Raymond Gravel
Raymond Gravel, né Joseph Henri Raymond Gravel le à Saint-Damien-de-Brandon et mort le [1] à Joliette (Québec)[2], est un prêtre catholique et un homme politique québécois. Il a été le député bloquiste de Repentigny à la Chambre des communes du Canada.
Raymond Gravel | |
Raymond Gravel à l'Université Laval, en août 2008. | |
Fonctions | |
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Député à la Chambre des communes | |
– (1 an, 10 mois et 17 jours) |
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Circonscription | Repentigny |
Prédécesseur | Benoît Sauvageau |
Successeur | Nicolas Dufour |
Biographie | |
Nom de naissance | Joseph Henri Raymond Gravel |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Saint-Damien-de-Brandon (Canada) |
Date de décès | (à 61 ans) |
Lieu de décès | Joliette (Canada) |
Nationalité | Canadienne |
Parti politique | Bloc québécois |
Profession | Prêtre catholique |
Religion | Catholique |
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Biographie
modifierD'une famille de neuf enfants, Raymond Gravel, est mal encadré et bafoué par son père agriculteur violent[3]. Il commence à fumer la cigarette dès l'âge de 11 ans, quitte la maison à 16 ans[3] et, surtout, se retrouve seul au cœur de la métropole, Montréal, et au bord du gouffre en y faisant une incursion dans l’univers de la drogue et de la prostitution masculine, pour ensuite passer par les étapes du sevrage et de la désintoxication[4],[2].
À 33 ans, Raymond Gravel devient prêtre et suscite beaucoup de controverse au sein de l’Église catholique en raison de ses différentes prises de position non orthodoxes, notamment sur l’homosexualité et l’avortement.
Raymond Gravel reconnaît avoir fait de la prostitution masculine, fréquenté les milieux homosexuels de Montréal. Plusieurs articles sont publiés dans la revue gaie Fugues [5],[6],[7]. Il dévoilera son homosexualité lors d'une soirée bénéfice d'un organisme bénévole de la communauté gaie de Montréal.
Vingt ans plus tard, le , Raymond Gravel est choisi par acclamation pour être le candidat du Bloc québécois à l'élection partielle à venir dans la circonscription de Repentigny. Il doit abandonner momentanément son ministère pour exercer ses fonctions politiques, ce qui lui cause beaucoup de chagrin. Pour se présenter, il lui était nécessaire de consulter son évêque, Gilles Lussier, qui n'aurait pas empêché cette décision. Cependant, il a été critiqué par le théologien Gilles Routhier, qui indique que l'approbation tacite de l'évêque n'est pas conforme au code de droit canonique de 1983. Le , lors d'une élection partielle tenue pour combler le siège laissé vacant par Benoît Sauvageau, décédé tragiquement lors d'un accident de la route, Raymond Gravel est élu, défaisant les candidats conservateur, néo-démocrate et libéral par une très grande marge.
L'abbé Gravel est le premier prêtre québécois à se faire élire à la Chambre des communes du Canada ; il est toutefois le troisième prêtre souverainiste à être élu, les deux autres étant les abbés Jacques Couture et Louis O'Neill, élus à l'Assemblée nationale du Québec en 1976 sous la bannière du Parti québécois.
Ses prises de position créent des remous qui lui valent des campagnes de dénonciation. Ainsi, Jim Hughes, président de Campaign Life Coalition (en), demande une suspense canonique contre le père Gravel après que celui-ci eut publiquement défendu le médecin avorteur Henry Morgentaler qui a reçu l'Ordre du Canada[8].
Finalement, moins de deux ans après son élection comme député, Raymond Gravel est sommé par le Vatican d'abandonner soit sa prêtrise, soit sa fonction de politicien. Il choisit alors de ne pas se présenter aux élections fédérales suivantes[9]. Il aura été ainsi député durant 687 Jours : du au .
Procès en diffamation
modifierL'abbé Gravel intente une poursuite pour diffamation pour plus de 500 000 $ contre le site pro-vie anglophone LifeSiteNews et l'association québécoise Campagne Québec-Vie, se disant victime d'une campagne médiatique l'identifiant comme un « partisan catégorique de l'avortement » qui « louange Henry Morgentaler », médecin militant pro-choix et pratiquant l'avortement. Le procès contre Campagne Québec-Vie s'est conclu à l'amiable[10]. Toutefois, malgré la grave maladie qui l'affecte, l'abbé Gravel continue ses poursuites contre LifeSiteNews[11].
Maladie
modifierLe , les médias du Québec révèlent qu'il subit un traitement contre un cancer du poumon avec métastases aux os[12].
Il meurt à 61 ans, le , des suites de son cancer diagnostiqué le [1], avec six mois de survie prédite. Il aura été vingt-huit ans prêtre.
Le précédent, la ville de Mascouche l'avait accueilli en donnant son nom prématurément à sa caserne de pompiers, volontairement en entorse aux règles toponymiques de délai d'attente après trépas [13],[14],[15].
Notes et références
modifier- « L'abbé Gravel est mort », Société Radio-Canada, le 11 août 2014.
- Marie-Michèle Sioui, avec Carl Marchand, Jasmin Lavoie et Ninon Pednault, « L'abbé Raymond Gravel est décédé », La Presse, le 11 août 2014.
- « L'amour paternel — Témoignage de Raymond Gravel », sur www.lesreflexionsderaymondgravel.org, en 2009.
- « L’abbé Raymond Gravel, un homme d’Église peu orthodoxe », sur la Télévision de Radio-Canada, émission On prend toujours un train pour la vie, entrevue du dimanche 5 septembre 2010 avec Josélito Michaud.
- « Raymond Gravel, le curé rose », sur Fugues.
- « Raymond Gravel, heureux élu », sur Fugues.
- « Toute la vérité sur Raymond Gravel », sur Fugues.
- (en) John-Henry Westen, « Controversial Catholic Priest/Politician Defends Award to Arch-Abortionist Morgentaler », sur LifeSiteNews, le 8 juillet 2008.
- « Raymond Gravel quitte la politique », sur Radio-Canada, le 3 septembre 2008.
- Carl Marchand, Raymond Gravel : le dernier combat, Les Éditions du CRAM, , 180 p. (ISBN 978-2-89721-097-7, lire en ligne), titre chapitre=Biographie sommaire
- « Le procès qui oppose M. Raymond Gravel et LifeSiteNews se poursuit », sur Pour une école libre au Québec, le 5 mars 2014 et le 11 août 2014.
- « L'abbé Gravel se bat contre un grave cancer », sur Radio-Canada, le 25 octobre 2013.
- Radio-Canada, « La caserne de pompiers de Mascouche rebaptisée en l'honneur de l'abbé Gravel », sur Radio-Canada, le 14 juillet 2014. (consulté le 31 décembre 2022).
- Radio-Canada, « La Ville de Mascouche a installé une plaque en honneur de l’abbé Gravel lundi », sur Le Journal de Montréal, le 11 août 2014. (consulté le 31 décembre 2022).
- Sarah Bélisle, « Un prêtre coloré qui restera gravé dans les mémoires », sur Le Journal de Montréal, le 11 août 2014 (consulté le 31 décembre 2022).
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Claude Gravel, Raymond Gravel : Entre le doute et l'espoir, Montréal, Libre Expression, , 264 p. (ISBN 978-2-7648-1018-7, lire en ligne).
- Carl Marchand, Raymond Gravel : Le dernier combat, Montréal, Éditions du CRAM, , 165 p. (lire en ligne).
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier- Expérience politique fédérale — Bibliothèque du Parlement