Raoul Boggio

poète et résistant français

Raoul Boggio, né le à Aïn Tedles en Algérie et mort le à Paris, est un poète et résistant français du XXe siècle.

Raoul Boggio
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Biographie

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Raoul Edmond Boggio, né le à Aïn-Tédénes, dans la région d'Oran en Algérie, est le fils de Pierre Antoine Boggio (1857-1917) et de Joséphine Pauline Archer (1866-1953)[1].

Il obtient son certificat d'études primaires en 1909 à Pont-du-Chéliff[2] et poursuit sa scolarité au collège de Mostaganem[3] où il obtient en classe de troisième les prix de français et d'histoire-géographie[4].

Engagé volontaire à 18 ans pour la durée de la Première Guerre mondiale, il est incorporé en novembre 1916 au 82e Régiment d'artillerie lourde. Il passe au 88e Régiment d'artillerie lourde en juillet, réaffecté au dépôt en août 1917[5], il est nommé aspirant en septembre 1918[6] et affecté au 109e Régiment d'artillerie lourde en octobre. Passé dans la réserve, il est nommé sous-lieutenant en 1921[7] et lieutenant en 1925[8].

Il publie ses premiers poèmes dans diverses revues dès 1916, où il exprime ses sentiments intimes et ses réflexions sur l’amour et la guerre. Après la guerre, Boggio continue à écrire et à publier des poèmes. Ses poèmes sont souvent décrits comme lumineux et sensibles, reflétant une profonde introspection et une grande sensibilité aux beautés et aux douleurs de la vie[9].

Dès la sortie de L'Ombre d'un rêve, son premier recueil de poèmes, André Fontainas, le spécialiste de la poésie du Mercure de France voit en lui un grand avenir de poète. Un des héros de l'ouvrage, qui représente le poète, se nomme Tristan, comme le prénom choisi par Raoul Boggio lorsqu'il publiera clandestinement des poèmes pendant les années d'occupation[10].

Il collabore avec de nombreux journaux et revues qui publient ses poèmes[11], comme Le Courrier de la quinzaine, Le Courrier littéraire nord-africain, L'Ermitage, France-Afrique, Paris-Soir, Poésie, Septimanie[12] ou L'Afrique du Nord illustrée qui, dans son articles sur L'Ombre d'un rêve et signale « l'harmonie amplement drapée et la musicalité des vers. Une poésie élégiaque faite de sentimentalité très fine et très prenante »[13].

Dans les années 1930, Raoul Boggio s’installe à Saint-Maur-des-Fossés, une commune de la banlieue parisienne et épouse Madeleine Georgette Tijou (née en 1905 à Chatou) à la mairie du 17e arrondissement de Paris le [1].

Il est proche du sculpteur Paul Belmondo, né la même année que lui en Algérie, qui vient régulièrement diner avec la famille Boggio après leur installation en région parisienne. Il fait des portraits de la mère de Raoul et une statue en plâtre qui décore leur appartement[14]. Il réalise le frontispice de Rythme de mon berceau[15] paru en 1929.

Robert Randau signale la valeur des Poèmes Intimes publiés au Mercure de France du 15 mars 1935 : « une sensibilité profonde, la maîtrise dans l'assemblage des éléments du vers font de l'auteur un des meilleurs écrivains lyriques de notre temps. Et c'est bien ainsi, d'ailleurs, qu'il est estimé à Paris. J'aime surtout en lui la cohérence et le fini dans l'expression du sentiment, quand il se dépouille l'âme et nous permet de jouir, avec lui, à travers les magnificences verbales, de spectacles intérieurs pathétiques »[16].

Mobilisé en août 1939, il sert comme capitaine d’artillerie pendant la Seconde Guerre mondiale. Il se distingue par son courage et reçoit deux citations pour ses actions. Il est fait prisonnier à Sion-Vaudemont et interné à l’Oflag VI D en Westphalie[5]. Pendant sa captivité, il écrit les poèmes de Témoignage, où il exprime sa nostalgie pour Saint-Maur et sa détermination à voir la France libérée[9].

Libéré en août 1941, il rejoint la Résistance à Saint-Maur[9]. Sous le pseudonyme de Tristan Saint-Maur[17], il publie clandestinement des poèmes incitant à la libération et participe aux combats de la Libération dans les rangs des Forces françaises de l’intérieur (FFI)[18].

Raoul Boggio qui avait contracté une maladie pendant sa captivité, meurt le 4 mars 1947 à l’hôpital du Val-de-Grâce à Paris. En reconnaissance de son sacrifice et de son œuvre, son nom est inscrit au Panthéon parmi ceux des écrivains morts pour la France.

Œuvres principales

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  • L'Ombre d'un rêve, 1924
  • Rythme de mon berceau, 1929
  • La double image, 1933
  • Paris, 1944

Distinctions

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Bibliographie

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Références

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  1. a et b « 1936, Mariages, PARIS 17e - 17M 465 - acte n°1490 », sur archives.paris.fr, p. 13
  2. « L'Indépendant de Mostaganem », sur Gallica,
  3. « L'Aïn-Sefra », sur Gallica,
  4. « L'Aïn-Sefra », sur Gallica,
  5. a et b « FR ANOM 2 RM 180 - Boggio Raoul Edmond - classe : 1918 - matricule n°264 », sur anom.archivesnationales.culture.gouv.fr
  6. « Journal officiel de la République française », sur Gallica, , p. 8291
  7. « Journal officiel de la République française », sur Gallica, , p. 6542
  8. « Journal officiel de la République française », sur Gallica, , p. 6753
  9. a b et c « Raoul BOGGIO (1898-1947), poète », sur levieuxsaintmaur.fr
  10. « Mercure de France », sur Gallica, , p. 753
  11. « Annuaire général des lettres », sur Gallica, , p. 698
  12. Raoul Boggio, « Septimanie : revue d'art : Aube », , p. 4
  13. « L'Afrique du Nord illustrée », sur Gallica, , p. 7
  14. « Annales africaines : Un poète et un sculpteur », sur Gallica, , p. 257-258
  15. Raoul Boggio, Rythme de mon berceau. Avec un frontispice de Paul Belmondo, (lire en ligne)
  16. Robert Randau, « L'Écho d'Alger : La littérature et l'intellectualité dans l'Afrique du Nord », sur Gallica, , p. 4
  17. a et b « Revue historique et littéraire du Languedoc », sur Gallica, , p. 280-281
  18. « Raoul Boggio - Titres, homologations et services pour faits de résistance », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
  19. « La Chronique coloniale », sur Gallica, , p. 120

Liens externes

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