René Prinet

peintre français

René-Xavier Prinet, né le à Vitry-le-François et mort le à Bourbonne-les-Bains[1] est un peintre et illustrateur français[2].

René-Xavier Prinet
René-Xavier Prinet, Portrait de l'artiste (vers 1910),
huile sur toile, Paris, musée d'Orsay.
Naissance
Décès
Nom de naissance
René François Xavier PrinetVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Formation
Distinction

Biographie

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Issu d'une famille de notables francs-comtois (les notaires Prinet originaires de Luxeuil-les-Bains)[3], René-Xavier Prinet est le fils d'Henry Prinet (né en 1824)[4], procureur impérial à Vitry-le-François, et le frère de Gaston Prinet, diplomate. Nommé à Paris, Henry Prinet habite avec sa famille rue Bonaparte à deux pas de l'École des beaux-arts, à laquelle René-Xavier semblait destiné.

Son père, peintre amateur (une Vierge à l'Enfant est conservée dans l'église de Suaucourt, Haute-Saône), est disposé à ce que son fils acquière une formation artistique et il lui fait recevoir les conseils du peintre Louis Charles Timbal, fort employé pour les décors des églises de Paris. Par sa grand-mère maternelle, René-Xavier Prinet est apparenté aux peintres de la Cour Hubert Drouais (1699-1767) et François-Hubert Drouais (1727-1775).

Il commence sa formation artistique vers 1880, lorsqu'il est admis, à la suite du décès de Timbal dans l'atelier du peintre Jean-Léon Gérôme. Il reste chez le maître jusqu'en 1885. Il se lie alors avec les peintres francs-comtois Georges et Lucien Griveau, et avec ses condisciples aux Beaux-Arts, Antonio de La Gandara, Louis-Auguste Girardot, Félix Desgranges et Jules-Alexis Muenier. Durant cette période il étudie aussi brièvement à l'Académie Julian.

Son tableau Jésus enfant est son premier tableau accepté au Salon des artistes français en 1885. Il expose à ce Salon jusqu'en 1889. En 1891, il reçoit une commande de l'État pour la décoration du palais de la Légion d'honneur : Les Quatre Saisons. Ses esquisses sont acceptées. La même année, il expose à Paris à la galerie Durand-Ruel avec Albert Besnard, Jules-Alexis Muenier et Henri Fantin-Latour

Dès la fin des années 1890, Prinet et sa famille passent de nombreux séjours dans une petite maison nommée Double-Six qu'il a acheté sur le front de mer de Cabourg, station balnéaire normande en expansion. Il peint de nombreux tableaux de la plage de Cabourg[5]. Il se lie à cette époque avec un groupe de jeunes peintres appelé la Bande noire ou Les Nubiens : Lucien Simon, André Dauchez, René Ménard et Charles Cottet[6].

 
La Sonate à Kreuzer (1901), localisation inconnue.

En , il rejoint la Société nouvelle de peintres et de sculpteurs, avec une première exposition collective à la galerie Georges Petit à Paris en [7]. Une de ses œuvres les plus connues, La Sonate à Kreutzer, est exposée en 1901 à l'exposition « L'Art français contemporain » à Stuttgart où elle est vendue au prince-régent de Bavière.

Il s'initie alors à l'enseignement avec ses amis Dauchez, Ménard, Cottet, Simon et Jacques Emile Blanche à l'académie de la Palette, mais n'est pas convaincu par le sérieux du cours. L'année 1904 voit la création, avec les mêmes amis et Antoine Bourdelle, qui assure des cours de sculpture, des ateliers de l'Académie de la Grande Chaumière. Très vite, Prinet y assure régulièrement des cours de peinture. Il y a pour élève l'artiste peintre d'origine australienne Bessie Davidson (1879-1965), qui réalise la majeure partie de son œuvre en France et est fortement influencée par son passage à la Grande Chaumière[8]. Il y enseigne probablement jusqu'en 1929, date à laquelle il devient professeur aux Beaux-Arts de Paris, où il crée et dirige l'atelier destiné aux artistes femmes[9]. Il a notamment Simone Desprez comme élève[10]. Il quitte les Beaux-Arts en 1931, ayant atteint la limite d'âge.

En parallèle de l'enseignement, il poursuit sa carrière artistique et obtient une certaine notoriété. En 1909, il illustre La Jeune Fille bien élevée de René Boylesve. En 1913, il est nommé secrétaire de la Société nationale des beaux-arts. Il se rend aux États-Unis, en tant que membre du jury de la 17e exposition de l'Institut Carnegie à Pittsburgh. Ses tableaux Les Cavaliers et Intérieur de salle à manger sont présentés à cette occasion.

Prinet peint la réception d'Albert Besnard à l'Académie des beaux-arts en 1912. En 1916, il peint le peintre Félix Desgranges dans son salon familial à Luxeuil en compagnie de l'artiste australienne Bessie Davidson dans une composition intitulée Chez Desgranges.

 
La messe au camp R. (1917), conservé à La Contemporaine (Nanterre).

