Risque d'inondation dans la Loire-Atlantique
Le risque inondation est un des risques majeurs susceptibles d'affecter le département de la Loire-Atlantique (région Pays de la Loire, France). Il se caractérise par la possibilité qu'un aléa de type inondation se produise et occasionne des dommages plus ou moins importants aux enjeux humains, économiques ou environnementaux situés sur le territoire départemental.
Territoires à risques importants d'inondation (TRI) dans la Loire-Atlantique. | |
Géographie | |
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Pays | France |
Région | Pays de la Loire |
Département | Loire-Atlantique |
Vulnérabilité de la population | |
Débordement de cours d'eau | 124 communes |
Submersion marine | 33 communes |
Rupture de barrage | 29 communes |
Inondations historiques | |
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124 communes sont exposées au risque d'inondation par débordement dans le département et 33 par submersion marine.
Réseau hydrographique
modifierD'une longueur de 4 000 km[1], le réseau hydrographique départemental comprend 10 cours d'eau de longueur supérieure à 50 km et 72 de longueur supérieure à 10 km. la Loire, la Sèvre nantaise, l'Erdre, le Don, la Boulogne, le Semnon, la Vilaine, l'Isac, le Brivet, la Maine, la Moine. La Loire constitue un élément géographique majeur. En amont de Nantes, la Loire est encore essentiellement fluviale. On considère généralement que l'estuaire de la Loire commence au niveau de Nantes et les variations de niveau liées à l'influence océanique des marées y sont perceptibles (l'Acheneau, affluent de la Loire situé en aval de Nantes, voit parfois son cours s'inverser lors de fortes marées).
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La Loire-Atlantique est partagée en trois régions hydrographiques.
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Les principaux bassins versants de la Loire-Atlantique.
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Carte de l'ensemble du réseau hydrographique de la Loire-Atlantique.
Typologie des inondations
modifierLes inondations dans le département peuvent résulter de trois phénomènes : débordement de cours d'eau, submersion marine ou rupture de barrage.
Débordement de cours d'eau
modifierDans le département de la Loire-Atlantique, les mécanismes d’inondation relèvent de quatre types[2] :
- débordement de cours d'eau à la suite d'une crue lente, génération d'une inondation de plaine ;
- crues torrentielles lorsque les cours d’eau sont en pente forte ;
- remontée de nappe ou ruissellement en milieu urbain ;
- rupture d'une digue de protection, lorsque la montée des eaux fragilise le pied ou le corps de l’ouvrage.
Submersion marine
modifierLe risque de submersion marine peut être consécutif à[3] :
- un raz-de-marée, une énorme vague consécutive à un tremblement de terre ou une éruption volcanique qui submerge brutalement la frange littorale ;
- une tempête, pouvant provoquer une hausse du niveau de la mer et la submersion des secteurs insuffisamment ou non protégés. Lorsqu’un tel phénomène se conjugue avec une marée à fort coefficient, comme ce fut le cas lors de la tempête Xynthia, le risque de submersion marine s’avère particulièrement élevé. Il s’agit d’un phénomène difficilement prévisible dans son amplitude ;
- la rupture d’un ouvrage de protection sous l’effet d’une tempête peut également conduire à une inondation.
Rupture de barrage
modifierEn cas de rupture d'un barrage, les conséquences sont de trois ordres : humaines, économiques et environnementales. L'onde de submersion ainsi que l'inondation et les matériaux transportés, issus de l’ouvrage et de l’érosion amont, peuvent occasionner des dommages considérables[4].
Le département de Loire-Atlantique dispose d’un nombre limité d’ouvrages importants : 1 barrage de classe B, celui de Vioreau, et quelques barrages de classe C (Étang des Gâtineaux, Étang de Sandun, Étang de la Forge, Étang de la Provostière et Étang d’Aumée). Par ailleurs, compte tenu du contexte topographique local, trois ouvrages de classe A ou B implantés dans les départements voisins peuvent avoir un impact significatif sur la Loire-Atlantique en cas de rupture : Verdon (49), Ribou (49) et Bultière (85)[4].
Inondations historiques
modifierGouvernance
modifierGouvernance de bassin
modifierBassins administratifs
modifierLa gestion de l’eau, soumise à une législation nationale et à des directives européennes, se décline par bassin hydrographique, au nombre de sept en France métropolitaine, échelle cohérente écologiquement et adaptée à une gestion des ressources en eau. La Loire-Atlantique est dans le bassin Loire-Bretagne, qui est à la fois une circonscription administrative de bassin, territoire de gestion dont les limites sont des limites communales, et un bassin hydrographique, territoire hydrographique dont les limites sont des lignes de partage des eaux. Chaque circonscription de bassin, également appelée bassin Directive-cadre sur l'eau (bassin DCE), est découpée en sous-bassins administratifs, dénommés aussi sous-bassins DCE, qui constituent un niveau intermédiaire d’agrégation entre la masse d'eau et le bassin Directive-cadre sur l'eau.
