Raymond Martin Marie Ghislain Lemaire (Uccle, le - Woluwe-Saint-Lambert, le ) est un professeur belge d'université, historien de l'art et praticien de la rénovation de monuments et sites.

Raymond M. Lemaire
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Titre de noblesse
Baron
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Formation
Activités
Père
Herman Lemaire (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Blason

Données familiales

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Raymond Lemaire est le fils de l'architecte en chef au Ministère des Travaux publics Herman Lemaire (°1883) et de Marie-Henriette Winderyckx (°1892). En 1947 il épouse Christiane Vergaert (1924-2007) ; ils ont quatre enfants. Il est le neveu du chanoine et professeur d'université Raymond A. G. Lemaire. Afin de faire la distinction il signa toujours comme 'Raymond M. Lemaire'. Il est le frère de l'architecte Herman Lemaire.

Le il reçoit concession de noblesse héréditaire avec le titre personnel de baron. Il prend pour devise : « Virtus scientiam major ».

Études et premières activités

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Raymond Lemaire fait ses humanités gréco-latines au Collège Saint-Pierre à Uccle. De 1938 à 1942 il étudie à l'Université catholique de Louvain et obtient les grades de candidat en droit et de licencié en histoire et en histoire de l'art. Il fait des stages auprès des professeurs Stan Leurs (Leuven) et Anoni (Milan). En 1948-49 il obtient le doctorat en archéologie et histoire de l'art avec la thèse L'origine du style gothique en Brabant.

Volontaire de guerre au cours de la Seconde guerre mondiale, il appartient à la First Armoured Car Regiment (Brigade Piron). De 1946 à 1949 il est, avec le titre de ministre plénipotentiaire, membre de la commission chargée de retrouver les œuvres d'art volées par les nazis.

Activités en Belgique

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Très jeune, Raymond Lemaire débute dans une carrière universitaire : assistant (1947), chargé de cours (1949) professeur ordinaire (1953) à l'université catholique de Louvain. Il y enseigne l'histoire de l'art et l'histoire de l'architecture, aussi bien en français qu'en néerlandais. Après la scission en deux universités distinctes, il poursuit son enseignement à Louvain-la-Neuve en tant que professeur ordinaire et à Leuven en tant que professeur extraordinaire. Il accède à l'éméritat en 1986.

Raymond Lemaire n'était ni architecte ni ingénieur, ce qui ne l'empêcha pas de se vouer avec bonheur à l'architecture, la restauration et l'urbanisme.

 
Une vue du Grand Béguinage à Louvain

Il est connu spécialement pour la grande restauration du Grand Béguinage à Louvain ainsi que pour la conception de la nouvelle ville de Louvain-la-Neuve, inspirée par la ville historique traditionnelle.

Parmi les autres restaurations qu'il réalise, sont à mentionner une trentaine d'églises et plusieurs châteaux et maisons anciennes.

De 1972 à 1977 Raymond Lemaire est conseiller de la ville de Bruges. Cette ville fusionnée avec ses faubourgs, doit alors d'urgence être réorganisée en matière d'aménagement du territoire. Pour la ville historique, un plan de structure est élaboré. R. Lemaire exerce son influence et ses connaissances pour la réalisation de ce plan. Ensuite il conseille régulièrement la ville en matière de constructions et d'aménagements.

Il est le conseiller d'autres projets également, comme :

 
Escaliers de l'Hocaille à Louvain-la-Neuve

Il est également impliqué dans de nouvelles constructions, souvent en collaboration avec les architectes H. Lemaire, R. Vandendael et S. Brigode, telles que :

Activités internationales

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Lemaire est un des rédacteurs de la charte de Venise (1964) pour la conservation des monuments. Avec Piero Gazzola il fonde en 1965 l’ICOMOS, le Conseil international des monuments et des sites, une ONG liée à l’UNESCO. Il en est le secrétaire-général (1965-1975) et le président (1975-1981). Il fonde la revue de l’association sous le nom de Monumentum.

Raymond Lemaire est nommé, principalement par l’UNESCO, conseiller pour la sauvegarde, le sauvetage ou la restauration de bon nombre de grands monuments de par le monde, parmi lesquels :

En outre il est pendant de nombreuses années (de 1971 jusqu’à sa mort) le représentant personnel du directeur général de l’UNESCO pour l’étude du problème épineux de la conservation des monuments à Jérusalem.