Prinet est trop âgé en 1914 pour être mobilisable, mais la Première Guerre mondiale perturbe tout de même ses activités et il s’investit dans le conflit. En 1915 il participe aux 62 illustrations de l'Album national de la guerre, une revue en partie rétrospective des combats à laquelle contribuent également ses amis Simon, Besnard et Ménard, mais aussi des peintres comme Monet, Renoir et Vuillard. L'ouvrage était une initiative de la fraternité des artistes, une association organisant le soutien aux artistes mobilisés et différentes opérations de bienfaisance, très liée à l'administration des beaux-arts. Prinet devient membre de ce comité en 1914 et le reste jusqu'en 1927. En 1914-1919, il administre également la cantine pour artistes Puvis de Chavanes, tout en restant membre de plusieurs sociétés d'artistes.

 
Route de Roye à Noyon : les arbres coupés, (1917), conservé à La Contemporaine (Nanterre).

En octobre 1916, l'implication de Prinet dans le conflit se fait plus directe et officielle. Le ministère de la guerre fait alors appel à des artistes non mobilisés comme observateurs dans le but de constituer un ensemble d’œuvres d'art sur le conflit. Prinet est sélectionné lors de deux de ces missions d'observation et sa participation y est avérée[11]. Sa première mission, du 7 mars au 1er avril 1917, à laquelle Lucien Simon participe également, est la seconde lancée par le ministère. Il est alors affecté à l'armée des Vosges. Lors de la seconde, du 1er au 30 juin 1917, il est affecté à l'armée de Noyon. Les missions sont effectuées à ses frais, mais pour chacune d'entre elles l'Etat achète des œuvres. Celles-ci sont présentées lors d'expositions rassemblant la production des artistes missionnés et intègrent le Musée de la guerre. En parallèle de ses activités artistiques, il est également veilleur de nuit dans un des hôpitaux de l'Union des femmes de France en 1915-1917[12].

Sa dernière toile sur le thème de la guerre, réalisée après ses missions, l'Absoute, se veut plus symbolique et moins descriptive. Elle est achevée en 1919 et exposée à la société nationale des beaux-arts[8].

Il expose en 1920 avec René Ménard, Lucien Simon, Edmond Aman-Jean et Albert Besnard au 1er Salon des artistes français de Bruxelles. La même année, il expose à nouveau à Pittsburgh à la 21e exposition. Il réalise l'illustration du Roman d'un Spahi de Pierre Loti.Il fréquentait les « dimanches » des Besnard, rue Guillaume-Tell, et le sculpteur Philippe Besnard lui demande en 1922 d'être le parrain de sa fille Anne-Elisabeth.

En 1926 se crée la « Société Belfortaine des Beaux-Arts » qui organise chaque année jusqu'à la Seconde Guerre mondiale des expositions importantes aux musées de Belfort auxquelles René-Xavier Prinet participe en compagnie de Georges Fréset, Jacques-Émile Blanche, Jean-Eugène Bersier, Raymond Legueult, Anders Osterlind, Henry de Waroquier, Jules-Émile Zingg[13]. Il expose également à Langres aux côtes de Georges Fréset, Jules Adler, et Jules-René Hervé. Il est à cette période également très actif au sein de plusieurs comités et sociétés d'artistes, au sein desquelles il expose et surtout assure une forme de promotion des arts, comme au sein du Comité permanent des expositions françaises à l'étranger.

Il est élu en 1943 à l'Académie des beaux-arts où il succède à Jules-Alexis Muenier.

René-Xavier Prinet meurt dans sa maison de Bourbonne-les-Bains le . Il est inhumé au cimetière de cette ville.

Prinet exerce un talent spirituel, tenant une place distinguée dans la société parisienne.

Il est remarqué pour ses intérieurs bourgeois et ses portraits (familles Saglio et Desgranges par exemple). Sa région d'origine, la Franche-Comté, ainsi que la côte normande où est située sa résidence le « Double Six » à Cabourg, lui inspirent des paysages aux tons très doux. Il exécute quelques tableaux d'histoire remarqués comme l'Adoration des Mages à la basilique Saint-Ferjeux de Besançon.

Le peintre s'est également confronté à la décoration. Dans ce domaine, il a peint à Paris Le Petit Quadrille de la bibliothèque-musée de l'Opéra, une décoration au musée national d'art moderne, et une autre au palais de la Légion d'honneur.

Il est l'auteur d'Initiation à la peinture en 1935[14], et de Initiation au dessin en 1940. Il publie également des articles sur des questions d'art et d'histoire de l'art dans La Grande Revue, le Cahier des artistes et l'Amour de l'art.

