Wide Web? : Synesthete Sir Robert Cailliau named it for his green "w's" », sur psychologytoday.com, (consulté le ).
- (en) Gregory Cadars, « World Wide Web logotype », sur fontsinuse.com, (consulté le ).
- Christine Siméone, « L'histoire secrète et incroyable de Robert Cailliau, le co-fondateur oublié du web », sur www.franceinter.fr, (consulté le )
- Quentin Jardon, « Robert Cailliau, l’oublié du Web : Le silence du vieil homme », Le Soir, , p. 12-13 (lire en ligne, consulté le ).
- Wikinews contributors, « Wikinews interviews World Wide Web co-inventor Robert Cailliau », Wikinews, (lire en ligne, consulté le )
- « My Interview | On A Mission To Understand », sur talonsandrew.edublogs.org (consulté le )
- Quentin Jardon, « Robert Cailliau, l'oublié du Web : La ruée vers l'or », Le Soir, , p. 18-19 (lire en ligne, consulté le )
- « Frequently asked questions by the Press - Tim BL », sur www.w3.org (consulté le )
- (en) International World Wide Web Conferences, sur le site iw3c2.org
- [1], sur le site newropeans-magazine.org
- « Docteurs honoris causa sur proposition des autorités de l'ULiège », sur www.uliege.be (consulté le )
- Quentin Jardon, « Robert Cailliau, l'oublié du Web : Le jour de la Saint-Robert », Le Soir, , p. 18-19 (lire en ligne, consulté le )
Annexes
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Site officiel
- Ressources relatives à la recherche :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- (en) Site personnel
- (en) Tim Berners-Lee, Robert Cailliau, WorldWideWeb: Proposal for a HyperText Project, CERN,
- (en) Entretien avec Robert Cailliau