Instances de bassin
modifierLes instances de bassins sont constituées de deux entités :
- le comité de bassin, une instance de concertation qui regroupe différents acteurs, publics ou privés, agissant dans le domaine de l’eau : collectivités, État, usagers, personnes qualifiées, milieux socioprofessionnels et le préfet coordonnateur de bassin. Le département de la Loire-Atlantique dépend du comité de bassin Loire-Bretagne ;
- l'agence de l'eau, un établissement public à caractère administratif de l’État. Le département de la Loire-Atlantique dépend de l'agence de l'eau Loire-Bretagne[5].
Gouvernance locale
modifierConnaissance du risque d’inondation
modifierExposition au risque d'inondation
modifier124 communes sont exposées au risque d'inondation dans le département par débordement de cours d'eau, 33 par submersion marine et 29 par suite d'une rupture de barrage. Parmi celles-ci 21 communes sont exposées aux deux risques : débordement de cours d'eau et submersion marine[6].
Directive Inondations
modifierLa Directive inondation du vise à créer un cadre commun permettant d'évaluer et de réduire les risques d'inondation sur le territoire de l'Union européenne[7] et donc réduire les disparités de prise en compte et de traitement du phénomène inondation selon les États membres et favoriser la coopération transfrontalière. Elle est transposée dans le droit français par l'article 221 de la LENE (Loi portant sur l’engagement national pour l’environnement) du et comprend trois étapes : évaluation préliminaire, cartographie, plan de gestion[8]. La première étape s'achève en décembre 2011 et donne lieu à la définition d'une stratégie nationale publiée en octobre 2014. Celle-ci s'articule autour de trois objectifs : augmenter la sécurité des populations, réduire le coût des dommages et raccourcir fortement le délai de retour à la normale des territoires sinistrés[9]. Elle doit ensuite être déclinée en Plans de gestions du risque d'inondation au niveau de chaque bassin (PGRI) puis en Stratégies locale de gestion du risque d'inondation (SLGRI) en principe au niveau de chaque TRI, mais pouvant être étendues sur des territoires plus larges pour des raisons de cohérence.
Évaluation préliminaire du risque d'inondation en 2011
modifierL'évaluation préliminaire des risques d'inondation (EPRI) réalisée en 2011 sur le bassin Loire-Bretagne, a permis de déterminer les enveloppes approchées des inondations potentielles (EAIP) « cours d'eau et ruissellements » et « submersions marines ». L'EAIP représente l'emprise potentielle des débordements de tous les cours d'eau, y compris les petits et les intermittents, des torrents et des concentrations d'écoulement dans les fonds de thalweg[10].
Définitions des Territoires à risques importants d'inondation (TRI) en 2012
modifierDes critères nationaux de caractérisation de l'importance du risque d'inondation ont été définis dans l'arrêté ministériel du [11] et ont permis de définir en décembre 2012 des territoires à risques important d'inondation (TRI) : 122 au niveau national, 22 dans le bassin Loire-Bretagne, quatre dans la Loire-Atlantique[12],[13].
Nom du TRI | Département(s) | Nb communes | Population en EAIP |
Aléa caractérisant le TRI | TRI national |
---|---|---|---|---|---|
Nantes[14] | Loire-Atlantique | 11 | 23 470 | Débordement de la Loire et ses affluents la Sèvre Nantaise et l’Erdre | oui |
Saint-Nazaire Presqu'île de Guérande[15] | Loire-Atlantique | 8 | 11 000 | Submersions marines | non |
Vilaine de Rennes à Redon[16] | Ille-et-Vilaine, Loire-Atlantique, Morbihan | 46 | 34 305 | Débordement de la Vilaine et ses affluents l’Ille, la Flume, le Meu, la Seiche | non |
Noirmoutier - Saint-Jean-de-Monts [17] | Vendée, Loire-Atlantique | 12 | 14 218 | Submersions marines | non |
Actions de prévention ou de réduction de la vulnérabilité
modifierPrise en compte du risque dans l'aménagement du territoire
modifierL’un des meilleurs moyens de prévention contre le risque d'inondation est d’éviter d’urbaniser les zones exposées au risque d’inondation. Pour cela il est nécessaire de disposer d'outils d'urbanisme réglementaire : les plans de surfaces submersibles d'abord, puis aujourd'hui les plans de prévention du risque inondation.