Prinet est également illustrateur de livres[15], parmi lesquels :

Photographies d'œuvres

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Expositions

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  • 1885 : Salon des artistes français où il expose Jésus Enfant. Il expose à ce Salon jusqu'en 1889.
  • 1890 : Salon de la Société nationale des beaux-arts, où il expose jusqu'en 1922.
  • 1891 : Paris, galerie Durand-Ruel.
  • 1897 : exposition des peintres francs-comtois à Paris, galerie Durand-Ruel.
  • 1900 : Décennale de l'Exposition universelle de Paris.
  • 1901 :
    • La Sonate à Kreutzer, « L'Art français contemporain » de l'Union artistique Wurtembourgeoise de Stuttgart ;
    • La Convalescence et la Chambre blanche, Institut Carnegie de Pittsburgh ;
    • La Partie de tric-trac et La Femme à la rose, Exposition internationale de Dresde ;
    • Entre amies, Biennale de Venise.
  • 1902 : La Partie de tric-trac, Karlsruhe.
  • 1906 : Salon Gris et La Salle à manger, exposition d'art français contemporain de Strasbourg.
  • 1909 :
    • Sur la plage, exposition de l'art français à Montréal ;
    • Entre amies, Société royale de Bruxelles.
  • 1911 :
    • exposition et vente du Monastère de Saint François d'Assise à l'Exposition internationale des beaux-arts à Rome ;
    • les Amazones et le Passeur, 15e exposition de l'Institut Carnegie à Pittsburgh et à la Buffalo Art Academy.
  • 1912 : un ensemble des œuvres de Prinet est présenté à l'exposition des artistes contemporains d'Anvers.
  • 1913 : il expose à la 17e exposition de l'Institut Carnegie de Pittsburgh Les Cavaliers et Intérieur de salle à manger.
  • 1914 : l'Écrivain, 18e exposition de Pittsburgh.
  • 1920 :
    • exposition conjointe avec Ménard, Simon, Aman-Jean et Besnard au 1er Salon des artistes français de Bruxelles ;
    • Musique de chambre, 21e exposition de Pittsburgh.
  • La Toilette, Public Art Galleries à Brighton.
  • 1926 ;
  • 1929 :
    • La Réprimande, pavillon français à la Biennale de Venise ;
    • exposition avec René Ménard à la galerie des Artistes français à Bruxelles.
  • 1937 : il expose au 1er Salon national indépendant fondé par André Dauchez.
  • 1938 :
  • 1940 :
    • une toile au Salon national indépendant ;
    • deux toiles au Salon des Tuileries.
  • 1941 : quatre toiles au Salon des Tuileries.
  • 1942 : six toiles au Salon des Tuileries.
  • 1944 : deux peintures au Salon des Tuileries.
  • 1948 : rétrospective au palais de Tokyo du « Groupe d'Amis » : Aman-Jean, Besnard, Denis, Ménard, Simon et Prinet (deux toiles).
  • 1986 : rétrospectives aux musées de Belfort et Vesoul et au musée Bourdelle à Paris.
  • 2019 : Exposition : Les derniers impressionnistes, le temps d'intimité à Quimper.
    • Exposition commune à : FX Prinet, le Sidaner, Aman-Jean, Cottet, Dauchez, Henri Martin

Œuvres dans les collections publiques[9]

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En Finlande
En France

Distinctions

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Notes et références

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  1. Où il possédait une maison de famille.
  2. Dictionnaire Bénézit, extrait.
  3. L'essentiel des informations contenues dans cet article est tiré du catalogue : R.X. Prinet : Belfort, Musée d'art et d'histoire, 3 juillet-14 septembre 1986, Vesoul, Musée Georges Garret, 26 septembre-23 novembre 1986, Paris, Musée Bourdelle, 10 décembre 1986-1er février 1987, Belfort : Musée d'art et d'histoire, 1986.
  4. roglo.eu.
  5. René-Xavier Prinet et la Normandie sur le site Renexavierprinet.free.fr.
  6. René-Xavier Prinet et la Bande noire sur le site Renexavierprinet.free.fr.
  7. « Choses du jour : Un nouveau salon », par Étienne Charles, in: La Liberté, Paris, 6 juillet 1899, p. 1 — sur Gallica.
  8. a et b Catherine Gendre, René-François-Xavier Prinet: peintre du temps retrouvé, Somogy éditions d'art, (ISBN 978-2-7572-1339-1)
  9. a b et c Dictionnaire Bénézit
  10. René Édouard-Joseph, Dictionnaire biographique des artistes contemporains, tome 1, A-E, Art & Édition, 1930, p. 399
  11. [PDF] François Robichon, Les missions d'artistes aux armées, 1917, CERMA - Musée de l'armée
  12. a et b « Dossier de l'ordre de la Légion d'honneur de René François Xavier Prinet », base Léonore, ministère français de la Culture.
  13. Archives départementales du territoire de Belfort, Sous-série 4T, 4 t 36, p. 5
  14. René-Xavier Prinet, Initiation à la peinture, Paris, Librairie E. Flammarion, 1935.
  15. Edouard-Joseph, Dictionnaire biographique des artistes contemporains, 1910-1930, Paris, Librairie Grund, 1934.

Annexes

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Bibliographie

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  • Collectif, R.X. Prinet : Belfort, Musée d'art et d'histoire, -, Vesoul, Musée Georges Garret, -, Paris, Musée Bourdelle, -, Belfort : Musée d'art et d'histoire, 1986.  
  • Prinet, Peintre du temps retrouvé, Catherine Gendre, Somogy éditions, 2018

Liens externes

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