Randolph Churchill
Lord Randolph Henry Spencer-Churchill ( – ) est un homme d'État britannique. Il est le troisième fils (donc non héritier du titre, qui va à l'aîné) de John Spencer-Churchill, 7e duc de Marlborough, et le père du Premier ministre Winston Churchill et de John Strange Spencer-Churchill[1]. Il fut député à vingt-cinq ans[2] et fit carrière dans les rangs conservateurs où il souhaita des réformes démocratiques et une politique extérieure pacifique.
Randolph Churchill | |
Fonctions | |
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Leader de la Chambre des communes | |
– (5 mois et 11 jours) |
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Premier ministre | Lord Salisbury |
Prédécesseur | William Ewart Gladstone |
Successeur | William Henry Smith |
Chancelier de l'Échiquier | |
– (4 mois et 19 jours) |
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Premier ministre | Lord Salisbury |
Prédécesseur | William Vernon Harcourt |
Successeur | George Goschen |
Secrétaire d'État à l'Inde | |
– (7 mois et 4 jours) |
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Premier ministre | Lord Salisbury |
Prédécesseur | John Wodehouse |
Successeur | John Wodehouse |
Député britannique | |
– (20 ans, 11 mois et 24 jours) |
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Élection | |
Réélection | |
Circonscription | Woodstock (1874-1885) Paddington sud (1885-1895) |
Groupe politique | Conservateur |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Belgravia, Londres (Royaume-Uni) |
Date de décès | (à 45 ans) |
Lieu de décès | Westminster, Londres (Royaume-Uni) |
Nationalité | Britannique |
Parti politique | Parti conservateur |
Père | John Spencer-Churchill |
Mère | Frances Anne Spencer-Churchill |
Conjoint | Jennie Jerome |
Enfants | Winston Churchill John Churchill |
Diplômé de | Collège d'Eton Merton College (Oxford) |
Profession | Homme politique |
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Biographie
modifierIl étudie à Eton (1863-1865), puis au Merton College de l'Université d'Oxford (1867-1870), où il se fait remarquer pour son indiscipline, mais dont il sort diplômé en Philosophie du Droit et Histoire Moderne. Conservateur sincère (il fait partie des fondateurs en 1883 de la Ligue de la Primevère, consacrée à perpétuer l'action réformatrice de Disraeli baptisée Tory Democracy), il était néanmoins opposé à la rigidité traditionnelle des structures conservatrices. À son arrivée à la Chambre des communes, en 1874, comme député de Woodstock (où est situé le château familial des Marlborough, Blenheim) il s'attaqua au ministère conservateur avec une rhétorique incisive qui le rendit célèbre.
Pendant le ministère libéral de William Gladstone (1880-1885), il s'allia avec d'autres conservateurs indépendants pour former un prétendu « quatrième parti », préconisant un nouveau conservatisme, plus démocratique et plus réceptif au besoin de réformes sociales et politiques. Mis au courant de certains des problèmes de l'Irlande, en y ayant accompagné son père le vice-roi (1876-1880), il fut chargé du difficile problème de l'union entre l'Irlande et la Grande-Bretagne. Il avait identifié l'ampleur de la mauvaise gestion des autorités britanniques et s'opposa aux mesures coercitives. La nomination en 1884 de lord Randolph Churchill comme président de l'Union nationale des associations conservatrices et sa prise de position pour une participation populaire accrue à l'organisation du parti souligna son désaccord avec la conduite aristocratique de lord Salisbury, chef de file des conservateurs, mais la popularité de lord Randolph Churchill contraignit Salisbury, désormais Premier ministre, à l'accepter dans le nouveau gouvernement conservateur en 1885. Secrétaire d'État pour l'Inde (1885-1886) et chancelier de l'Échiquier, il prit la tête des conservateurs à la Chambre des Communes (1886)[3]. Son premier budget critiquait implicitement la politique étrangère en diminuant les crédits militaires. Le texte fut rejeté par ses collègues du Conseil des ministres et Churchill démissionna, surestimant gravement le soutien dont il bénéficiait au sein du parti. Ce coup d'éclat ne fut pas suivi par un tollé de l'opinion (comme il l'avait escompté) et les conservateurs ne le rappelèrent jamais aux affaires.
Personnellement endetté (financé discrètement par la famille Rothschild) affecté par une maladie indéterminée (probablement la syphilis)[2] durant les dernières années de sa vie, il fit des tirades totalement absurdes à la Chambre des Communes qui achevèrent de le discréditer complètement. Il mourut dans de grandes souffrances, presque abandonné de tous, et pratiquement ruiné. Il fut très critique à l'égard de son fils Winston, avec qui il était d'une cruelle sévérité psychologique, le qualifiant à plusieurs reprises de bon à rien dans ses lettres (qui ont survécu), et certains adeptes de Freud soutiennent que cette animosité contribua à forger un caractère très déterminé chez son fils, qui par ailleurs proclama malgré tout haut et fort toute sa vie son admiration sans bornes pour ce père qui mourut alors que lui-même n'avait que 20 ans, allant jusqu'à écrire une volumineuse biographie-hagiographie pour réhabiliter sa mémoire en 1905. De surcroît, dès qu'il eut un fils, en 1911, Winston Churchill s'empressa de le baptiser Randolph en l'honneur de son propre père. Le documentaire Un géant dans le siècle consacré à Winston Churchill fait remarquer la coïncidence de date de la mort du père et du fils : le , 1895 (à 45 ans) pour l'un, 1965 (à 90 ans) pour l'autre.
Randolph Churchill est inhumé dans le cimetière paroissial de l'église Saint-Martin de Bladon.
Bibliographie
modifier- Biographies de Lord Randolph Churchill
- par son fils Winston S. Churchill: Lord Randolph Churchill.Odhams Press, London 1905
- Volume I (text sur Archive.org)
- Volume II (text sur Archive.org)
- par R. F. Foster (1981): Lord Randolph Churchill: A Political Life. Oxford University Press, Reprint 1983, (ISBN 978-0198227564).
- Antoine Capet, Churchill : Le dictionnaire. Paris : Perrin, 2018 (862 p.), Rubrique "Lord Randolph", p. 26-27.
Notes et références
modifier- « Généalogie de Randolph Henry Spencer-Churchill », sur Geneanet (consulté le )
- « Lord Randolph Churchill: Maladies Et Mort », sur International Churchill Society, (consulté le )
- https://www.britannica.com/biography/Lord-Randolph-Churchill-British-politician