Richard Jungclaus
Richard Junglaus, né à Fribourg sur Elbe, le et mort à Zavidovići en Bosnie-Herzégovine, le , était un SS-Gruppenführer et un Generalleutnant de la police. Il incarnait la plus haute fonction au sein de la Schutzstaffel (SS) pour la Belgique et le Nord de la France. En qualité d'Höhere SS- und Polizeiführer, il était placé directement sous les ordres d'Heinrich Himmler et ne dépendait donc pas du Militärverwaltungschef[1]. Il fut également responsable de l'expansion et le dirigeant des mouvements belges de la SS: la 27e SS-Freiwilligen-Grenadier-Division Langemarck et la 28e SS-Freiwilligen-Grenadier-Division Wallonie[2]. Dégradé, par Heinrich Himmler en personne en , il est affecté à une unité SS avec le grade de SS-Hauptsturmführer. Il meurt en opération en .
Richard Jungclaus | ||
Naissance | Fribourg sur Elbe |
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Décès | (à 40 ans) Zavidovići |
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Origine | Allemagne | |
Allégeance | Allemagne nazie | |
Arme | Schutzstaffel |
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Grade | SS-Gruppenführer | |
Années de service | 1930 – 1945 | |
Commandement | Schutzstaffel (SS) en Belgique | |
Conflits | Seconde Guerre mondiale | |
Autres fonctions | Höhere SS- und Polizeiführer | |
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Éléments biographiques
modifierFils d'un commerçant dans le secteur du textile, il entreprend des études en commerce en vue de reprendre l'entreprise familiale[3]. En 1930, il intègre la SA et le NSDAP[Notes 1] et passe ensuite, en 1931 à la SS[Notes 2]. À partir de 1934, il exerce différentes fonctions au sein de la SS. D' à , il commande la 12. SS-Standarte en Basse-Saxe et ensuite, jusqu'en , la SS-Abschnitts IV[4].
Dès et jusqu'en , il était le conseiller de la SS néerlandaise et dépendait de l'État-Major du Chef supérieur de la SS et de la Police aux Pays-Bas[2], Hanns Albin Rauter.
En , il attend l'ouverture du poste du représentant direct d'Himmler à Bruxelles pour la Belgique et le Nord de la France. C'est chose faite le , Richard Jungclaus endosse la fonction d'Höhere SS- und Polizeiführer (HSSPF Belgien und Nordfrankreich), chef supérieur de la SS et de la police pour la Belgique et le Nord de la France, il ne le restera que brièvement, jusqu'au . Après le débarquement allié, il ordonne la déportation de 5 000 otages belges vers le Reich. Le tandis que les alliés sont aux portes de Bruxelles, il change de posture et fait arrêter l'évacuation des prisonniers vers l'Allemagne et ordonne de les remettre aux mains de la Croix-Rouge. Selon Werner Wachsmuth (de), Richard Jungclaus a été personnellement dégradé par Heinrich Himmler le . Il intègre alors la 7e SS-Freiwilligen-Gebirgs-Division Prinz Eugen et meurt au combat, le [3].
Affaire dite du "Train Fantôme"
modifierUne des affaires les plus retentissantes fut celle dite du "Train fantôme" [5],[6]. En , alors que les alliés approchaient de Bruxelles, les Allemands ordonnèrent le transfert de 1500 prisonniers de la prison de Saint-Gilles vers les camps de concentration. Ce transfert devait se faire à l'aide d'un convoi au départ de la gare du Midi. Ceci déclencha une suite rocambolesque de sabotages et de ralentissements délibérés de la part de mécaniciens et cheminots résistants, le convoi passa 2 jours à transiter entre différentes gares de la région Bruxelloise sans jamais progresser. Ce temps gagné permit à des négociateurs, dont Joseph Berryer et l'avocat Frédéric Eickhoff, de plaider leur cause auprès de Richard Jungclaus, ce qui permit finalement de libérer les centaines de prisonniers, qui étaient jusqu'alors restés entassés dans les wagons à bestiaux du convoi[7],[8].
Le chirurgien allemand, Werner Wachsmuth était intervenu dans le même sens auprès de Jungclaus. Craignant des représailles à l'encontre des 1200 patients allemands dont il avait la charge, il obtint que priorité d'évacuation leur soit donnée et, pour ce faire, que Jungclaus renonce à la déportation d'otages[9].
Carrière militaire
modifierGrades militaires de Richard Jungclaus au sein de SS et de la police | |
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Date | Grade |
SS-Sturmbannführer | |
SS-Obersturmbannführer | |
SS-Standartenführer | |
SS-Untersturmführer der Reserve (Waffen-SS) | |
SS-Oberführer | |
SS-Obersturmführer der Reserve (Waffen-SS) | |
SS-Brigadeführer | |
Generalmajor der Polizei | |
SS-Gruppenführer und Generalleutnant Polizei | |
fin 1944 | SS-Hauptsturmführer der Reserve (Waffen-SS) |
Notes
modifier- matricule 305.661
- matricule SS 7.368
Références
modifier- (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Richard Jungclaus » (voir la liste des auteurs).
- Maxime Steinberg, La persécution des Juifs en Belgique (1940-1945, Bruxelles, Editions Complexe, coll. « Questions à l'histoire », , 316 p. (ISBN 978-2-804-80026-0, OCLC 255094611, lire en ligne)
- Jean-Philippe Schreiber et Rudi van Doorslaer, Les curateurs du ghetto : L’Association des Juifs en Belgique sous l’occupation nazie, Bruxelles, éditions Labor, 2004, 590 p., (ISBN 2804019659)
- Ruth Bettina Birn: Die Höheren SS- und Polizeiführer. Himmlers Vertreter im Reich und in den besetzten Gebieten. Düsseldorf 1986, 333p.
- Richard Jungclaus auf http://www.dws-xip.p
- Christian Laporte, « L'ODYSSEE DU "TRAIN FANTOME" QUI NE DEPASSA PAS MALINES. » , sur lesoir.be, (consulté le ).
- L'odyssée du "train fantôme" qui ne dépassa pas Malines. Christian Laporte, Le Soir p. 20, 2 septembre 1994
- Zone interdite : Nord - Pas-de-Calais, mai 1940-mai 1945. Jean-Marie Fossier. Sociales, 1977
- Trains: revue ferroviaire belge, Volume 6, Issue 1 - Volume 8, Issue 16
- Karl Philipp Behrendt: Die Kriegschirurgie von 1939–1945 aus der Sicht der Beratenden Chirurgen des deutschen Heeres im Zweiten Weltkrieg. Dissertation an der Albert-Ludwigs-Universität Freiburg 2003, S. 248 f. (PDF, 2,2 MB).