Raymond Germanos

général français

Raymond Germanos est un ancien général d'armée et chef de cabinet ministériel.

Raymond Germanos
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Fonction
Chef du cabinet militaire du ministre français des Armées
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Biographie
Naissance
Décès
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Nationalité
Activité

Biographie

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Fils du colonel syrien Negib Germanos et de Olga Tatar, Raymond Germanos est né à Qamichli, en Syrie le . Il entre à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1961 après avoir fait ses classes au Prytanée national militaire (La Flèche, Sarthe). À 23 ans, il est nommé chef de section au sein du 129e régiment d'infanterie motorisée puis intègre le 2e régiment étranger de parachutistes (2e REP) en 1967. Il se marie quelques mois plus tard avec Renate Stuis et, en 1969, il part en détachement pour le Tchad[1].

Après avoir été promu au grade de de colonel en 1983 puis d'officier en décembre 1986, il entre en fonction au Centre des hautes études militaires (CHEM) et à l'IHEDN en tant qu'auditeur, puis, en juillet 1987, il est nommé adjoint au chef du Cabinet militaire pour le Ministère de la Défense. Il est nommé commandeur de la 11e division parachutiste à partir de septembre 1991 [1],[2]. L'année suivante, Raymond Germanos dirige un contingent de plus de 800 hommes mis à disposition de l'ONU lors des opérations au Cambodge[3]. Il participe aux opérations menées dans le cadre de la FORPRONU en ex-Yougouslavie pendant la Guerre de Bosnie-Herzégovine. En septembre 1993, il quitte le commandement de la 11e division parachutiste pour intégrer la Force d'action rapide en tant qu'adjoint au général en remplacement du général de brigage Jean-Claude Pelletier.

En 1994, le ministre François Léotard entame un remaniement conséquent dans le haut commandement de l'Armée française[4]. Raymond Germanos est alors nommé « sous-chef Opérations » à l'état-major[5] avec prise d'effet au 1er mai 1994 et seconde l'amiral Lanxade à Srebrenica (ex-Yougoslavie) sous mandat des Nations unies dans le cadre de l'opération de maintien de la paix. Du fait qu'il s'agit d'une intervention multinationale, les prises de décisions nécessaires à l'avancée de la situation compliquent l'action des forces intervenantes. Les troupes françaises sur place remplissent leur mission de maintien de la paix dans un contexte difficile qui se détériore et qui débouche sur le Massacre de Srebrenica en juillet 1995.

« Quelle était la situation dans les semaines qui ont précédé Srebrenica ? Je rappellerai d'abord quelques dates qui permettront d'éclairer des affirmations approximatives que j'ai relevées : le 24 mai, prise des otages qui durera jusqu'au 18 juin 1995 ; le 27 mai, pont de Vrbanja ; le 8 juin 1995, mise en place des mortiers lourds français sur le mont Igman (initiative française, sans aucune couverture américaine)[6] ; le 3 juin, annonce à Paris de la création de la FRR ; le 16 juin, résolution 988 adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies. [...] A compter du 21 juin, début de la mise en place à l’initiative française de la FRR qui malheureusement mettra du temps à arriver au mont Igman. Elle y parviendra fin août. Les derniers éléments lourds, des canons en particulier, sont déposés à Ploce après beaucoup de difficultés le 30 juillet. Il faut pratiquement un mois pour que nous puissions rejoindre le mont Igman compte tenu des difficultés que font Croates et Bosniaques pour le passage de cette force qui venait les défendre. L’attaque, la chute et le départ de soldats hollandais de Srebrenica ont lieu entre le 6 juillet et le 21 juillet. Srebrenica ne s'est pas terminé le 12 juillet. »

(extraits de l'Audition du général Raymond GERMANOS du 15 février 2001 devant la Mission d'information parlementaire du 11 décembre 2001)[7].