Surveillance, prévision, vigilance et alerte
modifierPrévision et vigilance météorologiques
modifierPrévision et vigilance hydrologiques : Vigicrues
modifierLe réseau national de prévision des crues et d'hydrométrie est constitué des organes suivants[18] : le service central d’hydrométéorologie et d’appui à la prévision des inondations (Schapi), situé à Toulouse et rattaché au service des risques naturels et hydrauliques de la direction générale de la prévention des risques, les services de prévision des crues (SPC) en région au nombre de 19, les unités d’hydrométrie en région au nombre de 28 et les cellules de veille hydrologique en Corse et dans les départements et régions d’outre-mer. Le département de la Loire-Atlantique dépend de plusieurs services de prévision des crues : Maine-Loire aval et Vilaine Cotiers bretons.
Niveaux de vigilance
modifierL'information de vigilance crues consiste à affecter à chaque tronçon de cours d’eau surveillé par l’État une couleur (vert, jaune, orange ou rouge) en fonction du niveau de danger attendu dans les 24 heures et donc de vigilance nécessaire. La signification de chacun des niveaux ainsi que les hauteurs de crues historiques associées sont présentées dans les règlements d'information des crues Maine-Loire aval[19] et Vilaine Côtiers bretons[20].
Gestion de crise et organisation des secours
modifierOrganisation générale
modifierDepuis la loi de modernisation de la sécurité civile du , l'organisation de la réponse de sécurité civile (ORSEC) s'articule autour de dispositions générales et spécifiques. En cas d'événement, la direction des opérations de secours repose[21] :
- dans le cas général, au quotidien, le plus couramment, sur le maire ;
- le cas échéant, si la gravité de l’événement dépasse les capacités locales d’intervention ou lorsque le problème concerne plusieurs communes, sur le préfet de département qui commande le dispositif ORSEC. Le maire reste alors chargé des mesures de soutien à sa population.
Lorsqu'un événement affecte plusieurs départements, dont la Loire-Atlantique, ou qu'il nécessite le déploiement de renforts, des dispositions complémentaires sont prises par le préfet de la zone de défense et de sécurité, un niveau supra-départemental de décision. Le département dépend de la zone de défense et de sécurité Ouest, dont le siège est à Rennes[22],[23].
Niveau communal : le plan communal de sauvegarde
modifierLe maire, détenteur des pouvoirs de police, a la charge d'assurer la sécurité de la population dans les conditions fixées par le code général des collectivités territoriales. À cette fin, il élabore un plan communal de sauvegarde si la commune est comprise dans le champ d’application d’un plan particulier d'intervention. Le contenu de ce document est précisé par l'article 13 de la loi 2004-811 du relative à la modernisation de la sécurité civile. Il détermine en fonction des risques connus les mesures immédiates de sauvegarde et de protection des personnes, il fixe l’organisation nécessaire à la diffusion de l’alerte et des consignes de sécurité et recense les moyens disponibles et définit la mise en œuvre des mesures d’accompagnement et de soutien de la population[24].
Information sur le risque d’inondation
modifierInformation préventive
modifierLe maire élabore le dossier d'information communal sur les risques majeurs (DICRIM), un document qui regroupe les données locales et les consignes départementales et nationales nécessaires à l'information des citoyens au titre du droit à l'information en ce qui concerne les risques majeurs et notamment le risque d'inondation[25].
Information des acquéreurs ou locataires
modifierL’information lors des transactions immobilières fait l’objet d’une double obligation à la charge des vendeurs ou bailleurs : l'établissement d’un état des risques naturels et technologiques, l'Information acquéreurs ou locataires (IAL) et la déclaration d’une éventuelle indemnisation après sinistre, notamment en vertu de l'article L-125-5 du Code de l'environnement, issu de la loi du 30 juillet 2003 relative à la prévention des risques technologiques et naturels et du décret n°2005-134 du 15 février 2005, modifiés par ordonnance du , art. 40[26].
Éducation et sensibilisation aux risques
modifierNotes et références
modifierNotes
modifierRéférences
modifier- « La Loire-Atlantique - Richesses et diversités halieutiques », sur federationpeche44.fr (consulté le ).
- [[#DDRM|Dossier départemental des risques majeurs du département de la Loire-Atlantique]], p. 26
- Dossier départemental des risques majeurs du département de la Loire-Atlantique, p. 32
- Dossier départemental des risques majeurs du département de la Loire-Atlantique, p. 70-74
- « Le territoire des délégations de l’agence de l’eau Loire-Bretagne », sur le site de l'agence de l'eau Loire-Bretagne (consulté le ).
