Raoul de Gaucourt
Raoul VI de Gaucourt, née vers 1371 et mort le , est un chevalier français, héros de la guerre de Cent Ans, seigneur de Gaucourt, d'Hargicourt et de Maisons-sur-Seine et compagnon d'armes de Jeanne d'Arc.
seigneur de Gaucourt, Hargicourt, Robais, Manicamp, Naillac, Florac et Audivier, vicomte d’Acy, sert sous son père comme seigneur de Châteaubrun |
---|
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Nationalité |
Française |
Allégeance | |
Période d'activité |
entre 1384 et 1461 |
Père | |
Mère |
Marguerite de Beaumont-du-Gâtinais |
Fratrie | Guillaume de Gaucourt mort en 1402 demi soeur Isabeau de Gaucourt morte en 1479 |
Conjoint |
Jeanne de Preuilly |
Enfant | Charles 1er de Gaucourt, Jean de Gaucourt, Raoul de Gaucourt, Marie de Gaucourt |
A travaillé pour | |
---|---|
Religion | |
Conflit |
écuyer d’honneur du Roi |
---|
Fils de Raoul V de Gaucourt, bailli de Rouen mort lors d'une sédition en 1417, il épouse Jeanne de Preuilly.
Famille
modifierRaoul VI de Gaucourt est issu d'une famille noble originaire de Picardie et du Berry. La famille des seigneurs de Gaucourt est issue ou apparentée aux Comtes de Clermont-en-Beauvaisis et alliés aux Comtes de Bar. Son père est seigneur de Gaucourt, Hargicourt et Luzarches, Chambellan de Charles VI, Sénéchal de Beaucaire, Bailli de Rouen.
Son père voyage beaucoup et se retrouve en Allemagne, en Aragon ou encore à Gênes et en Sicile, il reçoit de l'argent de la part de Charles VI pour ses actions diplomatiques notamment en Aragon et auprès du duc de Bourbon. Son père est assassiné dans son lit 24 juillet 1417 à Rouen.
Sa mère est Marguerite de Beaumont-du-Gâtinais, dame de Luzarches, Méru et Jouy-Le-Comte. Elle est la fille de Jean, chevalier, seigneur de Luzarches, Méru et Jouy-Le-Comte, et de Marie de Précy[1].
Biographie
modifierIl entre à l'âge de 13 ans au service du roi de France Charles VI qui le fait son valet tranchant. Il le suit dans son voyage d'Allemagne en , dans la compagnie du duc de Bourbon. Il se rend en Hongrie avec le Comte de Nevers, et est fait chevalier dès 1396 à Nicopolis. De retour en France, il s'attache au parti des Orléanais et du Dauphin. Il est chambellan du duc d'Orléans en 1411. Il surprend, le , le pont de Saint-Cloud sur les Bourguignons ; fait prisonnier, à la journée du Puiset en Beauce, Jacques de Bourbon, comte de la Marche ; dégage le sire de Barbazan des mains des ennemis ; fait lever au comte de Saint-Pol, les sièges de Dreux et de Tonnerre, en 1414, après avoir battu les troupes du duc de Bourgogne.
Bailli de Rouen en 1415, il défend Harfleur pendant huit mois avant la bataille d'Azincourt puis est fait prisonnier par les Anglais en dépit des termes de la capitulation. Il est libéré après 10 ans de captivité et participe à la rescousse de Montargis en . Au temps du siège d'Orléans (1428-1429), il est conseiller, premier chambellan de Charles VII et bailli ou gouverneur[2] d'Orléans par provision du duc d'Orléans, alors prisonnier en Angleterre. Il met en défense la ville, faisant raser ses faubourgs. Son épouse Jeanne de Preuilly assiste, à Chinon, au premier examen de virginité de Jeanne d'Arc[3]. En 1429, il participe à la levée du siège d'Orléans et à la bataille de Patay aux côtés de la Pucelle. Il contribue à la prise de Chartres et accompagne le roi de France à son sacre de Reims le . Le , Charles VII l'établit capitaine de la ville et du château de Chinon.
Depuis le , il est nommé 18e gouverneur du Dauphiné[4],[5]. Le , il réunit les états du Dauphiné à La Côte-Saint-André, pour faire voter un subside et poursuivre la guerre contre Louis de Chalon qu'il bat le lors de l'Embuscade d'Anthon [6]. L'année suivante il est employé au secours de Lagny assiégée par les Anglais ; en 1433, à celui du Mont-Saint-Vincent ; il retourne en Dauphiné assembler des troupes ; intervient en Poitou, Anjou, Touraine et Blaisois, puis passe la Loire pour aller au Maine, contre les Anglais. Il est conseiller du roi en 1433, qui l'envoie en mission auprès de l'empereur Sigismond, le .
