René Estienne
René Estienne ( à Nice - au col de Belkacem, Maroc) est un explorateur français. Il a permis de tracer la plus longue route automobile du monde reliant ainsi la Méditerranée au Niger, au Tchad et au Congo.
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Jeunesse
modifierRené Estienne est le fils du général Jean-Baptiste Eugène Estienne, polytechnicien et créateur du char d'assaut et de l’aviation militaire durant la première guerre mondiale. Comme ses trois frères, son enfance est marquée par une discipline toute militaire.
De l’exploration saharienne à l’exploitation commerciale
modifierS'il ne fait pas partie de l'équipe principale, il participe en tant que chef du ravitaillement sur la partie algérienne du trajet, du au à la première double traversée du Sahara en autochenilles au sein de la mission Citroën de Georges-Marie Haardt et Louis Audouin-Dubreuil.
Ensuite, il participe à la mission « Algérie-Niger » grâce à la Compagnie générale transsaharienne (CGT) fondée par Gaston Gradis et avec le concours de plusieurs ministères. Son frère Georges Estienne en est le chef. La mission part de Figuig le avec quatre autos-chenilles Citroën et un avion Nieuport à ailes repliables en remorque. Elle traverse en trois jours le Tanezrouft qui se révèle particulièrement favorable aux transports automobiles et à l’atterrissage des avions. Ainsi que l'a souligné le professeur Émile-Félix Gautier: " L'exploit réalisé par les frères Estienne en découvrant cette ligne de communication rapide est une révolution technique qui fait passer le Sahara de l'ère du chameau à celle de l'automobile ". Le , il effectue la deuxième mission Gradis, pour son troisième périple transsaharien avec son frère aîné.
Face au risque de s’égarer par vent de sable ou brume de chaleur, les deux frères décident de baliser la piste du Tenezrouft. En , ils chargent à Adrar un important matériel et sèment sur la piste tous les cinquante kilomètres de grands bidons vides numérotés, tels les cailloux du Petit Poucet. C'est ainsi qu'est né le fameux Bidon V, carrefour des routes sahariennes et bientôt escale aérienne. Bidon V devient célèbre avec son hôtel improvisé dans deux carrosseries de voitures-couchettes. La ligne est équipée de voitures-couchettes Renault 20 cv à six roues permettant de traverser le Tanezrouft dans des conditions plus confortables. C'est René qui convoie en le premier de ces deux véhicules de Paris à Reggan, puis au Niger.
En 1927, sur le parcours Colomb Béchar-Reggan-Gao, le premier service régulier transsaharien par automobile est mis en place par la CGT. Georges et René Estienne travaillent en équipe pour le compte de la Transsaharienne. Ils séjournent souvent à Reggan, oasis perdue au milieu des sables, s'attachant à leurs habitants. Ils construisent un bordj réservé aux voyageurs.
Le drame
modifierLe , un convoi de trois camions quitte Beni Tadjit pour rejoindre Bou Denib. René Estienne conduit le premier camion. A 14h30 au col de Belkacem, une bande de djicheurs[1] embusqués ouvre le feu. Atteint de deux balles dans la tête, René Estienne est tué net à son volant.
Hommages
modifierIl est cité à l'ordre de la Nation. Une plaque est apposée sur la tombe du général Estienne à Nice. Un monument commémoratif est érigé au Maroc.
Le bordj de Reggan portera son nom. Il en sera de même pour l’Explorateur René Estienne, une embarcation marine à coque d’acier, de 10 mètres de long, 2,65 mètres de large, jaugeant 20 tonneaux et mis à l’eau dans la partie nord du lac Tchad en 1937.
Bibliographie
modifier- Louis Castex, Par l’auto et par l’avion Georges Estienne a vaincu le Sahara, Le Saharien n°52,
- Arlette Estienne-Mondet, Ligne du Hoggar, Paris, Philippe Chauveau,
Notes et références
modifier- Membres d'un djich, groupe armé au Maroc à cette époque.