En 1976, il fonde au sein du Collège d'Europe à Bruges le Centre postuniversitaire pour l’étude de la conservation des monuments. Après quelques années le Centre déménagea à la KU Leuven et porte depuis 1997 le nom de « Raymond Lemaire International Centre for Conservation » (RLICC). Ce centre de formation internationale et multidisciplinaire offre un diplôme de maîtrise avancée en conservation des monuments et des sites[1].

Honneurs

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Raymond Lemaire est nommé docteur honoris causa de la Faculté polytechnique de Mons.

Il reçoit :

  • 1978 : Prix triennal pour l'urbanisme Sir Abercrombie (Union internationale des architectes)
  • 1970 : Médaille d'or de l'Académie d'architecture de France (pour la restauration du Grand Béguinage)
  • 1983 : Médaille d'or pour la conservation et restauration des monuments (Hambourg).

Une place de Louvain-la-Neuve porte son nom.

Publications

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  • LEMAIRE Raymond M., Les origines du style gothique en Brabant, 2/1. La formation du style gothique brabançon. Les églises de l'ancien quartier de Louvain, Anvers, 1949.
  • LEMAIRE Raymond M., L'architecture romane et gothique, dans Paul FIERENS (dir.), L'art en Belgique du Moyen âge à nos jours, Bruxelles: Renaissance du Livre, 1957, p. 39-100.
  • LEMAIRE Raymond M., Centre for the Conservation of Historic Towns and Buildings, Bruges, 1978.
  • LEMAIRE Raymond M. et VAN BALEN Koen (dir.), Stable–Unstable? Structural Consolidation of Ancient Buildings / La consolidation des structures anciennes, Louvain: Leuven University Press, 1988.
  • LEMAIRE Raymond M., “Authenticité et patrimoine monumental”, dans: Knut Einar LARSEN et Nils MARSTEIN (dir.), Conference on Authenticity in Relation to the World Heritage Convention. Preparatory Workshop, Bergen, Norway 31 January - 2 February 1994, Tapir Forlag, 1994, p. 83-100.
  • LEMAIRE Raymond M., "Authenticité et patrimoine monumental”, Restauro. Quaderni di restauro dei monumenti e di urbanistica dei centri antichi, 23/129, juliiet-sept. 1994, p. 7-24.
  • LEMAIRE Raymond M., GEERTS Marie-Jeanne et BARTHÉLEMY Jean, Raymond Lemaire, ICOMOS, un regard en arrière, un coup d'œil en avant (Dossier de la Commission royale des monuments, sites et fouilles, 5), Liège, 1999, 195 p. (ISBN 2-87401-076-6).

Bibliographie

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  • LINSTRYM Derek, "The World of Conservation: An Interview with Raymond Lemaire", Monumentum, 26 (1983) 2, p.83-100.
  • Hommage au professeur Raymond Lemaire, ICOMOS Belgique, 1998.
  • WOITRIN Michel, "Lemaire, Raymond", Nouvelle Biographie nationale, vol. 7, Bruxelles, 2003, p. 233-235 (ISSN 0776-3948).
  • DE MARNIX DE SAINTE-ALDEGONDE Humbert, État présent de la noblesse belge, 2009, Bruxelles, p. 90-91.
  • MERTENS André, Louvain-en-Woluwe. Une aventure urbanistique, 2003.
  • LACONTE Pierre (dir.), La recherche de la qualité environnementale et urbaine. Le cas de Louvain-la-Neuve (Belgique), Lyon, 2009.
  • HOUBART, Claudine, Raymond M. Lemaire (1921-1997) et la conservation de la ville ancienne: approche historique et critique de ses projets belges dans une perspective internationale, thèse de doctorat (inédite), KU Leuven, 2015.
  • VERPOEST Luc, "Raymond M. Lemaire 1921-1997: Verleden en toekomst van de historische stad als erfgoed", M&L. Monumenten, landschappen en archeologie, 41 (2022), p. 52-61.
  • HOUBART Claudine, Du monument à la ville. Raymond M. Lemaire, expériences pionnières entre principes et pratiques, Liège: Presses universitaires de Liège, 2023. voir
  • HOUBART Claudine, The Evolution of Urban Heritage Conservation and the Role of Raymond Lemaire, Routledge, 2024.

Notes et références

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  1. (en) « Raymond Lemaire International Centre for Conservation »; RLICC Newsletter, depuis 2005, 33 numéros parus; VAN BALEN Koen, DE JONGE Krista, COOMANS Thomas, "The Raymond Lemaire International Centre for Conservation, University of Leuven", in Carolina DI BIASE et Francesca ALBANI (dir.), The Teaching of Architectural Conservation in Europe, Maggiori Editori, 94-105.