Suite à la Conférence de Londres du 21 juillet 1995, c'est le général Raymond Germanos qui représente la France dans le cadre de l'ultimatum lancé au général Ratko Mladić. Sa mission terminée, il est nommé Chef du cabinet militaire du ministre français des Armées et prend ses fonction auprès du ministre Charles Millon en date du 1er septembre 1995[8],[9]. Il est ensuite élevé au rang de Général de corps d'armée avec prise d'effet à compter du 1er octobre 1995 [10].

Après la dissolution de l'Assemblée nationale par Jacques Chirac en avril 1997, Raymond Germanos est maintenu dans ses fonctions auprès du ministre socialiste Alain Richard. En juin 1998, il y est remplacé par le général de brigade Bernard Thorette. Élevé au grade de Commandeur de la Légion d'Honneur, il est ensuite désigné pour diriger le CHEM et l'IHEDN à partir du 15 juillet 1998 [11],[12] et, en mars 1999, il est nommé Inspecteur général des armées[1],[13], faisant de lui l'un des plus hauts gradés de l'Armée française. À la même époque, il co-préside, avec le professeur de droit Patrick Daillier (Université Paris X), le jury de diplôme de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr (promotions 1996-1999 et 1997-2000).

En 2010, il est condamné à 10 mois de prison avec sursis pour téléchargement d'images pédo-pornographiques[14].

En 2013, il devient conseiller à la défense de Faure Gnassingbé[15].

Distinctions

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Intitulés

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Notes et références

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  1. a b et c GERMANOS Raymond
  2. du 9 septembre 1991 portant réintégration dans les cadres publié au JORF n°212 du 11 septembre 1991 (NOR: DEFM9100043D)
  3. CAMBODGE : la mission de paix de l'ONU Quatre appelés volontaires pour un poste chez les " casques bleus " français, publié dans Le Monde le 28 mai 1992.
  4. Après le départ du général Lanata François Léotard prépare un remaniement de la haute hiérarchie militaire, publié dans Le Monde du 3 février 1994.
  5. Décret du 1er avril 1994 portant élévation aux rang et appellation de général de corps d'armée, publié au JORF n°86 du 13 avril 1994 (NOR : DEFM9400011D).
  6. Le renforcement de la Forpronu est en cours malgré les concessions des Serbes de Bosnie, Le Monde du 10 juin 1995.
  7. Audition du général Raymond GERMANOS, sous-chef opérations à l’état-major des armées (1994-1995) - (jeudi 15 février 2001) sous la présidence de M. François Loncle, Président
  8. Arrêté du 8 août 1995 portant nomination au cabinet du ministre publié au JORF n°197 du 25 août 1995 (NOR : DEFM9501889A)
  9. ministres_3855601_1819218.html Jacques Isnard, Le général Douin est nommé chef d'état-major des armées par le conseil des ministres, publié dans Le Monde du 3 août 1995.
  10. Décret du 18 septembre 1995 portant réintégration dans les cadres (...), art. 4, publié au JORF n°219 du 20 septembre 1995 (NOR : DEFM9500030D)
  11. Décret du 17 juin 1998 portant admission dans la 2e section par anticipation, élévation aux rang et appellation de général d'armée publié au JORF n°143 du 23 juin 1998 (NOR: DEFM9800014D)
  12. Décret du 17 juin 1998 portant nomination du directeur de l'Institut des hautes études de défense nationale
  13. Décret du 17 mars 1999 portant élévation aux rang et appellation de général d'armée publié au JORF n°69 du 23 mars 1999 (NOR: DEFM9900005D)
  14. Pascale Robert-Diard, « Pédophilie : dix mois d'emprisonnement avec sursis pour le général Germanos », sur Le Monde,
  15. Raymond Germanos, le général français à la manœuvre contre le retour au Togo de Boko
  16. Décret du 8 juillet 1998 portant promotion
  17. Décret du 6 novembre 2002 portant élévation à la dignité de grand officier
  18. Décret du 28 avril 1994 portant promotion et nomination
  19. « Décret n° 2016-054/PR portant nominations à titre étranger dans l'ordre du Mono », Journal officiel de la République togolaise, no 39,‎ , p. 5 (lire en ligne [PDF], consulté le ).