Retraite sportive
La retraite sportive est la retraite que connaît le sportif lorsqu'il cesse de pratiquer son sport à haut niveau.
Comparativement aux autres types de retraites, elle intervient généralement relativement tôt dans la vie de la personne concernée, le plus souvent durant sa trentaine. Elle ne signifie donc que très rarement la fin de toute activité professionnelle.
Caractéristiques
modifierLa reconversion des sportifs de haut niveau, qui désigne la transition entre l'arrêt de la pratique sportive et l'accès à une nouvelle occupation, est souvent un moment délicat[1],[2],[3],. En effet, ces sportifs évoluent dans un monde parallèle à celui de la société classique et peuvent manquer de certaines compétences de la vie quotidienne lorsqu'ils prennent leur retraite[4]. De plus, ils doivent composer avec un corps usé prématurément ou avec des pathologies consécutives à leur pratique[5]. La médiatisation des retraites sportives reste binaire, ne voyant le plus souvent qu'une reconversion réussie ou un échec total[5].
Difficultés
modifierLa retraite est souvent perçue comme un déclassement par rapport à la condition d'athlète[6], même dans le cas de reconversions professionnellement réussies[5]. Jim Taylor et Bruce Ogilvie identifient des facteurs de risque de la transition : forte identité athlétique, absence de planification de la retraite, faible niveau éducatif, absence de soutien social, arrêt involontaire (à la suite d'une blessure, d'un non-renouvellement du contrat), concomitance d'événements de vie négatifs (décès, divorce, licenciement), utilisation inadaptée de stratégies « d'adaptation » au nouveau statut[7],[8].
Les difficultés de retour à un relatif anonymat ont fait l'objet de plusieurs modèles descriptifs[9]. Les premiers modèles favorise le concept de dévastation de l'individu à l'arrêt de sa carrière sportive associant : l'impression de ne plus servir à rien comparable avec une retraite classique, et une forme de mort sociale. Certains modèles mettent l'accent sur une transition progressive avec l'apparition de nouveaux rôles sociaux de l'ex-sportif. Le modèle de Jim Taylor et Bruce Ogilvie, plus complexe, décrit les étapes de la retraite sportive en identifiant des facteurs de risque de la transition : forte identité athlétique, absence de planification de la retraite, faible niveau éducatif, absence de soutien social, arrêt involontaire (à la suite d'une blessure, d'un non-renouvellement du contrat), concomitance d'événements de vie négatifs (décès, divorce, licenciement), utilisation inadaptée de stratégies "d'adaptation" au nouveau statut [10],[11].
Types de reconversion
modifierQuatre grands profils de sportifs de haut niveau se préparant à la retraite se dégagent. Les premiers, attentistes, espèrent que le réseau de leur milieu les aidera. Les opportunistes accumulent des ressources en vue d'une reconversion future, sans projet précis. Les experts mobilisent leur vécu dans le milieu sportif, et les entrepreneurs accumulent les ressources comme les opportunistes, mais dans le but de réaliser un projet précis qui leur assurera un bon niveau de vie[6]. Selon le sport pratiqué et son économie, les sportifs de haut niveau peuvent se reconvertir dans un domaine proche (carrière d'entraîneur dans 46,3 % des cas des personnes reconverties dans le sport[5], journalisme sportif) ou faire une activité complètement différente, bien qu'il soit rare que les anciens sportifs de haut niveau quittent leur domaine[6],[5]. D'autres personnes deviennent consultantes dans le monde de l'entreprise pour parler de leurs performances et de compétences utiles dans le monde managérial, comme la gestion du stress[5].
Les sportifs de haut niveau à la retraite peuvent se servir de leur notoriété pour se lancer dans des carrières artistiques, par exemple le cinéma comme Éric Cantona ou la musique comme Yannick Noah[12]. Une autre piste, relativement rare, est une reconversion dans la politique. Il est commun pour les athlètes de s'engager pour des causes politiques qui leur tiennent à cœur ; c'est parfois la cause de leur retraite sportive imposée, comme pour Colin Kaepernick[13]. Il est plus rare de les voir intégrer la politique électorale. Pelé ou David Douillet, ministres des sports, évoquent l'importance de leur pays à leurs yeux plutôt qu'une vocation politicienne, tandis que George Weah, premier Africain à obtenir le ballon d'or, devient président du Libéria après l'élection présidentielle libérienne de 2017. La liste d'athlètes de haut niveau devenus parlementaires inclut le député Ari Vatanen[12] ou la sénatrice Chantal Petitclerc[14].
Manque d'engagement des fédérations sportives
modifierLes fédérations s'intéressent souvent peu aux sportifs retraités, les perdant rapidement de vue. En France, les sportifs amateurs ne cotisent pas pour leur retraite[5].
Notes et références
modifier- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Sport de haut niveau » (voir la liste des auteurs).