- Dossier départemental des risques majeurs du département de la Loire-Atlantique, p. 84-91
- « Directive n° 2007/60/CE du 23/10/07 relative à l’évaluation et à la gestion des risques d’inondation », sur EUR-Lex, EUROPA (officiel): législation et autres documents publics de l'Union européenne (consulté le ).
- « Proposition de directive du parlement européen et du conseil relative à l’évaluation et à la gestion des inondations », sur europarl.europa.eu, (consulté le ), p. 5.
- « Stratégie nationale de gestion du risque d'inondation », sur ecologique-solidaire.gouv.fr, (consulté le ).
- « Première évaluation nationale - des risques d’inondation Principaux résultats - EPRI 2011 », sur ecologique-solidaire.gouv.fr (consulté le ).
- « Arrêté du 27 avril 2012 relatif aux critères nationaux de caractérisation de l’importance du risque d’inondation », sur legifrance.gouv.fr (consulté le ).
- [PDF]« Carte des TRI en métropole et dans les DOM - 2e cycle de la directive inondation (PDF - 1.06 Mo) », sur ecologique-solidaire.gouv.fr (consulté le ).
- [PDF]Ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Energie - Direction Générale de la Prévention des Risques, Service des Risques Naturels et Hydrauliques - avec le concours de Bruno Ledoux, du cabinet LEDOUX Consultants, « Mieux savoir pour mieux agir - Principaux enseignements de la première évaluation des risques d’inondation sur le territoire français - EPRI 2011 », sur mementodumaire.net, (consulté le ).
- « Fiche TRI Nantes », sur le site de la DREAL Centre-Val de Loire (consulté le ).
- « Fiche TRI Saint-Nazaire Presqu'île de Guérande », sur le site de la DREAL Centre-Val de Loire (consulté le ).
- « Fiche TRI Vilaine de Rennes à Redon »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur le site de la DREAL Bretagne (consulté le ).
- « Fiche TRI Angers-Authion-Saumur », sur le site de la DREAL Centre-Val de Loire (consulté le ).
- « Prévision des inondations », sur ecologique-solidaire.gouv.fr (consulté le ).
- Règlement d'information des crues (RIC) Maine-Loire aval, p. 54-66
- Règlement d'information des crues (RIC) Vilaine Côtiers bretons, p. 51-63
- « Prévention des risques majeurs. », sur ecologique-solidaire.gouv.fr (consulté le ).
- « Décret no 2015-1625 du 10 décembre 2015 relatif à la composition des zones de défense et de sécurité, des régions de gendarmerie et des groupements de gendarmerie départementale », sur legifrance.gouv.fr (consulté le ).
- « Composition des zones de défense et de sécurité, des régions de gendarmerie et des groupements de gendarmerie départementale »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur gouvernement.fr (consulté le ).
- « Plan communal de sauvegarde (PCS) », sur mementodumaire.net (consulté le ).
- « Le document d’information communal sur les risques majeurs (DICRIM) », sur georisques.gouv.fr, (consulté le ).
- « Information des Acquéreurs et des Locataires de biens immobiliers - IAL », sur loire-atlantique.gouv.fr (consulté le ).
Voir aussi
modifierBibliographie
modifierRapports
modifier- Règlement SPC Maine-Loire aval, (lire en ligne), p. 54-66
- Règlement SPC Vilaine Cotiers bretons, (lire en ligne), p. 51-63
- Préfecture de la Loire-Atlantique, Dossier départemental des risques majeurs du département de la Loire-Atlantique, (lire en ligne)
Ouvrages
modifier- Démarche française de prévention des risques majeurs, Paris, Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, , 82 p. (lire en ligne).
- 30 ans de politique inondation - Regard sur la politique de prévention des inondations et sa mise en œuvre par les gestionnaires de milieux aquatiques, Aix-en-Provence, Agence régionale pour l'environnement - Provence-Alpes-Côtes d'Azur - Réseau régional des gestionnaires de milieux aquatiques, , 70 p. (lire en ligne)
- Première évaluation nationale des risques d’inondation - Principaux résultats - EPRI 2011, Paris, Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, , 9 p. (lire en ligne)
- Jean-Yves Chauvière, Jean-Jacques Lafitte, Michel Le Quntrec, Jean-Louis Avard, Claude Truchot, Pierre Verdeaux, Prévision des crues et hydrométrie - Évaluation des réseaux et perspectives, Paris, Conseil général de l'environnement et du développement durable, , 129 p. (lire en ligne)