Il participe à la prise de Paris par le connétable de Richemont en 1436, puis au siège de Montereau d'aout à . En 1438, année de la Pragmatique Sanction de Bourges, il part en ambassade, à Rome, auprès du pape Eugène IV, pour traiter de la paix entre René d'Anjou et son compétiteur pour le royaume de Sicile Alphonse V d'Aragon.
Il reste fidèle au roi pendant les troubles de la Praguerie en 1440. De nouveau fait prisonnier par les Anglais près d'Harfleur à la fin de 1441, il n'est remis en liberté qu'après avoir donné ses enfants en otage. Il suit le Dauphin Louis au secours de Dieppe, reprise le . En 1448 il se rend de Bourges à Milan, puis à son retour il est envoyé à Rouen auprès du roi d'Angleterre pour obtenir réparation des trêves violées. En vain. Il est présent lors de l'entrée solennelle du roi Charles VII dans Rouen libérée le et est nommé capitaine de Rouen et de Gisors.
En , il est en mission diplomatique avec l'archevêque de Reims, auprès du duc de Bourgogne au sujet notamment du traité d'Arras. Après la mort du seigneur de Chabannes, en 1453, il obtient la charge de grand maître de France.
Il meurt dans la gêne le , au commencement du règne de Louis XI, destitué à quatre-vingt-dix ans de l'office de grand maître de l'hôtel qui lui avait été donné.
Descendance
modifierDe son épouse Jeanne de Preuilly, morte en 1455, fille puînée de Gilles, baron de Preuilly, et de Marguerite de Naillac, il a :
- Charles de Gaucourt, seigneur de Châteaubrun, mort en 1482 ;
- Jean, chanoine de Noyon, puis évêque et duc de Laon, pair de France, mort en 1468 ;
- Raoul, seigneur de Luzarches ;
- Marie, épouse de Charles de Tournon le puis de René de Cossa, seigneur de Marignane, fils de Jean Cossa. Elle meurt avant le .
Notes et références
modifier- « Racine histoire famille Gaucourt », 2009, modifié en 2022 (consulté le )
- Marc du Pouget, « Donjons de la guerre de Cent Ans », vmf, no 288, novembre 2019, p. 76.
- PHystorique- Les Portes du Temps, « C'était vers le 10 mars 1429 à Chinon l’examen de virginité par les dames de Gaucourt et de Trèves de Jeanne la Pucelle », sur lesportesdutemps.com, (consulté le ).
- Allard 1704, p. 175 : il nomme Jean Girard puis, le 26 août 1434, Guillaume Jouvenel des Ursins (renouvelé le 2 août 1435) comme lieutenants. Le roi étant présent en Dauphiné, Gouverneur et Lieutenant sont remplacés par Gabriel de Bernes, maître d'hôtel. Gaucourt nomme des baillis le 5 novembre 1428, le 24 juillet 1436, le 25 décembre 1441 et le 9 octobre 1443.
- Jules Ollivier, Paul Colomb de Batines (vicomte), Revue du Dauphiné, Volumes 1 à 2, L. Borel., 1837.
- citadelle.org.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Guy Allard, Œuvres diverses : Les gouverneurs et les lieutenans généraux au gouvernement de Dauphiné, Grenoble, Jean Verdier impr., (réimpr. H. Gariel, Bibliothèque historique et littéraire du Dauphiné, t. 1, Grenoble, E. Allier impr., 1864, 489 p.) (lire en ligne), p. 155-211.
- Dictionnaire de la noblesse de France, par François Alexandre Aubert de la Chenaye Desbois, 1774.
- Jules Quicherat, Procès de condamnation et de réhabilitation de Jeanne d'Arc, dite La Pucelle, Éditeur J. Renouard et Cie, 1845.
- Marquis de Gaucourt, Des faits relatifs à Jeanne d'Arc et au Sire de Gaucourt, Éditeur Garnier frères, 1857.
- Amador Grillon des Chapelles, Esquisses biographiques du département de l'Indre, Éditeur Duprat, 1862.
- Raymond Anderhuber, « Le capitaine de Gaucourt et l'histoire meusienne de sa descendance », Bulletin des Sociétés d'histoire et d'archéologie de la Meuse, vol. 30-31, 1994-1995, p. 33-54.
- Pierre Leveel, « Le sire de Gaucourt : un fidèle de Charles VII », Connaissance de Jeanne d'Arc, no 25, , p. 9-14 (lire en ligne).
Liens externes
modifier